THE WOLVES (狂暴巨狼) de Rocky et Huang Siyuan (2022)

THE WOLVES

Titre Original : Kuang Bao Ju Lang – 狂暴巨狼
2022 – Chine
Genre : Survival
Durée : 1h20
Réalisation : Rocky et Huang Siyuan
Scénario : Rocky, Huang Siyuan et Qiu Junyang

Avec Guo Jin Dong, Ma Yuan, Shi Zhenlong, Liu Yihan, Zhu Shuli, Liang Jiaren, Li Teng et Du Shuai

Synopsis : Après le crash d’un avion dans une zone extrêmement froide de Sibérie, les quelques survivants tentent de s’organiser, mais se rendent vite compte qu’ils sont totalement coupés du monde, et surtout qu’ils sont sur le terrain de chasse de loups mutants.

On ne sait plus trop à force s’il faut rire ou pleurer des nombreuses productions à direction des plateformes de SVOD. Si les plus grands représentants que sont Netflix et Disney + semblent bien plus occupés à gonfler leur catalogue avec des produits de qualités diverses (oui, on trouve autant The Open House que Blonde sur Netflix, autant Prey que Pinocchio qui tua artistiquement Zemeckis sur Disney +), les autres plateformes, dans les autres pays, ne font pas franchement mieux et semblent en plus s’axer sur certains genres en particulier pour gonfler leurs catalogues. On pensera par exemple aux Philippines, qui avec Vivamax s’est fait une spécialité dans le thriller érotique (ce qui dans le fond n’est pas pour me déplaire, dommage que ça joue si mal), ou à la Chine, qui avec iQiyi et compagnie, semble s’attarder à répéter les mêmes genres de films, bis repetita. Ces deux genres, ce sont les films historiques en costumes, des Wu Xia Pian donc, et l’autre, c’est de manière surprenante les films animaliers. Sans doute qu’ils étaient jaloux du succès en termes de rentabilité de sociétés comme Syfy et The Asylum. Enfin, je suis mauvaise langue, depuis 2022? il y a énormément de polars aussi. Le film qui nous intéresse, datant de l’été 2022, s’intitule donc The Wolves. Et avec son synopsis pourtant, il ne part pas forcément avec de mauvaises bases. Un groupe survivant à un crash d’avion en Sibérie doit lutter pour survivre face à des loups. Mutants certes, mais loups. Les possibilités sont simples, mais assez variées pour que le métrage ait de très bonnes cartes en mains. Il peut se la jouer film à suspense, en ne dévoilant que peu sa menace, et donc jouer, et bien, sur le suspense. Il peut se la jouer pur survival et jouer sur la tension constante. Il peut aller vers quelque chose de plus horrifique, graphique et donc viscéral. Les choix sont nombreux, il peut le faire ! Sauf que c’était oublier que The Wolves est un simple film produit pour le streaming, pour remplir un catalogue de nouveaux titres.

Du coup, il ne fait aucun choix, il décide d’être un peu tout, et d’échouer en tout. Un film à suspense sans aucun suspense, un survival sans tension, un film graphique avec de nombreuses attaques, mais sans gore, sans côté viscéral. On le comprend dés l’ouverture, juste là pour nous dire que oui, la menace, ce sont bien des loups mutants, géants, et très mal faits en CGI, que le réalisateur ne cherche pas à camoufler, quelques secondes à peine après le début, et voilà les créatures face caméra, bien éclairées, filmées en grand angle. Aie ! Pourtant par la suite, ça s’améliore. Tant que les loups ne sont pas là. Et malgré des grosses facilités, ou plutôt une grosse fainéantise dans l’écriture du métrage. Nous faisons la connaissance de nos survivants, et autant le dire, en plus de n’avoir aucun personnage d’intelligent dans le lot, ils n’auront quasiment aucun développement, sauf l’habituel héros qui fera tout pour protéger sa fille, et pour rendre le drame plus dramatique, attention sortez les mouchoirs, elle est autiste, et en plus ne parle plus depuis la mort de sa mère. Le reste des personnages ? Et bien, rien à se mettre sous la dent, rien qui ne mérite de s’attarder dessus. Le professeur donc forcément il porte des lunettes et veut voir les loups, le gros relou qui est donc, forcément, gros, bavard et vulgaire, et d’autres personnages qui n’ont aucune autre utilité sinon de permettre au métrage d’avoir son lot d’attaques, son lot de morts, et son lot de catastrophes. Bon après tout, pourquoi pas, ça ne dure que 1h20 générique inclus, pas le temps de faire du Shakespeare, ou du Nolan pour rester dans le monde du cinéma. Et puis comme je le disais, quand les loups ne sont pas là, le film a quelques idées. Le passage d’escalade sur le bord de la falaise par exemple sera plutôt sympathique, et le film en général bénéficie de beaux décors naturels, et d’une belle photographie, glaciale cela va de soi.

Mais c’est tout, car tout le monde s’en doute, quand ton film s’appelle The Wolves, tu va les mettre en avant tes satanés loups. En plus d’être donc très mal faits et en CGI (sauf pour quelques rares plans serrés sur les pattes), ils souffrent en plus d’un design assez raté et risible, et le réalisateur, comme beaucoup trop souvent en Chine, semble tellement fier de pouvoir montrer ses créatures qu’il n’hésite jamais, en plans larges, en gros plans, sautant partout, grognant… Bref oui, ils sont moches, mais pour l’équipe, ils en sont fiers. Si encore les personnages n’étaient pas si stupides face aux loups et que ceux-ci se contentaient d’attaquer dans la nuit la plus totale encore, mais non. De nuit, de jour, éclairés à la torche. Et les personnages donc… la palme revient au professeur, qui, seul éveillé en pleine nuit, entend un hurlement, et là il se lève en s’écriant « oh, mais, si je sortais pour les prendre en photos »… Deux minutes après, face à un loup, il meurt, logique. Le reste, c’est du classique de chez classique, surtout pour la Chine, avec du drame super appuyé (le sacrifice d’un personnage pour sauver les autres, avec chute au ralenti sur fond vert… je veux dire dans le vide), des moments bien lourds qui nous sortent des flashbacks bien trop longs sur fond de musique dramatique car c’est trop tristounet quoi ! Oui non, The Wolves, ce n’était pas bon, et en plus, à force de voir cette neige, ça m’a donné froid ! Vive la SVOD ?