Titre Original : Skinwalkers
2006 – Etats Unis / Canada
Genre : Fantastique
Durée : 1h50
Réalisation : James Isaac
Musique : Andrew Lockington
Scénario : James DeMonaco, Todd Harthan et James Roday Rodriguez
Avec Jason Behr, Elias Koteas, Rhona Mitra, Natassia Malthe, Kim Coates, Sarah Carter, Tom Jackson, Matthew Knight et Rogue Johnston
Synopsis : Deux gangs de loups-garous sont informés par la lune qu’une ancienne prophétie va bientôt se réaliser. Un jeune garçon nommé Timothy, qui va bientôt fêter ses 13 ans, n’est pas au courant que cet anniversaire marquera sa transformation. Timothy a été élevé par sa mère, Rachel, sa grand-mère, son oncle Jonas, sa cousin Katherine et le petit ami de celle-ci, Adam. Rachel et son fils ne savent pas que le reste des membres de la famille sont de bons loups-garous qui veillent sur Timothy depuis sa naissance. Timothy, né d’une union entre des membres des deux gangs de loups-garous, déterminera le destin de la famille : Varek, Zo et Sonya, leaders du gang opposé qui célèbrent leur condition et leur soif de sang, sont prêts à tuer pour préserver leur vie, et déterminés à trouver Timothy, qu’ils considèrent comme un des leurs.
Depuis sa sortie tardive chez nous en tant que DTV durant l’année 2008, j’ai toujours tout fait pour éviter Skinwalkers. Pourtant sur le papier, on ne va pas mentir, le film fait saliver. Si l’on peut passer outre le fait que le métrage est réalisé par James (ou Jim, suivant les films) Isaac, qui a une carrière comme réalisateur courte mais bancale, mais respect tout de même pour cet artiste, protégé de Cronenberg parti bien trop tôt, tout faisait envie. Une guerre entre deux clans de loups garous, Stan Winston et son équipe qui s’occupe des maquillages, une volonté d’éviter autant que possibles les CGI (et les loups en CGI, on le sait depuis Le Loup-Garou de Paris, que c’est moche), un budget confortable pour ce genre de métrages, un casting avec pas mal de têtes connues pour le cinéphile curieux. Oui, toutes les planètes étaient alignées. Mais quand un film est finalisé en 2006 (puisque présent et projeté à Cannes), puis disparait pendant quasi un an et demi avant de débarquer dans quelques pays (comme la Russie, la Pologne, Singapour) et aux Etats Unis, ça sent déjà moins bon. Puis il suffit de se renseigner et de voir que suivant les pays, nous n’avons pas droit aux mêmes versions, et on se méfie encore plus. Car en Amérique, le film est PG13, et ne dure que 1h32. Ailleurs, il dure 1h50. Ah, pas de la petite coupe ou censure là, c’est carrément du charcutage. Pas de bol pour moi, comme je dois être un peu con (ou malchanceux), c’est cette version charcutée que j’ai. Et nous y voilà, 16 ans après sa sortie en France, je me suis lancé dans ce film à la réputation souvent désastreuse. J’avais raison de me méfier ? Assurément, car Skinwalkers, en plus d’être un film affreusement soft, en plus de plagier sans vergogne des films bien meilleurs, ça plonge parfois dans le ridicule, et on a plus l’impression de voir un DTV d’action des années 90 que cette lutte entre loups-garous qu’on nous promettant d’entrée de jeu.
