INVISIBLE EVIDENCE (Bằng Chứng Vô Hình) de Trinh Dinh Le Minh (2020)

INVISIBLE EVIDENCE

Titre Original : Bằng Chứng Vô Hình
2020 – Vietnam
Genre : Remake d’un remake d’un remake
Durée : 1h40
Réalisation : Trinh Dinh Le Minh
Musique : Tran Huu Tuan Bach
Scénario : –

Avec Phuong Anh Dao, Ha Quoc Hoang, Ai Phuong, Thien Tu Tran, Do Nhat Truong, Anh Tu et Quang Tuan

Synopsis : Après un accident de voiture qui a coûté la vie à son jeune frère, Thu est devenue aveugle. Alors qu’elle rentre chez elle un soir, elle tombe sur un chauffeur de taxi légèrement psychopathe, et immédiatement, elle en parle à la police. Cette affaire ne tarde pas à être reliée à une série de disparition de jeunes femmes.

Pour une raison inconnue, il y a une poignée de films Coréens qui sont remakés dans quasiment tous les pays. L’exemple le plus récent, c’est A Hard Day, qui a eu droit à sa version Chinoise, Française, aux Philippines, et fin 2023, au Japon. Si l’on pourra trouver l’intérêt limité, il faut néanmoins bien admettre que chaque version, en reprenant les très grandes lignes de l’histoire et les moments clés, fait son petit truc différent à côté. Et avec le film Blind en 2011, c’est un peu la même chose, puisqu’il y a eu la version Chinoise, Japonaise (Blind Witness, très sympathique) et Vietnamienne, avec ce Invisible Evidence. Sans oublier en 2023 un remake Indien, apparemment la pire des adaptations. Ayant beaucoup aimé le remake Japonais, et explorant le cinéma Vietnamien, je me suis tout simplement dis, pourquoi pas. Voyons voir ce que le Vietnam peut rajouter à cette intrigue de jeune femme aveugle témoin auditif d’un enlèvement, et qui va aider la police à traquer un tueur en série. Enfin, enlèvement, ça c’était au Japon, Invisible Evidence lui reste plus proche de Blind, avec cet accident. Mais après tout, le film part avec une base solide (les nombreuses précédentes versions), et c’est l’occasion de découvrir ce que le pays vaut en polar. Déjà, contrairement à la version Japonaise, le métrage perd 30 minutes au compteur, et comparé à la version originale Coréenne, une dizaine de minutes. Et bon point pour lui, le métrage fait quelques choix qui parfois l’éloigne réellement des précédents, tout en, encore une fois, gardant la même structure générale, et surtout, les mêmes points importants du scénario. Notre héroïne, Thu, est toujours aveugle après un accident de voiture qui a coûté la vie à son frère, elle est toujours ancienne diplômée de la police, et elle va toujours faire équipe avec la police ainsi qu’un jeune skatteur. Quant au tueur, son background est encore une fois un poil différent (il a un truc avec les yeux), mais il kidnappe toujours des jeunes femmes.

Qu’est-ce qui change donc ? Déjà, en étant plus court, le métrage coupe dans le lard. Il y perd certes en profondeur et en enquête, mais y gagne en rythme. Ainsi, là où l’aveugle est normalement témoin d’un kidnapping et que l’enquête va prendre son temps au Japon, ou qu’en Corée, l’enquête piètine avant que le tueur n’appelle directement l’héroïne, ici, tout va plus vite, notre aveugle est bien plus rapidement la cible de choix du tueur, puisqu’il adore les yeux. Cela resserre l’intrigue, les enjeux, et élimine d’entrée de jeu une bonne partie de l’enquête, la piste du taxi étant très rapidement éliminée. Le tueur, en plus d’appeler Thu, va également l’espionner, et ce n’est presque qu’un hasard si la police parvient à relier cette affaire à celle des jeunes disparues. On pourrait presque dire que cela n’était même pas franchement nécessaire, vu les éléments présents dans le métrage, et vu que le cache-cache entre Thu et le tueur sont réellement au cœur du métrage. Là aussi d’ailleurs, si Thu a exactement le même background (l’accident de voiture, la mort du frère, la culpabilité), les autres personnages changent quelque peu. Le jeune skatteur par exemple paraît, au départ, bien antipathique. Là où, au Japon, il était au départ une piste pour la police et était juste légèrement crédule et peu motivé à aider avant d’être directement concerné, ici il apparaît au départ comme un jeune qui propose son aide avec un faux témoignage juste pour récolter l’argent de la récompense. Évidemment, il va évoluer par la suite, mais le premier contact est moins enthousiasmant que dans les autres versions. Quant au tueur, son background a intégralement changé, et il est bien plus présent dans le récit, et surtout bien plus tôt. Quant à la police, toujours impuissante, elle laisse le rôle principal à une femme, ce qui en soit ne change pas grand-chose. Sexe différent, même destin.

Cela permet certes pas mal de scènes de tension, souvent plutôt réussies, mais il est dommage que le traitement du personnage, ou plutôt l’acteur jouant le tueur, ne soit pas des plus convaincants. Pourtant justement, dans les ajouts, Invisible Evidence se permet quelques petites choses qui rendent le tout encore plus glauque qu’auparavant. En tout cas, techniquement, Invisible Evidence se montre plutôt solide et prouve que lorsqu’ils le veulent, le cinéma Vietnamien peut se montrer solide dans le genre du polar. On pourrait dire que ça ressemble le plus souvent un peu plus à une (solide) série B, mais qu’importe. Il n’est pas trop mal filmé, ni pas trop mal photographié, il est rythmé, les scènes de tension fonctionnent, et le scénario se permet de changer suffisamment d’éléments pour en faire un remake loin d’être inutile, loin d’être un copier-coller, même si plus timide que le remake Japonais pour se différencier. Pas forcément meilleur que les autres versions, mais différent et malgré tout divertissant. Dommage donc pour les quelques petites erreurs ou égarements, comme le tueur, ou les rares scènes plus musclées débarquant lors du final, qui sont loin d’être convaincantes, la faute à un montage qui s’excite alors beaucoup plus que nécessaire. Mais c’est en tout cas loin d’être déshonorant, et si le Vietnam traite le genre du polar avec autant de sérieux de manière générale, j’y retournerais avec plaisir.

Les plus

Un remake solide
Pas mal de différences
Un film rythmé
La tension fonctionne

Les moins

Le tueur, pas toujours convaincant
L’action, rare mais ratée

En bref : Énième remake de Blind, Invisible Evidence amène pas mal de petites choses qui lui permettent de se différencier des précédentes adaptations. Ça ne le rend pas meilleur, il fait quelques faux pas, mais ce remake Vietnamien vaut le coup d’œil.

A FEW WORDS IN ENGLISH
THE GOOD THE BAD
♥ A strong remake
♥ Some differences
♥ Good pacing
♥ The tension works
⊗ The killer himself is not really convincing
⊗ The action, rare but not that good
Another remake for Blind, Invisible Evidence brings some little différences, enough to be different. It’s not better, it has some major flaws, mais this remake remains entertaining.

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