LA NONNE 2: LA MALÉDICTION DE SAINTE-LUCIE (The Nun II) de Michael Chaves (2023)

LA NONNE 2 : LA MALÉDICTION DE SAINTE-LUCIE

Titre Original : The Nun II
2023 – Etats Unis
Genre : Catastrophe
Durée : 1h50
Réalisation : Michael Chaves
Musique : Marco Beltrami
Scénario : Ian Goldberg, Richard Naing et Akela Cooper

Avec Taissa Farmiga, Jonas Bloquet, Storm Reid, Anna Popplewell, Bonnie Aarons, Katelyn Rose Downey, Suzanne Bertish, Léontine d’Oncieu, Anouk Darwin Homewood et Peter Hudson

Synopsis : France, 1956. Un prêtre est assassiné. Un mal se répand. Sœur Irene se retrouve à nouveau face à face avec Valak, la nonne démoniaque.

La fameux Conjuringverse continue, bien qu’il ne sache pas vraiment où aller, et ne parvienne même plus à convaincre le public. Mais la curiosité morbide étant ce qu’elle est, et bien ça cartonne toujours au cinéma, et du coup, ça continue, même lorsque tous les voyants sont dans le rouge. La Nonne 2, ayant droit à un bon titre Français à rallonge histoire de spoiler avant même la première image le fin mot de l’intrigue, personne ne l’attendait, ni ne le voulait vraiment. Il faut dire que le premier opus n’avait pas convaincu grand-monde. Car oui, ce n’était pas terrible, mais j’avais été à l’époque un des seuls à le défendre. Pas car il était au niveau de ce que l’on pouvait attendre d’un film utilisant la création de James Wan, mais car il me semblait voir là, au-delà des scènes attendues (et ratées) à base de jumpscares, une tentative de rendre hommage à un cinéma autre. Le nombre de scènes rappelant le cinéma de Fulci était après tout bien trop grand pour être un accident. Mais voilà, le film n’avait pas convaincu. Alors quand on nous annonce une suite, avec Michael Chaves à la réalisation, autant dire que personne n’attendait quoi que ce soit de La Nonne 2. Pour les deux du fond qui écoutent encore mais ne retiennent pas les noms, Michael Chaves, c’est loin d’être un bon, mais on lui doit déjà deux métrages du fameux univers étendu de Conjuring. Dont l’un de ses pires représentations, La Malédiction de la Dame Blanche (quel titre français stupide, encore une fois). Conjuring 3 par contre, bien que clairement en-deçà de ce que James Wan avait fait, et bien qu’il avait déçu, m’avait pourtant convaincu à d’autres niveaux. C’est donc avec peu d’espoirs qu’on se lance dans cette deuxième Nonne, où l’on retrouve d’ailleurs Taissa Farmiga et Jonas Bloquet au casting. Et ? Ben c’était pire que prévu. A côté, le premier opus paraitrait pour un chef d’œuvre.

Déjà, adieu Corin Hardy à la mise en scène, et donc tout ce qui donnait son petit cachet visuel sympathique au premier opus. Adieu les hommages, adieu l’ambiance gothique entre du Fulci et un Hammer de la bonne époque. La Nonne 2 n’a pour lui que les pires défauts du cinéma d’épouvante actuel Américain. Et il n’en a pas honte, il l’assume pleinement, et ça dans un sens, c’est beau. Il l’assume pleinement qu’on pourrait presque croire que son scénario est en réalité le parfait petit manuel de l’épouvante made in Blumhouse par exemple, en répétant jusqu’au dégoût les mêmes gimmicks, pendant 1h50. Ça fait mal oui. Déjà, on ne va pas se mentir, mais le film ne sait absolument pas quoi faire de son démon. C’est triste, puisqu’en seulement une ou deux séquences dans Conjuring 2, James Wan parvenait, peu importe ce que l’on pense du métrage (oui c’est bien trop long), à iconiser la créature et à la rendre inquiétante, finalement en nous racontant si peu de choses sur elle. L’occasion (ratée) des spins off était donc d’en dire plus sur ce personnage. En temps normal, l’on pourrait craindre que trop en révéler retire le facteur peur d’un tel personnage. Ce qui est vrai. Mais La Nonne 2 va bien plus loin, en ne faisant rien de son personnage, en ne nous révélant rien non plus, transformant tout simplement la nonne du titre en une apparition spectrale comme les autres, qui se doit d’apparaître, très souvent, dans un recoin sombre histoire de donner un petit jumpscare aux personnages et au public, en espérant que dans le lot, il y en ai bien quelques-uns qui soient un minimum cardiaque ou bien avec une ouïe pas encore assez habituée au procédé pour encore oser considérer qu’il s’agît de peur, et non pas de surprise (ou de viol auditif, au choix).

