THE GLORIOUS ASUKA GANG (花のあすか組!) de Sai Yôichi (1988)

THE GLORIOUS ASUKA GANG

Titre Original : 花のあすか組!
1988 – Japon
Genre : Asuka mais sans gang
Durée : 1h40
Réalisation : Sai Yôichi
Musique : –
Scénario : Sai Yôichi

Avec Tsumiki Miho, Kikuchi Yôko, Takeda Kumiko, Goda Kazuhiko, Ishibashi Tamotsu, Ishida Hikari, Itô Yôzaburô et Katsuragi Yuki

Synopsis : 199X à Kabukichô. Asuka est un ancien membre d’un gang de la ville, et va mettre à mal les opérations illégales des autres gangs ainsi que de la police corrompue du quartier.

Replongeons une nouvelle fois dans cette merveilleuse décennie que fut les années 80, et direction le Japon avec The Glorious Asuka Gang, œuvre de Sai Yoichi adaptant un manga et s’éloignant clairement de son matériel de base pour aller chercher son inspiration ailleurs, et livrer une œuvre certes aujourd’hui un peu datée de par son concept même d’anticipation des années 90 (qui paraissent maintenant bien loin donc), mais qui a son ambiance, son charme fou, une actrice qui a un charisme fou à l’écran, et parfois, une violence qui fait plaisir. Même si tout n’est pas parfait, loin de là, notamment justement via Asuka, son personnage principal. Nous sommes donc dans le futur du passé des années 90, et dès sa scène d’ouverture, nous comprenons où nous mettons les pieds, et surtout nous comprenons où le métrage a été chercher ses inspirations. Il ne faut que quelques minutes, voire quelques plans pour y voir là des inspirations en provenance d’Akira pour rester au Japon, ou de l’autre côté du globe, y voir une claire influence de la part du cinéma de Walter Hill et sa manière de filmer des rues nocturnes et mal famées, comme dans The Warriors. Mais pourquoi pas, quitte à avoir des influences, autant ne pas aller les chercher n’importe où, surtout que son futur imaginant des flics fascistes et des rues contrôlées par divers gangs, vendant une drogue qui va amener bien des soucis. Car outre Asuka donc, au centre de tout, puisque venant foutre le bordel entre les gangs en stoppant l’approvisionnement de ladite drogue, elle sera aidée par une amie, dont la sœur est de l’autre côté, travaillant plutôt pour les gangs, et étant surtout légèrement accro. Autour d’elles, tout un tas d’autres personnages, comme Yoko, qui va essayer de rallier Asuka à son propre gang.

Car finalement, on pourra dire que le titre est un brin mensonger, Asuka agissant le plus clair du temps en solo, avec personne pour couvrir ses arrières, et faisant ce qu’elle veut faire sans rendre de compte. Un détail certains me dirons. Le métrage en tout cas a de quoi séduire immédiatement. Déjà de par le soin technique apporté au film. Que ce soit la mise en scène, la photographie nocturne, l’ambiance sonore (et je ne parle pas des chansons connues que l’on entendra a quelques moments) ou même, puisque ça se bastonne souvent, les bastons, c’est du bon boulot, surtout que l’on imagine facilement derrière un budget assez restreint, mais utilisé de manière intelligente. Petit budget, donc pas forcément des tonnes de figurants (quoi que, dans certaines scènes clés), ni même des tonnes de lieux, et le film tourne ça à son avantage, en utilisant des lieux souvent plus petits, mais avec un visuel assez dense dans les détails, et permettant ainsi de maximiser ce qui sera présent dans le cadre. Exactement ce qu’il fallait faire pour que l’ensemble reste crédible sur toute la durée du métrage. Au niveau des chorégraphies pour y revenir, on pourrait dire que leur gros point fort est de ne jamais en faire des tonnes, pour un rendu plus brut, plus réaliste. Asuka par exemple, jouée par Tsumiki Miho, n’est pas forcément forte, mais sait donc utiliser ses talents comme il faut, jouant plus sur son agilité, sur quelques gadgets par moments (des petites bombes par exemple). Il est clair que face à certains personnages, si elle restait à mains nues, un contre un, elle ne ferait pas long feu. L’actrice est d’ailleurs parfaitement convaincante dans le rôle, tout comme beaucoup d’autres parcourant le récit, que ce soit du côté d’Asuka, ou des bad guys, qu’ils soient flics ou fassent parti des gangs. Même si on notera un certain surjeu du côté de la police, probablement volontaire.

Niveau personnages, Yoko et sa sœur Miki sortent leur épingle du jeu, apportant des conflits dans le récit, mais ayant droit à un développement plutôt sympathique. Yoko notamment, face à ses addictions, se retrouvera avec pas mal de conflits face à elle, qui en font un personnage loin d’être manichéen, même si parfois détestable. Finalement, niveau écriture, le petit point noir du métrage, ce sera Asuka en elle-même, dont les actions sont claires à l’écran, mais qui manque cruellement de background, de motivation (autre que de sauver son amie dans le dernier acte). Et il faut bien en parler, mais de manière plutôt surprenante, vu le public visé par le manga de base, mais The Glorious Asuka Gang, cette version de 1988, fait des choix assez violents par moment, qui éloigne alors l’œuvre de son public de base. Combats violents dans la rue, passages à tabacs, meurtres radicaux, exécutions par la police en pleine rue. Ça ne pardonne pas, ça y va franco, et ça rapproche encore plus l’œuvre d’un certain cinéma de la fin des années 70, début 80, et ça aussi ça fait franchement plaisir. Beaucoup de bonnes choses donc, dont ironiquement, le point faible du film pourrait être le personnage d’Asuka, pourtant crédible à l’écran, bien interprété, que l’on a plaisir à suivre, mais manquant de développement. Mais pour un pur film de divertissement dans un univers d’anticipation, ne dépassant même pas les 100 minutes, on lui pardonne.

Les plus

Visuellement très travaillé
De bonnes chorégraphies
Le casting
L’ambiance purement années 80
Sombre et violent

Les moins

Asuka elle-même manque de développement
Certes, c’est le futur (passé) des années 90

En bref : The Glorious Asuka Gang s’éloigne du manga qu’il adapte pour être une œuvre à part, plus sombre, plus violente, allant chercher ses inspirations du côté d’Akira et du cinéma de Walter Hill. Si tout n’est pas parfait, l’ensemble se suit avec grand plaisir.

A FEW WORDS IN ENGLISH
THE GOOD THE BAD
♥ Visually well done, it has style
♥ Good choreography
♥ The cast
♥ It has that 80s vibes
♥ Dark and violent
⊗ Asuka, as a character, lacks some development
⊗ Yes, it’s the future (so, the past) of the 90s
The Glorious Asuka Gang goes far away from the manga it is supposed to adapt, to be something different, darker, more violent. Its inspiration are clearly Akira or the cinema of Walter Hill. If everything is far from perfect, it’s a great film.

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