Il y a énormément à dire sur le métrage, sur ce que l’on peut en attendre, et sur la déception qu’il représente. Car oui, encore une fois, on pouvait attendre beaucoup de choses. Le film était réalisé par James Isaac, qui n’avait alors que deux longs à son actif, deux films produits d’ailleurs par Sean S. Cunningham, et pas toujours bien aimé des fans du genre. En général, House 3 est détesté, mais Jason X a le capital sympathie des fans. Inversez tout ça et vous avez là mon opinion. Mais on ne peut pas mentir sur le fait qu’Isaac soit un passionné et qu’il tente d’être le plus généreux possible. Au scénario, s’ils sont trois, c’est le nom de James DeMonaco qui interpelle, lui qui sortait de l’écriture du remake d’Assaut, et avait déjà travaillé sur une grosse production avec Négociateur, bien avant qu’il ne lance sa saga American Nightmare (The Purge) en 2013. Devant la caméra, c’est pareil, même si certains choix surprennent, comme de voir Jason Behr (Pleasantville, The Grudge, la série Roswell) en méchant loup-garou, l’ensemble rend curieux, avec Elias Koteas (Les Tortues Ninja, Crash, Shutter Island) en gentil loup-garou, Rhona Mitra (Beowulf, Doomsday) en « Sarah Connor », Kim Coates en méchant loup après avoir été vampire dans Innocent Blood, ou Sarah Carter malheureusement beaucoup moins souvent en bikini que dans DOA. Mais voilà, passé la curiosité et les promesses, il y a le film, et là c’est tout de suite moins bien. Basiquement, c’est Terminator 2 avec des loups-garous. Les gentils veulent protéger un jeune garçon des méchants loups, qui veulent l’abattre afin de protéger leur nature, et donc leur avenir. Oui, c’est basiquement la même intrigue, et le film pousse le bouchon en allant pour son final jusqu’à délocaliser dans une usine aux teintes orangées rappelant bien le film de Cameron. Mais tout ça, ça aurait pu malgré tout être fun. Oui, ça aurait pu…
Après tout, les fusillades sont nombreuses, les personnages sont sur la route et donc tout cela promet du rythme, et en plus, encore une fois, il y a peu de CGI. Sauf que l’ensemble est tellement soft, jamais saignant, les loups se transforment finalement très rapidement, préférant remplacer les affrontements bestiaux par des fusillades à coups de ralentis, de flingues dans chaque main et de gros fusils à pompe. Mais Isaac ne semble pas vraiment à l’aise dans ce domaine, et après tout, ce n’est pas pour rien qu’il a toujours œuvré, tant en tant qu’artiste sur les effets spéciaux que comme réalisateur dans un cinéma de genre souvent sanglant. Ici, il est donc à l’opposé de ce qu’il délivre d’habitude. Jamais saignant, jamais vraiment bis comme si le film avait en fait peur d’y aller franchement. Tout en se prenant affreusement au sérieux. Le ridicule atteint même le métrage dans son final, qui nous donne certes enfin nos loups-garous, mais nous les montre toujours de manière frontale, dans des plans larges, des gros plans, des plans qui durent. Si le maquillage n’est pas mauvais en soit, pouvoir l’admirer aussi longtemps et surtout aussi bien éclairé vient retirer la crédibilité des créatures malheureusement, et on a juste l’impression de voir des mecs maquillés qui se donnent quelques coups de poings mollement. Sans parler de ses derniers instants, niais et ratés, et en plus qui laisse place à une fin ouverte, au cas où. Skinwalkers n’est pas bon, mais le pire, c’est qu’il n’est pas non plus drôle, ni très passionnant à regarder. Par contre, il s’en dégage quelque chose de fascinant, puisqu’on peut très rapidement se poser des questions. Quand le projet a-t-il mal tourné ? Était-il prévu ainsi dés le départ, pour être un métrage d’action tournant presque toujours le dos au genre qu’il doit représenter ? Et pourquoi autant de coupes entre le montage US et le montage international ? Tant de questions, qui resteront sans doute sans réponses, sauf si quelqu’un veut bien m’éclairer au moins sur le dernier point ?
Les plus
Une utilisation rare des CGI
Sur le papier, tout pour faire une très solide série B
Les moins
Très de peu de loups-garous au final
Beaucoup d’action, mais souvent molle
Un final un brin ridicule, et facile
En bref : Skinwalkers, c’est Terminator 2 chez les loups-garous, sans l’ambition, ni le talent, ni le budget. C’est malheureusement surtout très soft, pas toujours inspiré et pas toujours passionnant.
A FEW WORDS IN ENGLISH | |
THE GOOD | THE BAD |
♥ The CGIs are rare ♥ On papers, everything to do a good B movie |
⊗ Not many werewolves in fact ⊗ Lot of action, but it’s so slow ⊗ The finale is ridiculous |
Skinwalkers, it’s Terminator 2 with werewolves, but without ambition, talent or the budget for. It’s too soft, not inspired and not always interesting. |