Titre Original : シティーハンター
2024 – Japon
Genre : Ryo Saeba made in Netflix
Durée : 1h42
Réalisation : Satô Yûichi
Musique : Ôtomo Yoshihide
Scénario : Mishima Tatsuro
Avec Suzuki Ryohei, Morita Misato, Andô Masanobu, Kimura Fumino, Hanamura Asuka, Hashizume Isao, Sugimoto Tetta, Misaki Ayame et Sakoda Takaya
Synopsis : Tireur d’élite et éternel séducteur, le détective privé Ryo Saeba fait équipe à contrecœur avec la sœur de son ancien partenaire pour enquêter sur la mort de ce dernier.
Avant tout, il va falloir situer certaines choses. Non, je n’ai jamais lu le manga City Hunter, et non, je n’ai jamais vu l’animé City Hunter non plus. Non, je n’ai pas vu la précédente adaptation made in France également. Par contre, j’avais vu l’adaptation made in Wong Jing avec Jackie Chan, amusante, mais, sans avoir connaissance du matériel source, néanmoins clairement beaucoup plus proche du cinéma de Wong Jing, de manière évidente. J’attendais cette nouvelle adaptation débarquée sur Netflix en Avril 2024 ? Pas du tout en réalité. Il aura fallu que quelques personnes en parlent et que je me renseigne sur l’équipe du film pour avoir un peu plus de motivation. Revoir Morita Misato, rendue célèbre après son rôle justement chez Netflix avec The Naked Director, ça me motivait. Satô Yûichi à la mise en scène, ça n’inspirait pas totalement confiance vu son CV, mais néanmoins, on pourrait également dire que dans un milieu commercial assez formaté comme partout dans le monde, son Kasane, datant déjà de 2018, était loin d’être honteux malgré tout. De même que le choix de Suzuki Ryohei dans le rôle-titre, ce n’était pas une mauvaise idée, lorsque l’on se rappelle qu’à ses débuts, on le voyait dans des films tels que HK : Forbidden Super Hero ou Tokyo Tribe. Sa carrière est devenue plus mainstream, mais avec un rôle comme celui-ci, c’était l’opportunité justement de mixer les deux, puisque si l’on en croit beaucoup, le manga est de base plus sombre, et l’animé plus perverse. Puis les premiers avis étaient encourageants, même si là aussi il faut savoir trier, car entre ceux qui s’excitent pour un rien et les blasés de la vie, il y a un fossé assez énorme. Et au final, et bien j’ai passé un bon moment devant ce City Hunter cuvée 2024. Absolument pas un grand film, aucune idée de son degré de fidélité et en vrai, peu m’importe. Je voulais être diverti sans me prendre la tête, et le film m’a donné ça. Oui, on sent à de nombreuses reprises que ça aurait pu aller plus loin, mais tant pis.
Car malgré tout, dans ce film qui se veut donc une origine story en quelque sorte, avec les débuts de la collaboration entre Ryo Saeba et Kaori. Et donc, certains gags attendus (le marteau, tout de même présent chez Wong Jing), tardent à arriver. Ryo Saeba est toujours un pervers, les yeux rivés dans les décolletés de ces dames, avec sa petite collection de DVD pour adultes chez lui, mais on sent que tout cela aurait pu aller plus loin. Le film n’hésite pas parfois à être violent, à faire couler le sang, à mettre en image des massacres, mais jamais le ton ne sera trop noir. Netflix oblige. De même, dans le même ordre d’idées, pour un métrage se déroulant à Kabukichô (amusant puisque j’y vais souvent le soir) et voulant montrer son côté dark, et bien, le film semble parfois un peu timide dans sa représentation, même si, ironiquement, elle paraît pour le coup assez proche de la réalité telle qu’on la voit, en y allant. Est-ce que tout cela fait de City Hunter un mauvais film ? Pas du tout au final. Parfois timide, ne réinventant absolument rien, mais efficace, suffisamment carré pour intéresser pendant 1h40, avec des scènes d’action pas forcément follement originales mais bien fichues, un humour qui a fonctionné sur moi la plupart du temps, et un casting qui fait le boulot pour donner vie aux personnages tels qu’ils sont détaillés dans le scénario. Donc, ici, une origine story, où après la mort de son partenaire, Ryo Saeba va un peu malgré lui s’allier avec la sœur de ce dernier pour retrouver les coupables, et tomber sur une sombre histoire de drogue expérimentale censée décuplée la force, mais causant un petit effet secondaire gênant qu’on appelle la mort. Le tout donc dans les rues colorées de Kabukichô, ses nombreuses ruelles, ses love hôtel, ses bars à hôtesses et j’en passe. Une aventure simple, ponctuée à intervalle régulier de scènes d’action et de blagues plus ou moins perverses, et qui fonctionne bien.
Même s’il faudra reconnaître également que la première heure du métrage se fait bien plus convaincante que la seconde. D’ailleurs, toute l’ouverture du métrage est de plutôt bonne tenue, voire très bien. L’action est fluide, ça commence sur les chapeaux de roue, et l’enquête se fait plutôt intéressante. Et ça se tient, jusqu’au passage à la convention de cosplay qui nous gratifie d’un très sympathique fight, le tout chorégraphié par Tanimoto Takashi, déjà à l’œuvre pour Netflix sur la série Alice in Borderland, ainsi que sur d’autres métrages moins glorieux (Alien VS Ninja, Prisoners of the Ghostland). Puis l’intrigue prend un tournant quelque peu plus dark, plus sérieux, plus over the top également dans l’action lors du final, et l’équilibre entre humour et sérieux est donc quelque peu rompu, sans que l’ensemble ne paraisse désagréable pour autant, mais plus prévisible, plus balisé. Il faut dire aussi que face à Ryo Saeba, les méchants ne sont pas mémorables, et qu’on les oublierait presque aussitôt le film terminé. Cette seconde partie d’ailleurs, qui forcément se doit de mettre les méchants un peu plus en avant, est moins surprenante, mais aussi plus clichée, dans ses décors, dans son dénouement, et même dans son action, qui essayerait presque d’être du John Wick par moment. Mais avec ses 1h40 seulement au compteur, son humour qui fonctionne le plus souvent, un bon casting, et un sérieux dans sa technique bien que sans génie, on passe un bon moment devant City Hunter. Venant d’une adaptation Netflix, on pourrait même presque crier au miracle en réalité.
Les plus
Un casting qui fait le taf
Des moments bien drôles
L’action sympathique
Ça se suit très bien
Techniquement compétent
Les moins
…Seconde partie moins convaincante
Ça pourrait aller plus loin
Des méchants oubliables
En bref : City Hunter made in Netflix, et bien contre toute-attente, ce fut fort sympathique. Imparfait, un peu laborieux et trop sérieux sur la fin, mais souvent amusant et compétent dans ce qu’il entreprend pour passer un bon moment pas prise de tête pendant 1h40.
A FEW WORDS IN ENGLISH | |
THE GOOD | THE BAD |
♥ The cast is good ♥ Some parts are really funny ♥ The action is nice ♥ Easy to follow, good pacing ♥ Technically, not bad |
⊗ The second part is less convincing ⊗ It could have gone further ⊗ You’ll forget the bad guys as soon as it’s over |
City Hunter by Netflix, it was nice. Imperfect, too serious near the end, but often fun and nicely made, perfect for a nice 100 minutes flick. |