Titre Original : Assault on Wall Street
2013 – Canada
Genre : Policier
Durée : 1h39
Réalisation : Uwe Boll
Musique : Jessica de Rooij
Scénario : Uwe Boll
Avec Dominic Purcell, Erin Karpluk, Edward Furlong, John Heard, Keith David, Michael Paré, Lochlyn Munro, Tyron Leitso, Mike Dopud, Barclay Hope et Eric Roberts
Synopsis : Dans une petite ville minière de l’Oregon, une institutrice et son frère policier enquêtent sur un jeune écolier. Les secrets de ce dernier vont entraîner d’effrayantes conséquences.
Cela faisait longtemps que je n’avais pas posé mes yeux devant un métrage de Uwe Boll. Non pas qu’il me manquait, pas du tout même, étant donné qu’il a enchainé honte sur honte. Mais, alors qu’il avait quitté le monde du cinéma pour se lancer dans une expérience apparemment lui convenant bien mieux (l’ouverture d’un restaurant au Canada a l’excellente réputation), le monde continue d’en vouloir à Uwe Boll en 2020, il doit fermer son restaurant forcément, puis en 2021, il met la clé sous la porte, pas le choix. Du coup, comment il rebondit ? Il revient au monde du cinéma, en signant en 2022 un Hanau (2.6/10 de moyenne sur imdb) et son prochain, First Shift, est déjà en post-production. Qu’avons-nous fait pour mériter tout ça ? Je l’ignore, l’humain est trop con et donc ne mérite que ça ? Sans doute. Mais voilà, si au début des années 2000, Uwe Boll en a traumatisé plus d’un, dont moi, avec ses adaptations de jeux vidéo honteuses, il aura ensuite changé de bord en tentant de faire des films différents. Un cinéma plus social, plus « subtil ». Certains allant jusqu’à considérer cette période de sa carrière comme étant de vrais bons films, avec Tunnel Rats, Stoic, la trilogie Rampage, Darfur et j’en passe. De tout ça, je n’avais tenté que le premier Rampage, il est vrai d’un niveau déjà bien plus recommandable que tout le reste, mais bien fragile, bien bancal, manquant de recul, et donc qui m’avait laissé de marbre. Mais comme je suis gentil et que j’aime laisser le bénéfice du toute (ok, j’étais malade et était prêt à subir un Uwe Boll pour m’endormir plus rapidement), j’ai voulu tenter ce qui est souvent cité comme le meilleur film du monsieur, Assault on Wall Street, avec Dominic Purcell, pas l’acteur le plus expressif au monde, que Uwe avait déjà dirigé en plus dans d’autres métrages comme King Rising 3. Est-ce que c’était meilleur que les autres ? Oui mais en soit ce n’était pas dur ! Est-ce que c’était bon ? Epineuse et complexe question. Disons que si Assault on Wall Street était écrit par un adolescent de 13 ans qui nous donnait sa solution contre la chute boursière, oui c’était sans doute bon.
Uwe Boll est né en 1965, il n’a pas 13 ans. Assault on Wall Street, c’est l’histoire de Jim, un Américain moyen, marié, qui s’occupe de sa femme malade, travaille dans la sécurité avec un de ses amis, et qui va subir une descente aux enfers, la faute a des magouilles financières en bourse qui vont absolument tout lui faire perdre. Son argent, sa femme, sa maison, son travail. On est chez Uwe Boll, la demi-mesure n’existe pas, et dans tout ça, il n’y a pas de descente graduelle en enfer, c’est tout qui lui tombe dans la gueule d’un coup en peu de temps histoire de tout accumuler. Avant de plonger dans le cœur du problème, analysons un peu tout ça. Dominik Purcell n’est pas le meilleur acteur au monde, il est souvent inexpressif, c’est encore une fois le cas ici. Alors certes il a une certaine présence mais bon, voilà. Le reste du casting, Uwe Boll a su se débrouiller pour réunir quelques anciennes gloires et têtes bien connues des cinéphiles. Keith David (The Thing, Invasion Los Angeles), Edward Furlong (Terminator 2), Michael Paré avec qui il tourne souvent, ou encore dans un petit rôle Eric Roberts qu’on ne présente plus. Visuellement, le film semble être dans la continuité directe de Rampage, à savoir de la caméra à l’épaule, pour un rendu se voulant plus immersif, pour nous mettre aux côtés de son personnage principal. Le film étant, jusqu’à son final, beaucoup plus calme que le film cité, cela dérange moins, la caméra tout comme le montage s’emballent moins, même si ce n’est pas parfait. Uwe Boll n’a jamais été un génie, ne le sera jamais. D’ailleurs, visuellement, son film est souvent terne, et si certains défenseurs du film y verront une note d’intention, c’est je pense voir un peu trop loin et donner un peu trop de mérite à Uwe Boll. Son film est terne tout simplement car le budget était rachitique, le temps de tournage éclair et que parfois, en l’absence d’autorisation, le film fut tourné en mode guerilla. Visuellement, c’est terne et parfois maladroit, non pas par choix, mais en tant que conséquence à d’autres facteurs.
