STEPHANIE de Akiva Goldsman (2017)

STEPHANIE

Titre Original : Stephanie
2017 – Etats Unis
Genre : Fantastique
Durée : 1h26
Réalisation : Akiva Goldsman
Musique : Nathan Whitehead
Scénario : Ben Collins et Luke Piotrowski

Avec Shree Crooks, Frank Grillo, Anna Torv et Jonah Beres

Synopsis : Abandonnée par ses parents dans une maison isolée, Stéphanie ne doit sa survie qu’à du beurre de cacahuètes et à son jouet en forme de tortue. Mais les forces sombres rôdent aux alentours… Et elles vont se manifester avec le retour des parents de Stéphanie.

Énième production Blumhouse n’ayant pour le coup seulement eu droit à une sortie VOD début 2018, soit un an après sa projection en festival, Stephanie est un film étrange. Un film clairement découpé en trois actes, comme tout film vous me direz, mais rarement la séparation n’aura été aussi nette. En effet, le premier acte nous présente Stephanie, le personnage central donnant son nom au film, une petite fillette d’ailleurs très convaincante jouée par Shree Crooks, et ne nous montre, au final, qu’elle. Stephanie vit seule, dans sa maison, délaissée par ses parents, essayant de vaincre ses peurs seule, respectant quelques règles, se faisant à manger comme une grande et parlant avec son seul ami, Francis… une peluche. Une première partie étonnante, puisque misant absolument tout sur sa jeune actrice principale, et parvenant à rendre son personnage attachant. Nous ne savons au final rien de l’environnement dans lequel elle vit, et de ce qui l’entoure, à part quelques furtifs éléments à la télévision, parlant d’une crise. Maladie, contamination, virus, guerre ? On n’en sait rien, pour le moment du moins. Mais cette première partie, toute en subtilité, j’ai tout simplement adoré. Simple, subtile, n’en faisant jamais trop. Même lorsqu’un élément apparaît dans le cadre, il ne sera jamais détruit par un son venant nous percer les tympans (vous savez, ce qu’on appelle un jumpscare !). Oui, ce premier acte m’a impressionné par sa simplicité, chose rare pour un film récent, et j’ai même cru au miracle. Pourquoi ? Simple, le film est réalisé par Akiva Goldsman. Si l’homme, en tant que réalisateur, ne signe là que son deuxième film, on connait bien ses méfaits à d’autres postes.

Comment oublier par exemple que Akiva Goldsman fut scénariste de Batman Forever et Batman & Robin ? Ou encore Perdus dans l’Espace, I,Robot, ou encore très récemment du second opus de la saga Divergente (le moins pire ceci dit), de l’ignoble Rings ou encore du ratage La Tour Sombre. Ou qu’il fut à la base de l’histoire du cinquième Transformers. Sacré CV ! Mais en tant que réalisateur, il livre une copie étonnement propre, hyper sérieuse, sans plan tape à l’œil, tout en nuance, et ça, ça surprend. Et j’apprécie. Même dans la seconde partie, à un ou deux moments près, j’y croyais. Seconde partie marquant donc l’arrivée de deux nouveaux personnages dans l’intrigue, à savoir les parents, joués par Frank Grillo habitué aux productions Blumhouse (American Nightmare 2 et 3) et Anna Torv (The Daughter, ou encore une énième adaptation de Frankenstein en 2007 signée Jed Mercurio). L’arrivée des parents bouleverse forcément la dynamique du film, mais sans pour autant changer l’ensemble ou même trahir la première partie. Stephanie est toujours au centre du récit, et l’histoire révèle enfin petit à petit quelques clés, sans doute pour ne pas tout griller d’un coup. Et dans un premier temps encore une fois, ça fonctionne, les acteurs sont bons, la mise en scène reste toujours sobre, le mystère, même si moins épais, reste présent. Même les grandes révélations restent plutôt bienvenues, et changent de l’habituelle épidémie de zombies (ou d’infectés). Mais comme on s’en doute, ça ne va pas durer, puisque le public habituel a besoin d’éléments plus démonstratifs pour accrocher à l’œuvre de bout en bout.

C’est ainsi que dans son dernier acte, Stephanie s’effondre littéralement sous son propre poids, sous son envie de livrer un final plus musclé, pas forcément en adéquation avec tout ce qui précédait, et surtout beaucoup trop soft malgré encore une fois son envie d’en mettre plein la vue. Et c’est clairement dommage. Dommage de voir tout ce que le film avait construit jusque là ne plus fonctionner. Dommage de nous laisser sur cette note négative, sur ce « meeeeh » alors que tout ce qui précédait était clairement d’un autre niveau. Et comme on reste souvent sur l’impression du final, et bien Stephanie reste au final une œuvre bancale. Parsemée de petits éclairs de génie qui font bien plaisir, mais qui ne sait clairement pas comment se conclure autrement que par des effets visuels direct dans la face du spectateur, quelques éléments surnaturels peu crédibles et quelques CGI pas franchement fameux (non, la fumée en numérique, ça ne passe toujours pas en 2018, rien à faire, on n’y arrivera jamais). Et surtout, au final, sa dernière partie, plus explicative et démonstrative, sans mystère ni doute possible, retire à Stephanie ce qui faisait qu’il se différenciait des autres métrages de genre récents. Reste oui, cette excellente première partie, ainsi que l’interprétation très convaincante de la jeune Shree Crooks. On pourra aussi se dire que Blumhouse a fait bien pire depuis !

Les plus

Shree Crooks, une jeune actrice à suivre
La première partie, excellente et subtile
Une première heure qui se tient

Les moins

Une dernière partie presque catastrophique

En bref : Stephanie avait le potentiel pour être bien différent de tous les autres films du genre. Et il fonctionne bien d’ailleurs la majeure partie du temps, avant qu’il ne cède pour le final à la facilité.

A FEW WORDS IN ENGLISH
THE GOOD THE BAD
♥ Shree Crooks, an excellent young actress
♥ The first part is excellent
♥ The first hour in fact is quite good
⊗ The last part is totally catastrophic
Stephanie had potential, the potential to be different from all the other films of the genre. And it worked most of the time, before it changed in the last part…

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