KAZUO UMEZU’S HORROR THEATER: SNAKE GIRL (楳図かずお恐怖劇場 まだらの少女) de Iguchi Noboru (2005)

KAZUO UMEZU’S HORROR THEATER: SNAKE GIRL

Titre Original : Umezu Kazuo: Kyôfu Gekijô – Madara no Shôjo – 楳図かずお恐怖劇場 まだらの少女
2005 – Japon
Genre : Horreur
Durée : 53 minutes
Réalisation : Iguchi Noboru
Musique : Nakagawa Takashi
Scénario : Konaka Chiaki

Avec Nakamura Arisa, Narumi Riko, Nakahara Shôko, Shimada Kyûsaku, Suzuki Riko et Tanaka Minako

Synopsis : La jeune Yumiko se rend à la campagne pour passer du temps avec une amie. Les deux jeunes femmes décident de rentrer dans une maison, habitée par une femme serpent.

Vu aujourd’hui, Snake Girl, issu de l’anthologie concernant les adaptations de Umezu Kazuo, a de quoi surprendre. Pourquoi, en 2005, confier les rênes d’un métrage horrifique et un brin grotesque à Iguchi Noboru, qui à l’époque donc, n’avait pas encore la reconnaissance qu’il a aujourd’hui. The Machine Girl n’arriva que trois ans plus tard, et ces derniers métrages étaient loin d’être mémorables, autant dans le genre horrifique (Nekome Kozô) que plus comique (Oira Sukeban, ceci dit amusant il est vrai). Surtout qu’à côté, il livrait Manji, un drame romantique. La présence de Konaka Chiaki au scénario elle trouve déjà plus de sens, puisqu’il venait de travailler sur Marebito de Shimizu Takashi, et qu’on lui doit un paquet d’animés cultes, ainsi que quelques métrages horrifiques sortant du lot (le scénario de Door III, c’est lui, et il avait bossé sur Evil Dead Trap 2). Bref, je m’égare, comme souvent. Surtout que Snake Girl, il n’est pas grandiose, loin de là. Et la faute, elle revient à Iguchi, qui semble en effet peu concerné par ce qu’il filme. L’ironie étant que quelques années plus tard, il retravaillera avec Nakamura Arisa, une fois adulte, pour la mettre dans des situations peu glorieuses, dans Zombie Ass, ainsi que dans son segment de The ABC’s of Death (et aussi dans un drame en 2023, Itan no Jun’ai). En 2011 en tout cas, Iguchi semblait plus concerné pour filmer les fesses de son actrice qu’en 2005 pour la filmer encore enfant. Snake Girl pourtant partait avec de bonnes bases, et de bonnes intentions.

Une jeune, Nakamura Arisa donc, qui se rend à la campagne pour retrouver une amie d’enfance, et qui va être d’entrée de jeu frappée par une certaine inhospitalité. Les habitants du village semblent surpris de la voir, les parents de son amie, Kyoko, pas franchement heureux de voir cette intruse débarquer dans leur maison familiale, et pour ne pas aider, il y a non loin de là une maison très étrange, dans laquelle les deux jeunes femmes vont pénétrer. Et il suffit de voir le titre pour comprendre bien vite de quoi il retourne. Alors, dans les faits, il faut signaler que Snake Girl est loin d’être un calvaire à regarder. Court comme les autres métrages de l’anthologie, plus ou moins rythmé, avec une créature qui sent bon les effets spéciaux fait un peu à l’arrache et surtout avec les moyens de bords, avec un côté grotesque qui fait plaisir, le film a en effet des atouts, et l’amateur ne passera indéniablement pas un mauvais moment devant un métrage qui ne lui prendra même pas une heure entière de sa vie. Mais, car il y a un gros mais, ce capital sympathie est rapidement contrebalancé par pas mal de petites choses qui font du mal au métrage. A commencer donc par l’implication d’Iguchi lui-même. Alors oui, le réalisateur a toujours un petit capital sympathie, oui il semble toujours honnête dans ces démarches, même les plus commerciales, mais il est triste de le voir si peu impliqué alors que justement, il se retrouve là avec un court métrage, ce qui corrigerait, dans les faits, son plus gros défaut, à savoir, ces concepts étirés en longs métrages.

Alors, il filme correctement la petite campagne Japonaise, charmante comme tout, avec ces forêts, ces champs, ces petites maisons en bois, ces endroits délabrés. Mais quand il s’agît de rentrer dans le vif du sujet, et donc, dans l’horreur, il ne fait aucun effort. De la tension ? Rien de rien. Des visions marquantes ? Non plus, Iguchi filmant le plus simplement du monde, et surtout très frontalement et en lumière quasi naturelle (plus digne d’un drama que d’un vrai métrage donc), ce qui renforce le côté faux de sa créature. Alors du coup, ça amuse plus qu’autre chose. Quant au côté grotesque, oui il est bien présent, mais on regrette malgré tout, clairement, que le montage fasse le minimum syndical, se contentant presque de mettre bout à bout les rushes du tournage sans jamais chercher à les dynamiser, à créer un quelconque malaise ou autre. Non, c’est juste un plan après l’autre, souvent un poil étirés ce qui rend les actions peu marquantes et sans véritable peps. Clairement dommage. En ce qui concerne les jeunes actrices, on ne va pas se mentir non plus, si on a vu bien pire, on a également vu bien plus crédible. Snake Girl, c’est ça. Un métrage bancal, en soit un peu raté, mais malgré tout sympathique. Juste forcément très décevant dès que l’on pense au potentiel qui est là, et donc, à ce qu’il aurait pu être. De là à dire que finalement, c’est juste du Iguchi classique du milieu des années 2000, il n’y a qu’un tout petit pas.

Les plus

Un métrage attachant
Court et jamais ennuyeux
De beaux décors naturels
Le monstre en latex un peu kitch

Les moins

Aucune tension
L’horreur un peu molle
Des actrices jeunes et pas au point

En bref : Snake Girl est moyen. Attachant dans ses maladresses, avec du potentiel et une créature tout en maquillage cheap, mais souvent feignant dans l’horreur, sans aucune tension. Une curiosité pour l’amateur, et un film vite oubliable pour les autres.

A FEW WORDS IN ENGLISH
THE GOOD THE BAD
♥ The film is almost « touching »
♥ Short and not boring
♥ Beautiful natural landscapes
♥ The monster, cheap
⊗ No tension, no suspense
⊗ The horror is not good in fact
⊗ The young actresses are not the best
Snake Girl is… average. You can like it, even if it has many flaws, because it has potential and a creature without CGI, but often, it’s lazy when filming horror scenes, there is no tension. But it remains a nice curiosity.

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