SPONTANEOUS COMBUSTION de Tobe Hooper (1990)

SPONTANEOUS COMBUSTION

Titre Original : Spontaneous Combustion
1990 – Etats Unis
Genre : Fantastique
Durée : 1h37
Réalisation : Tobe Hooper
Musique : Graeme Revell
Scénario : Tobe Hooper et Howard Goldberg

Avec Brad Dourif, Cynthia Bain, Jon Cypher, William Prince, Melinda Dillon, Dey Young, Tegan West, Stacy Edwards et Brian Bremer

Synopsis : Sam, un jeune homme à qui la vie semble sourire à lui et sa petite amie Lisa, découvre que ses parents ont été utilisés dans une expérience concernant une arme atomique peu avant sa naissance, et elle a eu quelques effets secondaires sur lui.

Les films ou autres œuvres parlant de combustions spontanées ne sont pas si fréquents que ça. Malgré tout, Spontaneous Combustion ressemble beaucoup à un film traitant un sujet de la même manière tout en n’enflammant pas son personnage principal, à savoir Firestarter de Mark L. Lester. La même ouverture avec un couple qui subit des expériences gouvernementales, la naissance d’un bambin qui subit les effets secondaires de ses expériences. Sauf qu’ici, pas de parents qui vont protéger l’enfant contre le méchant gouvernement, notre enfant a grandit, est devenu Brad Dourif, et les parents sont brûlés vifs dés la naissance du petit par ces propres pouvoirs. Ah la famille ! Mais à part reprendre en soit le point de départ, les œuvres sur ce phénomène sont bien rares. Pour preuve, sans chercher bien loin, le seul exemple me venant en tête sera un épisode South Park… et un épisode d’X-Files. Pas la même chose, nous sommes d’accord. Spontaneous Combustion lui débarque le 23 Février 1990 en Amérique pour une sortie très limitée, puis un peu partout dans le monde les années suivantes directement en vidéo, le tout tourné pour 5,5 millions de dollars pour un réalisateur qui entame une nouvelle décennie comme il le peut. Car nous sommes bien face à un film de Tobe Hooper, l’homme qui a attiré les regards avec son premier film (Massacre à la Tronçonneuse en 1974), a fait son bonhomme de chemin de manière pas franchement déshonorante (Le Crocodile de la Mort en 76, Les Vampires de Salem en 1979, Massacres dans le Train Fantôme en 1981 puis Poltergeist en 1982), puis aura en à peine deux ans fait couler la Cannon en enchaînant trois films qui furent de monumentaux échecs commerciaux, à savoir Lifeforce (que je détestais mais ai réévalué depuis), L’Invasion Vient de Mars (bancal mais sympathique) et Massacre à la Tronçonneuse 2 (qui m’insupporte).

Après ces trois échecs financiers, Hooper se tourne vers la réalisation d’épisodes de séries TV diverses, puis entame les années 90 avec ce Spontaneous Combustion, dont il signe également l’histoire et co-signe le scénario. Malheureusement pour Hooper, les années 90 seront à l’image de la seconde moitié des années 80, à savoir des échecs financiers (et artistiques) et des épisodes de séries TV. Mais en comparaison de ces autres films de la décennie, Spontaneous Combustion a au moins pour lui un certain capital sympathie. Car à ses côtés, on trouve des choses telles Night Terrors ou The Mangler, tout deux avec Robert Englund. Ici, il a Brad Dourif donc. Bon, il serait temps de parler du film, surtout que si vous lisez ses lignes, vous êtes soit curieux et vous en foutez du background, ou alors vous connaissez bien Hooper et je n’ai pas besoin de vous faire un résumé. Spontaneous Combustion a tout de la petite série B sympathique qui ne cherche et ne cherchera jamais à voler plus haut que ce qu’il doit faire. La première demi-heure fonctionne d’ailleurs très bien tout en montrant rapidement ses limites. C’est-à-dire qu’il s’agît bel et bien de série B à petit budget. Mais on accroche, on rentre dans le sujet, nous sommes en 1955, un couple est victime d’expérience atomique. Euh, je voulais dire volontaire, pas victime. Tout pourrait aller pour le mieux, ils sont heureux, amoureux, le gouvernement leur annonce que l’expérience est un succès, et puis Peggy est enceinte, Brian est heureux, le bébé nait avec une marque de naissance sur la main droite. Qu’est ce qui pourrait mal tourner ? Paf, les parents meurent brûlés devant les yeux de l’infirmière qui tenait le bambin dans ses bras. Une première partie qui met dans l’ambiance et fait plaisir, même si ça sent bon la série B comme il en pleuvait à l’époque. Malheureusement, c’est après que ça se gâte.

Car Spontaneous Combustion n’est pas un grand film, ni même un bon film. De sa bonne idée de base, il se transforme en un spectacle pyrotechnique peu convaincant ayant souvent recours à des effets risibles, en plus d’avoir des acteurs peu convaincants pour véhiculer le message qu’il souhaite véhiculer. Le bébé a grandit, s’appelle Sam, vit avec Lisa, et sa vie s’apprête à basculer, puisque lorsqu’il s’énerve, il enflamme ce qui se trouve autour de lui, mais aussi les gens, et lui-même. Ce qui pourrait être une arme pour le gouvernement se transforme donc en bombe à retardement puisqu’à chaque fois que son pouvoir se réveille, Sam perd des forces, s’enflamme, et perd pied, mentalement et physiquement. Mais autour de Brad Dourif, qui en fait comme souvent des tonnes mais s’avère au final convaincant, le reste ne suit pas. Le casting est assez insipide, que ce soit Cynthia Bain (découverte 2 ans plus tôt dans Pumpkinhead de Stan Winston) ou tous les autres d’ailleurs. Mais vous me direz que nous sommes dans une série B qui ne cherche pas à être une œuvre d’art, certes. Mais même en tant que simple divertissement horrifique, Spontaneous Combustion échoue la plupart du temps. Sam libère ses pouvoirs et c’est le plus souvent peu passionnant et kitch. Kitch au point de nous faire rire, et dans le fond, de fasciner. Le film peut fasciner dans son ratage oui !

Entre des flammes soient générées par ordinateur soit incrustées de manière souvent ridicule à l’image, il y a de quoi rire en effet, en voyant ses acteurs gesticuler après un mauvais coup de chaud. Ce brave John Landis viendra d’ailleurs faire un petit caméo enflammé le temps d’une scène tout aussi peu convaincante que les autres. Plus il avance, moins le métrage parvient à convaincre, le tout jusqu’à une fin torchée et totalement risible, à tel point que je me souviendrais probablement longtemps du film pour ce qu’il est, à savoir un des ratages les plus généreux de son auteur. Mais qui reste malgré tout un ratage qui n’arrive jamais à la hauteur de son point de départ, qui pouvait pourtant amener de bonnes choses. Là, on a juste droit à Brad Dourif et ses mauvais effets spéciaux, cramant pendant une heure un peu tout et n’importe quoi avant que l’intrigue ne se resserre enfin finalement dans sa dernière demi-heure en faisant revenir clairement sur le devant de la scène les responsables de la condition du personnage. Du gâchis en gros. Pour le coup, on peut le dire avec ce film, adieu Tobe Hooper.

Les plus

Brad Dourif
La première demi-heure pas mal du tout

Les moins

Ultra kitch
Les acteurs, souvent mauvais
Du potentiel jamais exploité
Les effets de flamme ratés

En bref : Petite série B sans prétentions, Spontaneous Combustion se plante malgré tout avec une accumulation de petits défauts, entre son intrigue, ses acteurs, ses effets spéciaux.

A FEW WORDS IN ENGLISH
THE GOOD THE BAD
♥ Brad Dourif
♥ The first 30 minutes are quite good
⊗ Kitch and cheap
⊗ The actors, often bad
⊗ There is some potential… never used
⊗ Some very bad fire’s effects
Little B movie without any pretention, Spontaneous Combustion is still bad. There are just too many little flaws, everywhere, between the story, the actors, the special effects…

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