KOMA (救命) de Law Chi-Leung (2004)

KOMA

Titre Original : Gau Min – 救命
2004 – Hong Kong
Genre : Thriller
Durée : 1h28
Réalisation : Law Chi-Leung
Musique : Kwong Wing Chan
Scénario : Susan Chan

Avec Karena Lam, Angelica Lee, Andy Hui, Raymond Ho-Yin Wong, Kai Chi Liu, Roy Chow et Annie Man

Synopsis : Lors d’un mariage tenu dans un hôtel luxueux, la demoiselle d’honneur, Ching, est témoin d’un crime affreux. Elle découvre une femme à moitié morte dans une des chambres de l’hôtel. Au poste de police, elle reconnaît la coupable, Ling, principal suspect, car elle est la seule personne étrangère dans la salle de bal. Ling aurait volé un rein à la victime.

Koma, voilà bien un film qui revient de loin, puisque sorti en DVD chez nous lors de sa sortie en 2006 (soit 2 ans après sa sortie à Hong Kong), à l’époque où le cinéma Asiatique perçait chez nous, peu importe qu’il vienne de Hong Kong, du Japon ou de la Corée du Sud. Un film que j’avais acheté dés sa sortie, et qui finalement a trainé sur une étagère pendant 15 ans avant que je me décide à l’insérer dans mon lecteur. Mieux vaut tard que jamais comme on dit. Pourtant, de base, tout pouvait m’attirer dans le métrage, puisque l’on nous vend un thriller légèrement horrifique sur un voleur d’organes en série, le tout basé apparemment sur une histoire vraie, avec un casting plutôt attractif, avec dans les premiers rôles Karena Lam (Inner Senses) et Angelica Lee (The Eye). Bon, et bien 1h26 après le lancement du film, je peux pourtant le dire, ce n’était pas fameux. Pas catastrophique, mais beaucoup de potentiel totalement gâché. Koma donc, c’est l’histoire Fung Chi Ching (Angelica Lee), totalement bourrée lors du mariage de son amie, et qui est témoin d’un événement plutôt étrange. Dans une chambre de l’hôtel, une femme se réveille, nue dans une baignoire pleine de glace, avec un message sur le mur lui indiquant d’appeler une ambulance où elle va mourir. La cause ? On lui a retiré un rein. Et notre héroïne, bien que dans un état second, voit la possible coupable, Ling (Karena Lam). Un début qui met en confiance. Une enquête, un duel entre les deux actrices, une mise en scène plutôt solide, une très jolie photographie, oui, ça met en confiance.

Mais le gros souci du film, c’est dans un premier temps qu’il semble quelque peu schizophrène. Il veut être un thriller, mais change son fusil d’épaule mi-parcours pour partir dans une direction opposée, avant d’y revenir de temps en temps, quand ça l’arrange. En tout cas, soyons clair, niveau enquête, Koma ne vaut rien. Si vous attendez une enquête tendue comme le cinéma de Hong Kong peut nous en fournir, vous allez tomber de haut, car ce ne sera pas le cas. Aucune enquête, les personnages de policiers ne font que traverser le film sans aucune incidence quasiment, puis pointent le bout de leur nez quand ça arrange le scénario. Mais surtout, finalement, quasiment pas besoin d’enquête, puisque Koma donne quasiment toutes ces cartes d’entrée de jeux. On ne craint pas pour la vie de Ching, puisque très rapidement, le danger est identifié, et finalement, les deux jeunes femmes, différentes sur tous les aspects, vont trainer ensemble, s’entendre, faire leur petite vie, partager leurs peurs. Ching a une santé fragile, aucune confiance en elle, mais a un petit ami. Ling elle fonce pour ce qu’elle veut, sait ce qu’elle veut, et ça tombe bien, puisqu’elle a un amant, et qu’il s’agît du petit ami du Ching. Ah ça, on s’éloigne énormément de l’ambiance sombre de vol d’organes et de tout ce que le film nous vendait. On ne peut qu’être déçu, mais il faut avouer malgré tout que tout n’est pas à jeter. Déjà, le casting principal féminin est solide et plutôt bon. Même bon tout court. Elles sont convaincantes. La mise en scène en soit n’est pas mauvaise non plus, certains plans ont de la gueule, certaines scènes tentent de poser une ambiance, ou une certaine tension.

Mais le souci, c’est que dés que le film veut poser une ambiance, il se voit immédiatement plombé par un défaut de taille, à savoir, sa bande son. Je sais bien que parfois, le cinéma de Hong Kong et aussi Chinois aime se lâcher niveau musique, mais le souci dans Koma, c’est que la musique en fait des tonnes, surligne chaque effet, et du coup ce n’est plus de la tension que le film pose sur son audience, c’est de l’ennui. Quand une scène se voulant stressante contient une musique tellement appuyée qu’elle en devient ridicule, ça fait mal, et c’est clairement le cas ici. Du coup avec son concept un peu mensonger quand au contenu du film (pas inintéressant en soit ceci dit), et qui rate ce qu’il entreprend quand il embrasse finalement ce que l’on attendait de lui, ça fait mal. Surtout qu’il faudra attendre la dernière demi-heure pour que l’intrigue se bouge enfin. Une dernière demi-heure déjà beaucoup plus sympathique que le reste, mais encore plombée par quelques défauts. Sa musique oui, mais aussi un montage parfois maladroit qui ne semble pas savoir que faire de ses jolis plans et de comment les rendre cohérent entre eux, et surtout un face à face mortel entre nos actrices que l’on a du mal à prendre au sérieux, quand l’une comme l’autre aurait pu mettre un coup fatal longtemps avant de tenter de donner un coup qui fatalement ratera. Dommage hein, car voir Angelica Lee avec une hache se déchainer sur une porte, c’est sympa en soit. Mais non, l’ensemble est trop bancal pour tenir la route, trop bancal pour être conseillé. Finalement, il aurait pu rester sur son étagère quelques années de plus.