ANTIKALPA (化劫) de Philip Wen-Han Shih (2023)

ANTIKALPA

Titre Original : 化劫
2023 – Taïwan
Genre : Fantastique
Durée : 1h35
Réalisation : Philip Wen-Han Shih
Musique : –
Scénario : Jing Ling

Avec Huang Guan Zhi, Regina Lei, Troy Liu, Wan-Ting Tseng, Tender Huang, Alex Shu-Yuan Ko, Sara Yu, Olly Sun, Wei-Lun Xi et Michael Chang

Synopsis : Désireuse de retrouver sa tante qui a disparue, Yufan va obtenir l’aide de son ami Ah Dai, amoureux d’elle, afin de pratiquer un rituel qui, d’après quelques camarades, devrait leur permettre de demander l’aide des dieux pour obtenir ce qu’elle désire. Cependant, le rituel se déroule mal et les forces appelées ne sont pas celles souhaitées.

Malgré des avis le plus souvent négatifs, voire carrément désastreux, la curiosité de découvrir Antikalpa était malgré tout présente. Car le cinéma Taïwanais a des choses à dire, et car même en termes de cinéma fantastique, ou d’horreur pure parfois, Taïwan a des propositions souvent intéressantes, bien que bancales. Detention (sorti chez Spectrum et adaptation du jeu vidéo), Mon Mon Mon Monsters (et son mix d’humour noir et d’horreur, rappelant The Woman de Lucky McKee), même The Sadness (très sanglant mais moins convaincant sur la fin), ce sont des propositions le plus souvent intéressantes, techniquement solides, que je défends. Antikalpa donc, j’étais curieux. Surtout que sa pochette semblait annoncer un ton plutôt sombre. Chose que la scène d’ouverture vient confirmer, avec des travellings élégants, une belle gestion des contrastes, et de l’obscurité, une bande son d’ambiance rajoutant encore un peu de noirceur, et forcément, des mythes et légendes. Bref, j’étais conquis en quelques minutes. Le gros hic dans tout ça, c’est que le film ne va tenir les promesses annoncées en ouverture qu’à de très rares occasions, préférant la plupart du temps se laisser aller à voguer vers d’autres horizons, d’autres genres, pas toujours de manière très subtile, et surtout venant déséquilibrer le tout. Pas de bol ça. Antikalpa, contrairement à ce que la pochette nous fait croire, ça a déjà pour protagoniste Ah Dai (Huang Guan Zhi), issu d’une famille possédant un temple, et qui depuis quelques temps, a un pouvoir dans son bras gauche, lui permettant de combattre le mal. Déjà, avec cet élément, balancé dès le début le plus sérieusement du monde, la crédibilité de l’ensemble demande de gros efforts pour être acceptée, surtout que l’utilisation du pouvoir de Ah Dai, à l’écran, elle fait souvent sourire.

Yufan, la jolie dame de la pochette, Regina Lei que l’on connait tous justement pour avoir été malmenée dans The Sadness, c’est une amie de Ah Dai. Forcément, il en est fortement amoureux, mais ne fait pas le premier pas, histoire de rajouter une histoire d’amour au métrage qui va s’étendre sur toute la durée du film et dont la finalité pourrait au final se résumer à « l’amour est plus fort que tout », oui oui. Voulant retrouver la trace de sa tante qui a disparue, Yufan réussie à convaincre Ah Dai ainsi que d’autres amis de prendre part à un rituel pour demander l’aide des dieux. Et forcément, qui dit rituel dans un film d’horreur dit forcément que ça va mal tourner, que le prix à payer sera grand, et que les forces appelées ne seront finalement pas vraiment celles attendues. Bingo. Le métrage ne fait de toute façon pas vraiment dans l’originalité. Et très rapidement, le spectateur va se retrouver à lutter pour se sentir investi dans cette aventure. Car si des qualités, il y en a, il faut avouer que Antikalpa a du mal à passionner, en premier lieu à cause de son écriture. Outre un scénario prévisible dans les grandes lignes et qui semble ne jamais savoir dans quelle direction aller, si bien que l’horreur sera très en arrière-plan pendant un moment, et que l’on assistera plutôt à une romance timide avant, il y a un autre gros souci, c’est les personnages peuplant le récit. Alors, nos deux héros encore, ça va, et heureusement, même si parfois, ça tente d’en faire un peu trop. Mais autour de nos héros, c’est une autre histoire, tant les personnages ne semblent exister pour la plupart que pour être désagréable. C’est bien simple, pour beaucoup d’entre eux, on a juste envie de les baffer.

Ou de les tuer, mais ça le plus souvent, le film s’en chargera pour nous, se laissant aller dans sa deuxième partie à quelques petits débordements sympathiques en soit, bien visuels, mais qui, la faute aux personnages, nous laissent malgré tout de marbre. Quand on ne s’intéresse jamais aux personnages, les voir mettre leur vie en jeu et souffrir ne nous fait rien. Malgré quelques bonnes idées au niveau horrifique, et dans leur mise en scène, qui justement voudrait nous faire ressentir la douleur des personnages, mais ça ne marche pas. Et tout ça, c’est bien dommage. Car Antikalpa, malgré quelques jumpscares mal venus, ne s’en sort pas trop mal visuellement, délivrant une photographie très contrastée bienvenue, et bénéficie en prime d’une belle direction artistique. Au service d’un film qui peine à passionner. Trop classique, trop bancal, trop peu intéressant la majeure partie du temps malgré une durée réglementaire dépassant de peu les 90 minutes. Mauvaise pioche donc pour le coup, même si, une nouvelle fois, les critiques désastreuses envers le film en font comme souvent un peu trop, le faisant passer pour la pire production que Taïwan n’a jamais osée nous pondre. Ce qui n’est assurément pas le cas, en général, tout comme dans le genre. Bancal, décevant malgré son potentiel, mais il y a pire.

Les plus

Une très jolie photographie
Regina Lei, dans un rôle plus « calme »
Un postulat de base pas plus mauvais qu’un autre

Les moins

Très classique en fin de compte
Une romance beaucoup trop envahissante
Des personnages jamais attachants ou intéressants

En bref : Sans être la catastrophe annoncée, Antikalpa souffre de beaucoup trop de défauts, notamment d’écriture, pour intéresser le spectateur. Personnages ou intrigue, ça coince souvent.

A FEW WORDS IN ENGLISH
THE GOOD THE BAD
♥ Very nice cinematography
♥ Regina Lei
♥ The start of the story is as good as any other
⊗ Too classical in fact
⊗ The romance takes too much time in the film
⊗ The characters, never likeable or interesting
If it’s not as bad as many say, Antikalpa still has a lot of flaws, in the writing mainly, to keep the viewer interested. Characters, story, there are problems here.

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