Titre Original : Lion Girl
2023 – Japon
Genre : Délire beaucoup trop long
Durée : 2h01
Réalisation : Mitsutake Kurando
Musique : –
Scénario : Mitsutake Kurando
Avec Tori Griffith, Derek Mears, Stefanie Estes, Julie Burrise, Shelby Lee Parks, David Sakurai, Imura Hidetoshi, Kirk Geiger, Tamaki Taishi et Kitamura Akihiro
Synopsis : En l’an 20XX, des météorites bombardent la Terre. Le monde est détruit, et seul le Japon survit, bien que dévasté. Certains humains se transforment en créatures sauvages nommées Anoroc, pourchassant les survivants pour absorber leur force vitale. Alors que le gouvernement en place devient clairement fasciste et manipulateur, Lion Girl se dresse contre tous pour sauver le monde.
Mitsutake Kurando, c’est le genre de réalisateurs pour lequel j’ai immédiatement de la sympathie. Oui, les budgets sont le plus souvent étriqués, mais ça déborde d’idées, c’est généreux, et il y a souvent quelques bons coups qui sauvent tout. Je pensais d’ailleurs naïvement que Gun Woman en 2014 était son premier long métrage, mais non, puisqu’il avait signé en 2009 un Samurai Avenger The Blind Wolf. Déjà des acteurs anglophones, déjà du bis et un mélange de genre. Mais de film en film, j’ai clairement l’impression de perdre Mitsutake Kurando, comme s’il continuait à vouloir rendre hommage aux films et aux genres qu’il apprécie, ce qui dans le fond est normal, même inconsciemment, mais qu’il n’arrivait plus à livrer quelque chose de plus. Juste des hommages appuyés, et donc pas forcément intéressants. Gun Woman, malgré son côté brut visuellement, c’était bien sympathique. Karate Kill, même si c’était déjà moins bien, c’était bien aussi. Maniac Driver, certains avis désastreux m’ont fait éviter le film malgré sa très courte durée. Et en 2023, voilà Lion Girl. Un film qui semble vouloir rendre hommage à beaucoup trop de choses, et qui, du coup, se retrouve avec une durée énorme qu’il ne parvient pas à justifier, ou du moins, qu’il ne parvient pas à rendre intéressante. Car ici, nous avons, en quelque sorte, un film qui voudrait faire comme chez Nishimura Yoshihiro. Comme Helldriver en tout cas. Des météorites qui détruisent le monde, des humains infectés qui se transforment en surhommes (démons), et une femme qui se dresse contre tout ce beau monde. Oui, on a perdu les zombies, mais c’est Helldriver, avec cette même envie de petit sous-texte social derrière. Mais là où Nishimura, malgré lui aussi une durée trop ambitieuse, parvenait à donner aux spectateurs ce qu’ils attendaient, avec générosité, idées en pagailles, sous-texte social, humour et du gore dans tous les coins, Lion Girl lui a toutes les peines du monde à livrer le marchandise…
Alors qu’ironiquement, il y a sans doute plus de sang et plus de nudité dans les 15 premières minutes de Lion Girl que dans n’importe quel film d’horreur sorti ces dernières années. Mais le souci, c’est qu’il n’y a que ça. Sans idée, sans message pertinent, et parfois même avec un côté qui paraîtrait presque totalement sérieux. Lion Girl, c’est Tori Griffith, mignonne comme tout, habillée comme dénudée. Si vous ne la connaissez pas, c’est normal, sa carrière alternant entre courts métrages, petits rôles et téléfilms made in Syfy (Ice Storm, 20.0 Megaquake, Fire Island). Elle a l’air en tout cas de vouloir y croire, mais ça ne suffit pas vraiment. Accompagnée de son mentor, elle va devoir traverser un no man’s land pour accomplir sa mission, et renverser finalement un nouveau gouvernement. Oui, tout cela, on l’a déjà vu dans Helldriver, encore une fois. Et donc ici, tout ou presque sonne faux, tout s’emboite mais le spectateur n’est jamais réellement impliqué, c’est souvent débile et impossible à prendre au sérieux, mais pourtant, tout semble être le plus sérieux du monde à l’écran. Très étrange constat. On a donc du western, du sentai, du post apo, de la critique sociale et politique, de l’horreur, de la science-fiction, de l’érotisme, on passe de l’un à l’autre sans réel temps mort, mais sans réelle envie de suivre tout ça également. Suis-je resté totalement hermétique au métrage ? Dans le fond, je le pensais, avant de remarquer, après quasiment une heure de film, soit la moitié de sa durée, que tout cela n’était encore qu’une introduction, avec voix off et explications constantes pour que le public, il comprenne un minimum ce qu’il se passe, les enjeux, le pourquoi du comment, qui est tel personnage !
Du coup, oui, il se passe toujours quelque chose, car le film se doit toujours de tout nous expliquer. On avance, mais en fait, le film s’arrête pour qu’un personnage nous explique pourquoi et comment telle chose que l’on vient de voir est possible. Évidemment, le rythme s’alourdit grandement pour le coup, malgré la présence de sang, de boobs, de fesses, de choses improbables, de coupes de cheveux tout aussi improbables, de mini combats au katana pas si top que ça, et évidemment, le comble du film low cost, de bien mauvais CGI. Beaucoup d’éléments, qui, séparément, me plaisent parfois, mais qui ici, jetés dans la marmite du métrage qui dépasse de peu les deux heures, ne fonctionnent pas. Certains acteurs y croient (d’autres moins), certains effets sont plus que corrects, d’autres non, mais quand l’intérêt n’est pas là, rien ne semble fonctionner. Car je vous parlais de marmite et d’ingrédients jetés au hasard, ce qui, nous sommes d’accord, provoque souvent l’indigestion (comme une pizza avec 12 fromages), c’est peu subtil. Eh bien, pour résumer tout ça et aller plus loin, prenons l’aspect légèrement social, bien qu’à ne pas prendre au sérieux du film. Un virus, qui ravage le monde, divise les gens, les contamine en les transformant en démons nommés Anoroc… Oui, Corona écrit à l’envers, vous voyez la subtilité ? Bref, Mitsutake Kurando m’a ici grandement déçu.
Les plus
En soit certains effets spéciaux sont bons
Généreux en termes de contenu
Les moins
Peu intéressant
Souvent un peu lourd
Pendant une heure, se doit de toujours tout expliquer
Extrêmement fauché
Ça dure un peu plus de deux heures
En bref : Lion Girl, c’est un peu comme Helldriver de Nishimura, en moins rythmé, avec moins d’idées, en moins fou, moins généreux… en beaucoup moins bien en fait.
A FEW WORDS IN ENGLISH | |
THE GOOD | THE BAD |
♥ Some special effects are good ♥ Generous in every way |
⊗ Not often interesting ⊗ Often dumb ⊗ During the first hour, the film has to explain everything ⊗ Extremely low budget ⊗ It’s a bit more than two hours |
Lion Girl, it’s like Helldriver from Nishimura, but with a slow pacing, less ideas, less crazy, less generous.. yeah, not that good. |
M’a l’air bien gratiné celui-ci. On dirait du Mandico en moins psychotrope.
Oui très mauvaise pioche de ce début d’année ça, enfin, une des très mauvaises pioches de ce début d’année. Le réalisateur était prometteur mais là il s’est perdu à mes yeux.