VIOLATOR (バイオレーター) de Yamamoto Jun’ichi (2018)

VIOLATOR

Titre Original : Baiorêtâ – バイオレーター
2018 – Japon
Genre : Horreur
Durée : 1h18
Réalisation : Yamamoto Jun’ichi
Scénario : Yamamoto Jun’ichi

Avec Arai Mai, Fukazawa Shinichi, Kitagawa Shun, Kubo Shinji, Kurumi Sora, Suzuki Kanae, Tachibana Anna et Yatsuka Rei

Synopsis : Une jeune femme est à la recherche de sa petite sœur disparue. Elle découvre un site internet sur des suicides collectifs, ce qui l’amène dans un petit village reculé où de jeunes adolescents se retrouvent pour passer à l’acte.

Yamamoto Jun’ichi, les plus connaisseurs s’en souviennent, puisqu’il était à l’origine de Meatball Machine. Oui, on se souvient surtout du long métrage, coréalisé avec Yamaguchi Yudai, et bénéficiant des effets spéciaux de Nishimura, mais à la base, c’était le bébé de Yamamoto, qui avait réalisé le court métrage qui avait tout lancé en 1999, court métrage de 13 minutes. Mais passé ce métrage, le réalisateur passa alors sous les radars. Il faut dire que la suite de sa carrière ne fut pas si productive, et qu’il se retrouva sur certains produits que l’on pourrait qualifier de fonds de tiroirs, avec un petit film sur Hikiko-san en 2010, un petit film sur Kuchisake Onna en 2012, et une série de 5 vidéos surnaturelles entre 2014 et 2016. Du coup, Violator en 2018, qui a droit à un peu plus de visibilité (Amazon Prime, sortie physique en Allemagne), ça rendait curieux, surtout qu’avec son titre qui ne fait pas dans la dentelle et les débuts du réalisateur, on peut rapidement imaginer monts et merveilles. Encore plus lorsque l’on se lance dans le métrage, dont son introduction nous balance un texte à l’écran continuant de nous vendre des merveilles, à base d’images chocs, de contenu qui ne serait pas pour tout le monde. Yamamoto Jun’ichi serait donc on fire ? Nous allons voir ça. Le métrage nous propose de suivre une jeune femme qui recherche sa petite sœur, qui a disparue, et dont tous les indices portent à croire qu’elle serait partie dans un petit village paumé après avoir trouvé un groupe suicidaire sur un forum (oui, un forum, il paraît que ça existe toujours). Tout cela ne présage rien de bon, et donc, ni une ni deux, voilà notre héroïne en route pour le fameux village afin de sauver sa sœur de ces âmes égarées.

Rien de bien original en soit, mais les différents éléments que l’intrigue met en place, en plus de présager du tout bon pour la suite, ont le don de plaire à l’amateur. Un village reculé, étrange, des rites étranges, des personnages hauts en couleur, de beaux décors naturels, tout est là pour fournir un plutôt bon spectacle pour l’amateur bien que comme souvent limité par son budget et autres contraintes de tournages, par un réalisateur loin d’être un génie mais pour qui on ne peut s’empêcher d’avoir un peu de tendresse et d’espérer le meilleur. En théorie. En plus, Violator n’est pas excessivement long, il n’atteint même pas 1h20. Sauf que malheureusement, sans doute avec ses ambitions trop hautes, et en plus les attentes également trop hautes (en même temps, avec son titre et son texte d’ouverture…), Violator fait plouf le plus souvent, et s’avère même plutôt mou et peu intéressant durant un bon 45 minutes. On suit l’héroïne durant ses investigations, son arrivée sur place peu inquiétante, sa rencontre avec d’autres suicidaires comme sa sœur, des membres du culte qui se font appeler par des surnoms risibles, et ça traîne la patte, rien ne vient vraiment nous surprendre, nous émerveiller, ou quoi que ce soit. On a vu bien mieux dans le genre du village reculé avec son culte, comme récemment chez Shiraishi avec Welcome to the Occult Forest. Ici, ça manque d’ampleurs, de personnages marquants, de twists, de beaucoup de choses. Et le choc tant attendu et tant vendu n’arrive pas. Ceci dit, dans le cadre de sa sortie (aux States) via Prime et en DVD chez l’éditeur Wild Eyes Releasing, on peut dire sans mal que face à beaucoup de titres de son catalogue, et bien même si ce n’est pas la folie visuellement, c’est au-dessus du lot, plus pro, plus carré.

Mais c’est triste de devoir comparer pour dire du bien de Violator. Jusqu’à cette scène, où, sans prévenir, le film pète un câble. On ne l’attendait plus vraiment, et d’ailleurs, quand ça arrive, dans une scène plutôt hilarante, on penserait presque à du Troma, et en particulier à Sgt Kabukiman NYPD. Il aura juste fallu attendre plus de 45 minutes pour que le film se réveille et délivre la marchandise attendue. Sans pour autant être parfait, même là, car le film aura recourt à l’imagerie numérique plus d’une fois, pour certains effets sans doute plus couteux (décapitation) ou certaines giclées de sang. Bien dommage, mais il faut avouer que face à tout ce qui précédait, cette partie a alors le don de nous réveiller, en nous balançant même parfois quelques idées vulgaires et saugrenues qui font plaisir, et même de la nudité (presque intégrale), ce qui fait toujours plaisir dans un gros bis qui ne se prend pas nécessairement au sérieux. Dommage qu’après plusieurs meurtres et scènes qui font plaisir, le soufflé retombe avec une envie de twist finalement assez prévisible, et un final qui au lieu de couper court à l’intrigue une fois que tout est révélé, préfère tirer un peu sur la corde et nous rajouter quelques scènes de plus. Est-ce que Violator est bon ? Non. Est-ce une curiosité pour l’amateur ? Si l’on passe outre sa première partie peu intéressante, certaines scènes valent le coup d’œil en effet. Est-ce que ça vaut le coup de se lancer malgré tout ? Si payer un dvd ou une location pour un film mineur et moyen ne vous dérange pas, pourquoi pas. Mais cela reste une déception, et la preuve que Yamamoto Jun’ichi, s’il a des idées, manque sans doute de talent, de moyens et de rigueur pour les mettre seul en image.

Les plus

Quelques scènes un peu folles dans la seconde partie
Tous les éléments sont là…

Les moins

Mais la sauce a souvent du mal à prendre
Très longuet avant de démarrer
La première partie peu intéressante
Les effets numériques, pas hideux, mais bien voyants

En bref : Violator met la barre haut, enfin, voulait, et du coup, déception. Le début est peu palpitant, ça met un temps fou avant de vraiment débuter, et au final, c’est assez inoffensif malgré quelques idées amusantes sur la fin.

A FEW WORDS IN ENGLISH
THE GOOD THE BAD
♥ Some crazy scenes in the last part
♥ Technically, everything is here…
⊗ It’s hard to be impressed or focused on the film
⊗ Too slow before it really starts
⊗ The first part, not really interesting
⊗ The digital effects, not hideous, but clearly visible
Violator wanted to be a strong hardcore film, and of course, it’s a disappointment. The beginning is not so interesting, it takes forever to start, and in the end, despite a few fun ideas, nothing crazy here.

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