Puis il y a le message du film donc, écrit par un adolescent attardé de 13 ans, qui nous dit que si Wall Street nous vole notre argent, et bien prenons un fusil d’assaut et allons buter tous ces banquiers. Le tout avec un premier degré extrême voire dangereux. Un film rentre-dedans qui a pourtant un propos intéressant, c’est bien (Tueurs Nés), mais quand le film est rentre-dedans, assume sa bêtise et que son propos se résume à « jvais flinguer du banquier », même le petit nouveau qui ne fait qu’obéir aux ordres du dessus, c’est plus problématique. Et con. Et donc ici assumé. Sans pour autant changer son fusil d’épaule, Uwe Boll avait toutes les cartes en main pour rendre son propos plus pertinent et modéré. Une prise d’otage ? Un réel face à face entre John Heard et Dominik Purcell durant plus de deux minutes montre en main ? Ou même des kidnappings et tortures, pour au moins obtenir des informations et donner un côté moins manichéen à la direction prise par Boll ? Mais non, rien de tout ça, juste un défouloir sur la dernière partie du métrage, bête et méchant, avec un Uwe Boll qui nous dit que son héros a raison et va continuer à nettoyer le pays. Néanmoins, si c’est totalement con et pas toujours bien fichu, Assault on Wall Street est bel et bien un grand pas en avant pour le réalisateur. La première partie, très calme, est sobre, un peu trop lente sans doute mais sans réelle fausse note même si la direction prise par Boll semble totalement forcée. Mais il parvient deux tours de force. Déjà, son métrage n’ennuie pas et se laisse suivre (on est donc loin de Alone in the Dark, Bloodrayne ou encore King Rising), et s’il y a beaucoup à redire sur la technique, au moins, on est très loin des faux raccords, incrustations et effets de styles ratés d’un House of the Dead ou Postal. Un petit pas en avant, mais pas un grand pas pour l’humanité.
Les plus
C’est vrai, c’est le film de Boll le moins pire
Pas mal de têtes connues au casting
Sobre durant la première heure
Ça défouraille sur la fin…
Les moins
Mais ça ne reste pas fameux visuellement
Un peu longuet au début
Dominik Purcell toujours inexpressif
…Mais que le propos du film est con et malhonnête
En bref : Assault on Wall Street est le moins pire des films de Uwe Boll. Il essaye de s’appliquer, ça se sent malgré des limites techniques, de temps, de budget (et de talent hein). Du coup, ça reste regardable, divertissant, même si c’est incroyablement con dans sa direction.
A FEW WORDS IN ENGLISH | |
THE GOOD | THE BAD |
♥ It’s true, it’s the best Uwe Boll’s film ♥ A few known people in the cast ♥ It remains calm during the first hour ♥ Action during the finale |
⊗ But visually it’s still not very good ⊗ A little too long at first ⊗ Dominik Purcel is not a very good actor ⊗ The story and its themes are stupid and not very honest |
Assault on Wall Street is probably Uwe Boll’s best film. He tries to do better, even if the budget doesn’t follow, or the time (or the skills). But it remains watchable, even if it’s stupid. |