DEATH BLOG (デスブログ) de Jindo Masaaki (2014)

DEATH BLOG

Titre Original : デスブログ
2014 – Japon
Genre : Horreur
Durée : 1h13
Réalisation : Jindo Masaaki
Musique : Iwaki Nobuo
Scénario : Jindo Masaaki et Imagawa Kazuhiro

Avec Nakada Kana, Akizuki Mika, Aoki Rino, Endô Yûki, Miyahara Kanon, Morita Toya, Takahashi Yumiko et Takahashi Yurika

Synopsis : Une légende urbaine sur un blog où tout ceux qui y sont cités meurent circule. Hitomi, une lycéenne timide et un peu geek commence un blog sous un pseudo, parlant de l’école et de ses amis, mais se rends compte que chaque personne citée sur son blog perd la vie…

Avec les années qui passent, circuler dans le monde impitoyable du V-Cinema devient complexe. Complexe déjà car bien moins facile d’accès qu’à une époque, tout en étant paradoxalement également disponible souvent d’un click, via les locations ou achats digitaux sur certaines plateformes (merci Amazon Prime au Japon), en plus de l’import. Mais justement, les films sont nombreux, noyés dans la masse, souvent cachés en arrière-plan. Et du coup, il devient également plus compliqué de savoir sur quoi l’on va tomber, car si l’on peut aisément classer les films de V-Cinema dans des genres différents (policier, horreur, fantômes, érotique), il devient plus hard, faute de renseignements et avec des moyennes totalement faussées sur les sites (évidemment que le grand public qui se matte en boucle du Marvel ou autres Disney fera la gueule face à un micro budget non pas dénué d’idées ou d’envie, mais bien de budget), de différencier le vrai bon V-Cinema, ou du moins l’intéressant, voire celui que l’on regarde en sachant exactement à quoi s’attendre, et le V-Cinema tourné à l’arrache, sans envie, sans argent, mais juste pour mettre une idole en avant et se faire un peu d’argent facile. Death Blog rentre dans cette seconde catégorie, puisqu’il met en avant Nakada Kana, idole du groupe Nogizaka46, à la carrière « cinématographique » extrêmement limitée, mais aussi au jeu d’actrice extrêmement limité. Death Blog forcément est un film à sa gloire, et va donc la mettre en avant pendant 1h13, peu importe qu’elle sache jouer ou pas, le fan n’y verra que du feu. Et du coup, il ne faut pas trop choquer le public (peu de sang), il ne faut absolument pas la dénuder mais par contre les mini jupes oui ça passe, et voilà, pesé emballé

Death Blog pourtant, ça aurait pu avoir du potentiel, déjà entre les mains d’un autre réalisateur, puisque l’on sent ici qu’il n’essaye pas vraiment, surtout avec un tel scénario. A croire que les films se basant sur les nouvelles technologies, ou du moins sur l’informatique en général sont voués à l’échec, au Japon comme ailleurs (rah Unfriended). Alors ici, on nous annonce la légende urbaine d’un blog dont ceux qui voient leur nom inscrit dessus meurent. Fantôme donc ? Malédiction ? Esprit vengeur ? Non, en quelques minutes seulement, le film nous montre bel et bien que sa menace est humaine, et dotée d’une batte de baseball. Adieu doutes et suspense. Hitomi, notre héroïne, Nakada Kana donc, est une lycéenne toute timide et toute geek vivant avec sa jeune sœur. Bon, on passera sous silence le fait que voir la jeune idole se faire passer pour geek et méga timide doit plus être pour conserver son image pure que pour sa crédibilité, passons donc. La jeune femme tient donc en secret un blog (pourquoi en secret ? Elle est timide on vous dit), même si elle n’a pas grand-chose à mettre dessus, mais tout change lorsqu’un camarade de classe l’invite enfin à sortir. On assiste alors, médusés, aux rendez-vous galants les plus softs et distants du monde, avant que notre idole ne rentre chez elle toute excitée pour écrire sur son blog, et voir que doucement, les personnes dont elle parle se font attaquer et meurent. Hitomi commence donc à perdre pieds, doute de tout, pense à une malédiction, puis pensera que sa sœur jalouse est derrière tout ça, et verra sa santé mentale se dégrader, et pour une raison inconnue, sa santé physique puisque durant les 20 dernières minutes du métrage, la jeune femme se déplacera en boitant et comme si elle faisait 50 tonnes pour une raison inconnue…

Les mauvaises langues diront pour rallonger la durée du métrage, déjà relativement court, 1h13 générique inclus, contrairement aux indications de beaucoup de sites indiquant 1h20. Bon, et donc, au-delà de tout ça, il faut bien avouer que rien ne va. La mise en scène ne tente jamais rien, la photographie est fonctionnelle mais souvent bien trop lumineuse dans de nombreuses scènes (dur donc d’installer une ambiance), le scénario va à plusieurs reprises tenter de nous faire croire que malédiction il y a, alors qu’il a déjà démontré dés le début que non, un humain un brin dérangé est juste derrière tout ça. Et puis il y a donc Hitomi, enfin, Nakada Kana, qui se retrouve avec un rôle où elle doit passer de fille timide et geek à fille amoureuse, puis à fille en détresse, qui perds pieds psychologiquement, doit douter de tout, et c’est beaucoup trop pour cette pauvre idole qui devient à de nombreuses reprises ridicule, et fera donc sourire le spectateur encore là. Car il ne se passe pas grand-chose dans Death Blog, et les rares meurtres sont toujours à coup de batte de baseball sur la tête, et donc un brin de faux sang sur le visage et c’est dans la poche, il ne faut pas en demander trop. On nous achève lors du final qui finalement, ne résout rien véritablement, si ce n’est faire boiter notre idole et la faire crier face caméra de manière peu convaincante. On aurait presque de la peine pour elle, si le film avait su au moins nous émerveiller, que ce soit dans ses qualités ou défauts, mais non, c’est définitivement plat.