Tout est répétitif, tout est cousu de fil blanc, tout est fatiguant tant on voit tout venir à l’avance et que jamais le film ne viendra nous surprendre, dans le bon sens du terme. Au pire, il nous surprendra, dans le mauvais sens, en réussissant à ne jamais tirer parti des rares bonnes idées que l’on parvient à déceler ci et là. La scène du kiosque à journaux par exemple, l’idée n’est pas mauvaise. Dommage que sa résolution ne soit encore qu’un vulgaire jumpscare. Quant au fin mot de l’histoire, du coup déjà révélé par le long sous-titre Français, il fait plus office d’élément apporté comme ça sur la fin, un « comme par hasard » de plus histoire de pouvoir justifier un peu tout et n’importe quoi. Pour ne rien arranger, entre sa peur absente, son monstre raté et sa mise en scène qui l’est tout autant, on pourrait ajouter, histoire de bien finir de couler le navire, un montage totalement aux fraises et qui oublie que parfois, l’horreur, c’est prendre son temps et se poser. Pour semer le doute, pour faire attendre et laisser le spectateur imaginer le pire. Ici, c’est tout et son contraire, soit ça charcute dans le tas pour devenir indigeste, soit ça dure des plombes quand il ne faut pas et du coup tout tombe à l’eau. Cela fait envie n’est-ce pas ? Et avec tout ça, le film ose en plus durer quasiment deux heures, deux très longues heures dans laquelle on a l’impression qu’il ne se passe rien, alors que le film essaye par tous les moyens de nous taper constamment sur l’épaule pour nous maintenir éveillé. Ce qu’il échoue à faire, n’ayant dans sa besace que des tours déjà vus et éculés. La Nonne 2, c’est d’une tristesse.

Les plus

Quelques beaux décors
Taissa Farmiga toujours charmante

Les moins

Le film dans son ensemble
Mise en scène peu inspirée
Montage bien raté
Des jumpscares en pagaille partout
Un monstre qui devient risible
Que c’est long

En bref : La Nonne 2, c’est comme le premier, mais avec ses défauts multipliés par deux, et en retirant toutes les qualités visuelles du film original. Il ne reste qu’un film vain, vide, long, moche, jamais intéressant, jamais effrayant, et se prenant tellement au sérieux qu’il en devient affligeant.

A FEW WORDS IN ENGLISH
THE GOOD THE BAD
♥ A few great sets
♥ Taissa Farmiga is lovely
⊗ The film itself
⊗ Not very inspired
⊗ The editing is bad
⊗ Jumpscares everywhere
⊗ The monster becomes ridiculous
⊗ So long
The Nun 2, it’s like the first one, with more flaws and less visual quality. A long, empty and often ugly film, never interesting, never scary.

2 réflexions sur « LA NONNE 2: LA MALÉDICTION DE SAINTE-LUCIE (The Nun II) de Michael Chaves (2023) »

  1. Vite vu, vite oublié. Je ne serais pas descendu jusqu’à 5/20 cependant, car je trouve que grâce à la photo, à l’actrice principale et à l’ambiance dans le pensionnat de jeunes filles, ça se laisse voir. Pour être oublié dans la foulée, certes.

    Un produit horrifique produit à la chaine, de consommation courante…

    1. Quand je l’avais vu (en Décembre il me semble, lors de ma session de rattrapage des films de 2023, donc j’avais vu dans la foulée ou presque REBEL MOON….), je sais que le film m’avait énervé. Pourtant oui, en revoyant hier mes captures, il y a de beaux plans, la photographie est parfois bien fichue. Mais dans le film en lui-même, limite je ne me souviens plus de ces plans, comme si en photo, ça passait super bien, mais que dans le film, que ce soit le monteur, le réalisateur, le directeur artistique, personne n’avait su quoi en faire. Puis oui, je viens de vérifier, 37 millions de budget pour ça tout de même… Assez fou, surtout qu’ils ont apparemment tournés en France dans un vrai lieu abandonné, donc en soit, ils ont pas dû non plus se ruiner sur les décors, lieux de tournage, et une bonne partie de l’équipe technique devait être Française pour économiser.

      Enfin, voilà, maintenant, on en a parlé, on va vraiment l’oublier, juste pour se rappeler son existence le jour où ils nous sortiront un THE NUN 3D, et que par curiosité malsaine, on se lancera dedans 😉

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *