STING de Kiah Roache-Turner (2024)

STING

Titre Original : Sting
2024 – Australie
Genre : Evil Dead Rise avec une araignée
Durée : 1h32
Réalisation : Kiah Roache-Turner
Musique : Anna Drubich
Scénario : Kiah Roache-Turner

Avec Jermaine Fowler, Ryan Corr, Alyla Browne, Noni Hazlehurst, Robyn Nevin, Penelope Mitchell, Danny Kim et Silvia Colloca

Synopsis : Une enfant de douze ans adopte une petite araignée dans le secret de sa chambre à New York. L’animal grandit de façon disproportionnée, tout comme son appétit pour le sang frais. La jeune fille est la seule à pouvoir arrêter son pouvoir destructeur.

Si 2024 semble nous gâter autant que 2023 en métrages attendus (Dune Part 2), retours de grands réalisateurs (Cronenberg), films que l’on ne pensait jamais voir (Megalopolis), et bien, entre deux gros films, il faut parfois se rabattre sur le reste. Même lorsque cela ne fait pas envie. Sting, ça faisait peur, pour de bonnes et de mauvaises raisons. De bonnes car étant arachnophobe, l’idée d’un huis clos dans un immeuble, comme le récent Vermines made in France, ça me terrifie. Pourquoi je me suis penché sur Sting plutôt que Vermines ? L’origine de l’araignée, venant de l’espace, m’a fait dire que cette araignée qui va grossir anormalement sera moins terrifiante que des petites araignées réalistes, qui elles, m’empêcheront probablement de dormir quelques temps, me forçant à vérifier chaque recoin de mon appartement avant d’oser fermer un œil. Oui, c’est bête, mais une phobie, ça ne se contrôle pas. Pour cela qu’Arachnophobie reste encore aujourd’hui l’un de mes pires cauchemars. Mais Sting, ça faisait aussi peur pour de mauvaises raisons, car il s’agît là du dernier né venu de l’esprit de Kiah Roahe-Turner, réalisateur et scénariste (et monteur) Australien peu voire pas du tout connu du grand public, mais qui aura, en l’espace de deux films, donné espoir à son public avant de tout lui retirer. Car Wyrmwood, c’était fauché, mais c’était un film de zombies à l’ancienne, fun, gore, bourré d’idées. Mais juste ensuite, Nekrotronic, c’était un film détestable, lourdingue au bout de quelques minutes, et avoir Monica Bellucci en méchante ne suffisait pas à faire passer la pilule. Du coup, avec Sting, il fallait bien avouer que l’on ne savait pas à quoi s’attendre. Une série B décomplexée, amusante et bourrée d’idées, ou bien un gros pétard mouillé que l’on a envie d’arrêter passé son introduction ? Et bien pour le coup, pile entre les deux, ce qui nous fait bien penser qu’il faudra attendre le prochain film du réalisateur pour savoir véritablement sur quel pied danser !

Sting en tout cas, dans les faits, c’est très simple. Et ça débute cash. Une petite météorite s’écrase sur terre, il y a un œuf dedans, en sort une araignée, et voilà, la bête va manger, grossir, et tenter de se taper tous les occupants d’un immeuble, car oui, Sting se déroule intégralement dans un immeuble, à l’image l’année dernière d’un certain Evil Dead Rise. D’ailleurs, ce ne sera pas la seule ressemblance entre les deux métrages. On retrouvera dans les deux cas une famille un brin dysfonctionnelle au centre du récit, cette même envie de nous faire croire que les plus jeunes vont prendre cher alors que finalement, pas du tout. Mais pas que, puisque l’on trouvera également un final qui joue un peu dans la même cour, dans son environnement mais également dans sa façon de faire, et cette même envie d’avoir recours, autant que possible en tout cas, aux effets spéciaux pratiques, à l’ancienne. Est-ce que ça fonctionne ? Car Evil Dead Rise, ce n’était pas un grand film, mais ça restait sympathique. Et bien Sting, c’est un peu la même chose, mais malgré tout en un poil moins emballant, la faute à un rythme qui ne décolle jamais vraiment, mais également la faute aux très nombreuses bonnes pistes que le scénario décide de laisser sur le bas-côté. Ici donc, notre araignée arrive dès la scène d’ouverture (enfin, après la scène d’ouverture, qui se déroule en réalité plus tard dans le film, comme c’est la mode depuis 20 ans), et la jeune Charlotte va s’occuper d’elle, la nourrir, jusqu’à ce que la bête grossisse un peu trop et décide qu’elle doit passer à des repas plus larges et consistants. D’entrée de jeu, on remarque ce qui fonctionne dans le film, et les nombreuses possibilités offertes par le scénario. Car Sting, c’est filmé avec sérieux, ça mélange CGI et effets pratiques de manière convaincante, bref, c’est agréable à l’œil et ça en fait déjà dans les faits une série B tout ce qu’il y a de plus honorable. Et puis, ce début de scénario offre de nombreuses pistes. Le lien entre Sting, l’araignée donc, et Charlotte. Mais en vrac, on aura aussi des conflits familiaux, une grand-mère atteinte d’Alzheimer, et quelques autres locataires pour amener un peu de diversité à l’ensemble.

Et tout ça, c’est très bien. Sauf que le scénario abandonne très rapidement toutes ces idées pour ne rien en faire, devenant alors un simple film de monstre tout ce qu’il y a de plus classique. Même dans son rythme, Sting prend son temps, essaye de ne jamais en faire des caisses, et ne joue pas sur les jumpscares, ce qui nous ramène là-aussi à un certain cinéma des années 80 et 90 en matière d’horreur qui fait bien plaisir. Seulement Sting se plante sur un autre élément, car il ne sait clairement pas quand il doit réellement démarrer. En résulte un métrage jamais désagréable, puisque finalement appliqué dans pas mal de domaines et résolument plaisant à regarder, mais qui ne décolle jamais. Enfin si, ça décolle, mais tout à la fin, quand il ne reste, grosso modo, que 10 minutes seulement au compteur. Et là encore, cette dernière partie reste assez inoffensive. La famille est sauve, le bébé du film restera en bonne santé, la méchante araignée se comporte comme une simple araignée malgré sa taille anormale. Si bien qu’on se demanderait presque si l’ouverture nous montrant son origine était pertinente, tant cela ne change rien à ses capacités. Si ce n’est sa taille. Et pourtant, oui, malgré tous ces défauts bien gênants, on sent que Sting ne veut être rien de plus qu’une petite série B faite avec le cœur, et dans le fond, également faite avec beaucoup plus de sérieux qu’une production NU Image de l’époque (Spiders 2, qui mettait aussi une heure à démarrer, et ne fournissait quasiment que des araignées en CGI dégueulasses). Si bien que même si jamais exceptionnel, ne cherchant même pas à réellement faire peur (l’arachnophobe que je suis n’a jamais sursauté), Sting demeure une série B bancale, oubliable, pas forcément toujours passionnant, mais agréable à regarder pour une petite soirée pas prise de tête. Dans le fond, déjà pas si mal.

Les plus

Techniquement très propre et appliqué
L’araignée, bien faite
Quelques moments sympas

Les moins

Un scénario ultra bancal
Un rythme qui ne démarre jamais vraiment
Tant de pistes jamais explorées

En bref : Sting ne fait jamais peur, et suit sa petite route sans trop en faire, mettant même un temps fou avant de démarrer. Pour autant, l’ensemble est emballé avec grand sérieux et n’est donc pas désagréable.

A FEW WORDS IN ENGLISH
THE GOOD THE BAD
♥ Technically, it’s a great job
♥ The spider is well done
♥ A few nice moments and ideas
⊗ The script never goes anywhere with all its ideas
⊗ The pacing is weird, it starts near the end
⊗ Many leads… for nothing
Sting is not scary, and follows its path without doing too much. It takes forever to start for example. But weirdly enough, it remains well done, seriously done, and it’s not a torture to watch.

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