AV de Edmond Pang (2005)

AV

Titre Original : AV
2005 – Hong Kong
Genre : Comédie dramatique
Durée : 1h44
Réalisation : Edmond Pang
Musique : Alan Wong et Janet Yung
Scénario : Edmond Pang, Wenders Li et Sam Chak-Foon

Avec Wong Yau-Nam, Lawrence Chou, Derek Tsang, Jeffery Chou, Amamiya Manami, Monie Tung, Chiu Tien-You, Yoyo Chan et Christy Cheung

Synopsis : Un petit groupe d’étudiants hongkongais, quatre amis à qui la vie n’a pas fait de cadeaux niveau sentimental et surtout niveau sexe, a une idée de folie. Créer une fausse société afin de tourner un faux film pornographique avec une actrice professionnelle venant directement du Japon, juste dans le but de pouvoir coucher avec cette dernière.

Je l’ai déjà dit pas mal de fois, mais l’avantage d’avoir raté pas mal de pépites au fur et à mesure des années, cela fait qu’il y a toujours d’excellents films de toutes les époques et tous les pays à découvrir. Le film du jour ? AV, réalisé par Edmond Pang, que je connaissais surtout pour son fameux Dream Home en 2010, film social extrêmement violent. Ici, un tout autre registre, celui de la comédie teintée de drame, portrait de quatre jeunes qui ont des préoccupations… de jeunes dirons nous, et qui se mettent en tête de faire un faux film porno afin de pouvoir coucher avec une véritable actrice expérimentée venue directement du Japon. Portrait de la jeunesse donc, mais aussi par extension un petit portrait du milieu du X, tout en mettant l’AV Idole Amamiya Manami dans son propre rôle, voilà qui a de quoi attirer. Surtout quand le film évite le plus gros piège bien généralement tendu par ce genre d’intrigues, à savoir, diaboliser le milieu du X. Non, rien de tout ça ici, car AV est à la fois un film drôle sans pour autant être tordant (traduction, on ne rigole pas non stop, mais on passe le film clairement de très bonne humeur avec un petit sourire aux lèvres), mais surtout un film plutôt doux et même touchant par moment. Et ça, ce n’était pas gagné, car on le sait, l’humour made in Hong Kong n’est pas toujours le plus fin du monde, mais heureusement, Wong Jing n’a rien à voir avec le film. La première partie va donc prendre son temps d’abord pour nous familiariser avec nos quatre personnages principaux, et ce qui va les pousser à amener l’intrigue et donc le film dans la fameuse direction qu’il va prendre.

Oui, quatre loosers, qui n’ont pas de chance en amour, même lorsqu’ils sont en couple, cela donne avec eux une relation platonique car la fille est trop sérieuse. Le film prend peut-être il est vrai un peu trop de temps pour nous détailler la vie de nos loosers, mais il faut reconnaître que Edmond Pang parvient avec sa mise en scène et quelques idées de montage à rendre l’ensemble fluide et à nous les faire apprécier ces personnages de jeunes adultes un peu paumés, qui décident, d’un coup, que pour se faire plaisir, autant y aller à fond. Du coup, leur idée est folle. Embaucher une vraie actrice porno, venue directement du Japon, et faire semblant de tourner un film afin de pouvoir se la taper, purement et simplement. Surréaliste vous dites ? Peut-être, même si beaucoup d’hommes ne diraient sans doute pas non. Et là, durant sa première heure, ils vont redoubler d’idées saugrenues pour obtenir ce qu’ils veulent. Créant une fausse compagnie qui sur le papier est censée vendre des cookies afin d’obtenir des subventions et ainsi payer l’actrice, rencontre avec l’agent dans des locaux « empruntés » au père de l’un d’entre eux après la fermeture des dits locaux. Et le personnel ? Bon et bien, on donne un petit billet à tous les potes de la fac et voilà qu’on a de la main d’œuvre pour simuler une société qui tourne. C’est amusant, nos personnages regorgent d’idées. Mais AV pourrait être alors une comédie toute simple, sauf que vient alors sa seconde partie, celle du dit tournage. Et là, le film va surprendre, dans le bon sens du terme. Un tournage X ? Oui, mais finalement, n’attendez rien de choquant, de graveleux, non, les scènes de tournage seront plutôt rares et filmées presque avec pudeur, ou en tout cas, avec respect. Une actrice Japonaise ? Et bien oui, le film se paye le luxe d’avoir Amamiya Manami, véritable actrice du genre, qui se montre extrêmement convaincante face à la caméra pour jouer son propre rôle avec un naturel qui fait plaisir à voir, et qui donne finalement de l’épaisseur à un rôle qui n’aurait pu être qu’un ressort de scénario et une excuse pour afficher de la nudité.

Et si les idées comiques ou un peu folles ne quittent jamais véritablement le film, comme ce moment franchement hilarant où l’un des acteurs se retrouve accroché à un filin à tourner sur lui-même car le réalisateur veut une scène d’action symbolisant un spermatozoïde au combat, le cœur du film n’est pas pour autant là. Car AV, c’est un film doux comme je le signalais beaucoup plus haut, un film qui aime ces personnages, aime les rendre attachants, humains. Et ça fonctionne. L’industrie du X n’est pas diabolisée, l’actrice n’est pas un morceau de viande juste là pour un bon quotas de nudité (il y en a, mais elle paraît naturelle), et on se surprend à voir quelques scènes bien plus profondes que prévues, et même presque émouvantes par moment. Ce qui indique véritablement la direction souhaitée par le réalisateur avec son récit, un récit avant tout humain, tendre, jamais moralisateur, et surtout jamais prétentieux. Oui, avec un Wong Jing à la barre, on aurait eu un film totalement différent, potache et sans doute vulgaire. Oui, avec un Stephen Chow aux commandes, on aurait eu une comédie totalement délirante. Ici, on a une comédie légère, amusante, humaine, et parfois juste réaliste, qui traite ses personnages avec respect et tendresse. Et ça, c’est beau, surtout qu’elle est bien mignonne la petite Amamiya, et que je suis certain que comme nos personnages, beaucoup n’auraient pas résisté à ces charmes et son joli sourire !

Les plus

Une comédie légère et donc jamais lourde
Pas mal de situations bien trouvées
Un portrait tendre de ses personnages
Amamiya Manami, mignonne et naturelle
Un récit fluide et bien mené

Les moins

Présentation de nos loosers un peu longue ?

En bref : AV est un film plutôt surprenant, puisqu’avec son point de départ, il aurait pu à la fois se permettre des situations délirantes ou partir dans un propos et des images graveleuses. Pourtant, Edmond Pang nous livre un film doux et un portrait de personnages tendre et sincère qui fait plaisir à voir.

A FEW WORDS IN ENGLISH
THE GOOD THE BAD
♥ A light tone
♥ The situation are nicely done
♥ The film draws a nice portrait of the characters
♥ Amamiya Mamami, cute and natural
♥ The narration is good
⊗ The introduction of the characters is maybe a bit too long
AV is a surprising film. With its starting idea, it would have been so easy to go in another direction, with crazy situations and nudity all over the place. Instead, Edmond Pang delivers a sweet film and cares about his characters.

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *