Titre Original : Exorcist Vengeance
2022 – Etats Unis
Genre : Fantastique
Durée : 1h27
Réalisation : Scott Jeffrey et Rebecca Matthews
Musique : Mike Ellaway
Scénario : Matthew B.C. et Jeff Miller
Avec Robert Bronzi, Steven Berkoff, Simon Furness, Adrienne Grant, Michael Hoad, Faith Kiggundu, Anna Liddell, Levi Liston et Sarah Alexandra Marks
Synopsis : Lorsqu’une famille est terrorisée par une force démoniaque, l’évêque Canelo fait appel à un prêtre que le Vatican appelle pour faire son sale boulot pour extirper le mal, mais il se rend vite compte que la solution à ce mystère est liée à son propre passé.
Qui n’a jamais rêvé de voir Bronson devenir prêtre et péter la gueule à des démons ? Comment ça personne ? Bon de toute façon, Bronson repose à présent en paix, et la Cannon n’est plus là pour avoir des idées foireuses. Dans le meilleur des mondes, la blague se serait arrêtée là ! Mais nous ne sommes pas dans ce monde-là, depuis l’apparition de Robert Bronzi, sosie de Charles Bronson repéré il y a quelques années de ça par Rene Perez, qui en aura profité pour signer des films Z sans honte avec l’acteur, avant de finir leur collaboration par un hommage à peine déguisé à Un Justicier dans la Ville (Death Wish donc) en signant Death Kiss, un film à l’allure déjà plus pro, si ce n’est cette colorimétrie issue des enfers. Après un rapide passage chez Gary Jones pour un mi-raté mi-mieux que d’habitude avec Escape from Death Block 13, l’acteur, même si cela est un bien grand mot puisque passé sa présence et ressemblance avec Bronson, le talent n’est pas là, a trouvé ses nouveaux réalisateurs. Les coupables ? Scott Jeffrey et Rebecca Matthews. Après avoir livré en 2021 un The Gardener que je n’ai pas encore vu (mais ça viendra car la perspective du faux Bronson contre Gary Daniels, ça titille la curiosité malsaine), les revoilà dés 2022 pour cet Exorcist Vengeance. Un film qui ne sent pas bon dés le départ. Non pas car sa moyenne imdb est de 2.9, même si ça joue, mais car déjà avec un budget confortable et des gros studios, les bons films avec des exorcismes, ça ne court pas les rues, et ça plonge le plus souvent dans le ridicule (qui se souvient du final de L’Exorciste Au Commencement ?). Au final, les bons films d’exorcisme, ça se compte sur les doigts d’une main, et encore, on pourrait couper quelques doigts. Alors si on ajoute à tout cela un budget risible, deux réalisateurs pas forcément talentueux, et en prime, Robert Bronzi dans le rôle du prêtre ce qui nous assure un niveau psychologique proche du néant, on la sent arriver la catastrophe.
Mais c’est aussi ça la force du métrage, celle de nous attirer avec ce postulat totalement improbable pour juger de nos propres yeux le carnage. Le carnage-a-t-il lieu ? Bien évidemment ! Le carnage est-il si catastrophique que tout le monde veut bien le dire ? Non plus en réalité, car il faut néanmoins avouer une chose, c’est qu’avec un budget que l’on sent ridicule, les deux réalisateurs parviennent malgré tout à livrer un film qui visuellement tient plutôt bien la route, et qui a quelques effets sanglants fait à l’ancienne et qui ne rendent pas trop mal, avec égorgements et divers maquillages de possessions à la clé. Le souci, c’est tout le reste en fait, à commencer par le scénario, les personnages, et par extension, les acteurs forcément. Et pire, durant la séquence d’ouverture, on en vient presque à lever un sourcil en se demandant si les réalisateurs sont parfaitement conscients du fait qu’ils ne tournent pas avec Bronson mais avec son sosie. Car il joue un prêtre, mais un prêtre dur à cuire, qui n’hésite pas à sortir le colt pour flinguer les coupables. Comme si, à la manière de la Cannon dans les années 80 qui voulaient absolument que Bronson s’en tienne à son image de justicier, les réalisateurs font maintenant la même chose avec son sosie, pour l’enfermer dans l’image qu’avait Bronson. Mise en abime je vous dis-moi ! Qu’à cela ne tienne donc, notre prêtre bad-ass, on l’envoie rapidement dans une famille où la grand-mère vient de manger les racines (de mourir donc), et que des choses étranges se passent car possession, apparition de signes étranges, tout ça tout ça. La formule du film d’exorcisme, on la connait depuis le temps, depuis 1973 en fait. Récitations de formules issues de la bible, croix, eau bénite, personnages incrédules. Tous les clichés du genre sont là, avec un Robert Bronzi qui a souvent l’air de galérer à nous sortir ces phrases, tellement que certaines paraissent grammaticalement maladroite.
Je vous assure, plus d’une fois, je me suis posé la question, et ai dû remettre le passage en ajoutant les sous titres anglais sourds et malentendants pour vérifier, mais non, Bronzi a parfois l’air paumé. Pour le reste, et bien, la formule habituelle donc, risible également comme d’habitude, à coups de lévitations, de voix déformées, de visages maquillés. Juste avec l’ajout d’un colt dans l’équation car tout de même ! Dommage en réalité que le métrage s’évertue à vouloir être sérieux tout le long, avec son exorcisme, son prêtre au passé torturé qui nous sera expliqué bien évidemment lors d’un moment « intime », autour d’un whisky car on est des bonhommes quand même… Car avec le sosie de Bronson qu’on s’évertue à vouloir rendre bad-ass avec son flingue, il y avait plutôt matière à foncer dans la série B décomplexée à coup de headshots en guise d’exorcisme. A la place, le mal s’infiltre dans cette famille, doucement, jusqu’aux révélations finales même pas assez stupides pour faire sourire. En réalité, le plus étonnant dans le métrage, c’est la présence de Steven Berkoff dans le rôle d’un cardinal, puisqu’on le connait pour avoir joué un méchant Russe chez James Bond (Octopussy), un détective chez Kubrick (Orange Mécanique), ou encore pour avoir été dans Le Flic de Beverly Hills. Comme quoi, on peut tourner avec les plus grands ou dans les plus longues sagas, au bout d’un moment, on prend ce qu’on nous propose pour payer les factures.
Les plus
Alors vu le budget, oui, techniquement, ce n’est pas si mal
Faux Bronson contre les démons ? Non ?
Les moins
Robert Bronzi qui a souvent l’air paumé
Beaucoup trop sérieux
Comme d’habitude, une possession risible
Quel final inattendu (ironie)
En bref : Passé la curiosité de voir le sosie de Bronson pratiquer des exorcismes, on se retrouve bien vite devant un film fauché, prévisible, pas très bien joué et beaucoup trop sérieux pour pouvoir intéresser.
A FEW WORDS IN ENGLISH | |
THE GOOD | THE BAD |
♥ For its budget, technically, it’s not that bad ♥ A fake Bronson against Demons? No? |
⊗ Robert Bronzi looks lost ⊗ Far too serious ⊗ As usual, a ridiculous possession ⊗ What an unexpected finale (irony) |
If you remove the curiosity to see a fake Bronson doing exorcists, it’s just another cheap, predictable and not that well made film. |