GHOST MASK SCAR (ゴーストマスク 傷) de Sone Takeshi (2018)

GHOST MASK SCAR

Titre Original : Gôsuto Masuku : Kizu – ゴーストマスク 傷
2018 – Japon
Genre : Horreur
Durée : 1h21
Réalisation : Sone Takeshi
Musique : –
Scénario : Hiratani Etsuo

Avec Akane Yurika, Hirosawa Sô, Itô Sayuri, Kim Jerok, Katayama Ryô, Kokoro Sumi, Na-ra Lee, Yuha Lee et Okiku

Synopsis : Miyu se rend à Seoul pour étudier, et pour rechercher sa grande sœur qui a disparue deux années plus tôt. Un jour, elle fait la rencontre de Hana, une chirurgienne plastique.

Sans le savoir, si vous vous intéressez un tant soit peu au cinéma Japonais, vous êtes forcément passé devant le nom de Sone Takeshi. Réalisateur de quelques bobines fauchées, souvent pour le marché de la vidéo, le bonhomme est surtout un directeur de la photographie ayant œuvré sur plus de 130 métrages, en plus d’être monteur sur une quarantaine de films, à ses heures perdues. D’ailleurs, en tant que monteur, l’un de ses premiers métrages fut Grotesque de Shiraishi. Pour ce qui est de son travail comme directeur de la photographie par contre, on le trouve autant dans de très grosses productions que des séries télévisées, des courts métrages, des films fauchés, des anthologies horrifiques (Hitokowa par exemple). Un touche à tout, et avec Ghost Mask Scar, il fait un peu son Shiraishi d’ailleurs, en partant tourner avec une équipe majoritairement Japonaise en Corée du Sud, et en mettant en avant, c’est le titre et la pochette qui nous le dit, une histoire proche de Kuchisake Onna. Que du bon sur le papier, mais à l’écran, ça a bien souvent du mal à se matérialiser comme il faudrait. Pas pour rien que je viens ni vu ni connu de gagner quasiment un paragraphe en vous parlant de ce bon Sone Takeshi, pas non plus incompétent dans ses nombreux domaines par ailleurs, du moins comme monteur et directeur de la photo, car ce Ghost Mask Scar, qui fut mon premier métrage du monsieur en tant que réalisateur, ce n’est pas exceptionnel. On pourrait même dire que l’on a le plus souvent l’impression de se faire rouler sur la marchandise. Surtout connaissant le passé du réalisateur et ses genres de prédilections. On s’attend à de l’horreur, du sang, des ciseaux, possiblement l’insertion de la vraie Kuchisake Onna malgré la délocalisation en Corée du Sud.

Mieux en lisant un peu le synopsis, on pourrait rêver d’une critique du monde de la chirurgie esthétique. Mais malheureusement, malgré probablement de bonnes intentions de départ, ça fait plouf. Car les intentions de départ, ici, elles sont claires. Ou du moins, elles paraissent logiques. Un film horrifique dans le milieu de la chirurgie, voilà une bonne manière de critiquer le milieu. Et en tournant le métrage en Corée, on se dit que cela n’est pas anodin, tant leurs films, bien que souvent (trop) longs et (trop) similaires les uns les autres, sont obnubilés par leur propre beauté plastique. Mais comme avec The Cursed Lesson traitant à la base du même sujet, ça passe le plus souvent à côté du sujet. Ici, une sœur qui étudie en Corée et en profite pour chercher sa sœur disparue. Elle va sympathiser avec Hana, une chirurgienne, et c’est alors parti pour… quasiment une heure de mélodrama à base de relations, de bons sentiments, de doutes, de je t’aime moi non plus, le tout finalement filmé de manière compétente oui, mais inoffensive, sans génie, sans éclats. On aurait presque l’impression que le réalisateur, ou son scénariste en tout cas (qui avait pourtant brillé sur Greatful Dead en 2013), veut se la jouer drame intimiste. Et dans le fond, pourquoi pas, certains ont déjà essayés par le passé, d’ailleurs avec la légende de Kuchisake Onna, comme avec Carved 2, qui n’avait rien à voir avec le premier, mais était un drame plutôt solide et convaincant la majeure partie du temps. Mais ici, plus que le drame, c’est le côté mélodramatique peu passionnant qui imprègne la bobine tout du long et devient rapidement lassant. Voire saoulant si l’on n’apprécie pas vraiment le genre.

Si vous voulez voir ce que le métrage nous a véritablement promis via son marketing, sa pochette, son titre même, il faudra attendre en réalité la toute dernière ligne droite du métrage, les 20 dernières minutes. Et là encore, on pourrait trouver à redire, avec ce faux sang numérique par exemple. Et tout ça, c’est très dommage, car encore une fois, on peut distinguer quelques éléments qui prouvent qu’il y a derrière le projet quelques idées. Quelques lignes de dialogues plutôt bien vues sur le milieu, quelques acteurs et actrices pas si mauvais que ça, et même sur la fin, quelques plans de caméra plutôt bien vus, notamment lors d’une poursuite en pleine rue. Même au niveau de la romance qui prend bien trop de temps à l’écran, tout n’est pas à jeter non plus, elle reste crédible, certains twists ne sont pas inintéressants en soit. Mais ces quelques bons éléments sont souvent noyés au milieu du reste, bien moins prenant, intéressant, pertinent. Comme si les idées étaient là, mais que le traitement lui ne fonctionnait jamais réellement. Un film mineur dans son genre, malgré son ambition, sans doute, de mettre un peu de sang neuf dans une légende plutôt connue.

Les plus

Des idées, il y en a
Parfois, des idées visuelles aussi

Les moins

Pendant une heure, juste un gros mélodrame
Le traitement laisse à désirer
Le faux sang numérique

En bref : Ghost Mask Scar tente de mettre à jour une légende et prend la voie du drame, ou plutôt du mélodrame. Les intentions sont là, certains moments font mouche, mais que c’est longuet, pas toujours intéressant, beaucoup trop mélodramatique.

A FEW WORDS IN ENGLISH
THE GOOD THE BAD
♥ There are ideas
♥ Also a lot of visual ideas
⊗ For one hour, just some melodrama
⊗ There is too many flaws in the treatment of the story
⊗ The fake blood, digital
Ghost Mask Scar tries to use a famous legend and tries to take the way of the drama, or no, melodrama. Ideas are there, some are working, but it’s so long, not always interesting…

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