BLACK CAT (黑貓) de Stephen Shin (1991)

BLACK CAT

Titre Original : 黑貓
1991 – Hong Kong
Genre : Policier
Durée : 1h36
Réalisation : Stephen Shin
Musique : Danny Chung
Scénario : Lam Wai-Lun, Chan Po-Shun et Lam Daan-Ping

Avec Jade Leung, Thomas Lam, Simon Yam, Louis Roth, Lauro Chartrand, Lee Diy-Yue, Jacky Cheung, John Rutheford et Tam Kon-Chung

Synopsis : Catherine, une jeune fille chinoise, devient une tueuse professionnelle après s’être fait passer pour morte par une organisation secrète, dirigée par Brian.

En termes de polars, au début des années 1990, Hong Kong n’avait plus rien à prouver à personne, avec des réalisateurs comme John Woo, Ringo Lam, Kirk Wong et j’en passe. Je n’apprends rien à personne ici. Mais ce n’est pas une raison pour voir ce qu’il se fait ailleurs et livrer leur propre version de films étrangers. Black Cat en 1991, c’est donc la version Hongkongaise de Nikita, le film de Luc Besson. Pourquoi pas, même si Nikita, tout comme Léon plus tard, on pourrait presque considérer ça comme une anomalie dans le cinéma Français de son époque. Ici, une toute jeune Jane Leung remplace Anne Parillaud, et un comme toujours charmeur Simon Yam remplace Tchéky Karyo. Jade Leung donc joue Catherine, une Chinoise qui après une histoire qui tourne mal dans un diner, se retrouve en prison. Mais le jour où elle doit passer devant le tribunal, on l’a fait passer pour morte, et la voilà récupérée par une organisation secrète où elle sera formée pour devenir une tueuse. Si Nikita de Besson se voulait être un polar Français qui voulait faire comme en Amérique, Black Cat lui est un polar HK qui remake Nikita et se déroule en Amérique. D’où un paquet d’acteurs Américains, que ce soit dans quelques rôles bavards, dans les cibles de notre tueuse qui se fait appeler, attention, Black Cat, ou évidemment, les figurants. Du coup, comme souvent dans ce genre de cas, ça ne surprend pas mais c’est toujours regrettable, on notera une bien grosse différence dans l’interprétation entre les acteurs locaux et les acteurs Américains, en fonction de la langue parlée dans le film. Finalement d’ailleurs, ce sont les principaux, Jade Leung et Simon Yam, qui s’en sortent le mieux, que ce soit en Cantonais, forcément, ou en Anglais.

Pour les autres, on alterne entre le correct et le raté, avec certains acteurs à côté de la plaque, et même d’autres qui parfois semblent peu concernés par les événements. Mais passons. Black Cat donc, c’est la formation de notre tueuse pendant 45 minutes, puis ses contrats et le reste de l’intrigue durant les 45 minutes suivantes. Et si l’on peut regretter que le film se fasse très sage dans l’action, ne se permettant que très peu de folies, on peut malgré tout dire que l’ensemble est sérieux, plutôt bien emballé, rythmé, et se suit avec un vrai petit plaisir. Même si l’on connait déjà l’intrigue, que l’on sait forcément que Catherine réussira son entrainement, finira tueuse, tombera amoureuse, et que son travail va alors se compliquer. Une formule identique au film de Besson, et depuis reprise un peu partout d’ailleurs. Malgré son manque de surprises en tout cas (excepté un dernier acte différent), on se laisse prendre par le film. L’ajout d’une puce insérée dans le cerveau du personnage et lui donnant des migraines n’ajoutant au final pas grand-chose, il n’est qu’un élément scénaristique en plus pour donner plus de contrôler sur son personnage. Le changement d’environnement comparé au film de Besson, passant donc ici aux Etats Unis et à Hong Kong pour la seconde moitié, offre un peu de dépaysement. Finalement, ce qui fonctionne le mieux dans le métrage, ce sera Jade Leung. La jeune femme est investie et totalement crédible dans son rôle, autant dans ses moments de faiblesses et de doutes que lorsqu’elle doit être froide et calculatrice pour les contrats, ou se laisser aller pleinement à ses émotions.

On pourrait dire qu’elle porte clairement le film sur ses épaules. Ce qui est le cas en réalité. Même lorsque le film introduit sa relation amoureuse, elle reste convaincante et la relation évite d’en faire trop ou de sombrer dans les facilités ou la niaiserie. Non, les principaux reproches que l’on pourrait faire à Black Cat au final, ce sont les mêmes que l’on pourrait faire à Nikita. En plus d’être un peu trop sage dans son action, quand on sait à quel point Hong Kong peut parfois se lâcher dans la violence des échanges, ou dans la folie de cette époque là niveau cascades. Black Cat lui est très sage, presque académique. Les fusillades sont efficaces mais rien de plus, les quelques contrats montrent des actes violents mais la violence même reste le plus souvent suggéré, et non esthétisée. Mais encore une fois, malgré cette impression, ou plutôt ce verdict, Black Cat est un petit polar qui du coup ne révolutionne vraiment rien, mais fait plutôt bien les choses, sans grosses fausses notes, divertissant et rythmé, et plutôt bien filmé même si sans éclairs de génie, le tout filmé par Stephen Shin, réalisateur plutôt habitué aux comédies romantiques. Un remake donc que l’on peut aisément conseiller à ceux qui aiment les polars, le cinéma de Hong Kong, ou même qui aiment Nikita.

Les plus

Jade Leung parfaite
Simon Yam, convaincant et beau gosse
Un film policier rythmé et efficace

Les moins

Manque de surprises
Un peu trop sage dans l’action

En bref : Remake de Nikita, Black Cat fait le boulot, il est un polar rythmé et fort sympathique, son casting principal est bon et investi. On ne pourra finalement que lui reprocher son approche trop clean et fonctionnelle de l’action comparé au reste de la production HK.

A FEW WORDS IN ENGLISH
THE GOOD THE BAD
♥ Jade Leung, perfect
♥ Simon Yam, charming and convincing
♥ Well paced and effective thriller
⊗ Lack of surprises
⊗ Too clean and soft in the action
Black Cat is a remake, yes, but it does the job. Well paced, nicely made, with a great cast. From Hong Kong, the action seems a bit too « normal ».

Laisser un commentaire

En savoir plus sur Loving movies

Abonnez-vous pour poursuivre la lecture et avoir accès à l’ensemble des archives.

Continue reading