I KNOW WHEN YOU ARE GOING TO DIE – SUICIDE VILLAGE
Titre Original : Aku Tahu Kapan Kamu Mati: Desa Bunuh Diri
2023 – Indonésie
Genre : Horreur
Durée : 1h45
Réalisation : Anggy Umbara
Musique : Ricky Lionardi
Scénario : Laila Nur Azizah
Avec Natasha Wilona, Acha Septriasa, Marsha Aruan, Ratu Felisha, Guilio Parengkuan, Pritt Timothy, Jajang C. Noer et Nadya Alma
Synopsis : Quatre ans après les événements du premier film, Siena souffre toujours de sa condition, celle de voir les esprits autour des gens qui vont bientôt mourir. Seulement elle se retrouve dans une situation étrange, après avoir été le témoin du suicide d’une connaissance d’une de ses professeurs, sans qu’elle n’a pu en voir les signes. Elle part alors avec ses amis dans le village de Remetuk pour en savoir plus.
Cette suite au titre à rallonge, autant en Anglais (I Know When You Are Going to Die : Suicide Village) qu’en Indonésien (Aku Tahu Kapan Kamu Mati : Desa Bunuh Diri), ne partait absolument pas avec la confiance du public. Il faut croire que le premier a dû être un petit succès commercial pour qu’une suite voie le jour, en effet, mais l’avis général des critiques et du public, il est souvent désastreux. On passera outre l’habituel « pire film que j’ai vu de ma vie » qui ne veut rien dire, mais on ne va pas se mentir, le métrage n’était pas bon, ne sachant jamais quand devenir sérieux, et anéantissant ainsi tout aspect horrifique. Ce qui est un peu con, pour un film horrifique. En plus de ça, l’équipe change quasi intégralement, et c’est le très productif Anggy Umbara qui récupère la mise en scène. Soit un réalisateur sans doute trop productif, enchaînant les métrages, mais dont la qualité n’a, pour le moment, jamais réussi à me convaincre, que ce soit dans le thriller sanglant avec Survive, ou le métrage plus gore avec Siska Neraka (Hell Torture). Pour autant, voir une suite avec un réalisateur qui, à défaut d’être bon, traite sérieusement l’horreur, une nouvelle scénariste, et quasi intégralement une nouvelle équipe également devant la caméra à l’exception de Natasha Wilona, jouant Siena, le personnage principal, ça rendait un minimum curieux. Le métrage allait-il tenir compte des nombreuses critiques envers le premier film pour rectifier le tir. Alors, ce n’est pas encore parfait, loin de là, mais c’est un grand pas en avant, même si niveau écriture, et par la suite, mise en scène, c’est bancal. Le tout se déroule quatre années après le premier film. Seule Siena revient, ses amies survivantes ayant juste disparues de l’existence du scénario. Pour de vrai, vu qu’il n’y aura jamais une seule référence, et que Siena annoncera dans un dialogue que ses deux amis du métrage sont ses amitiés les plus fortes (alors qu’elle semblait si proche des personnages du premier film).
Dans un premier temps, le film surprend, et dans le bon sens du terme. Aucun humour à l’horizon, et Siena est devenue, forcément, un personnage souffrant toujours de sa capacité à voir les esprits autour de ceux qui vont y passer. Cauchemars, médicaments, longues discussions avec une professeur avec qui elle est proche. Moi qui me plaignais de ne voir aucune évolution de personnage dans le premier film, ce second métrage m’a écouté. Mieux, lorsque le métrage, pour son introduction, nous met forcément une mise à mort, il se montre plus sérieux, oui, mais aussi moins timide que le premier film, n’hésitant pas à tâcher les personnages de couleur rouge. Et rapidement, le métrage délocalise, après que Siena ne soit témoin d’un suicide, sans qu’elle n’ai pu le prévoir ce coup-ci. Le suicidé étant une connaissance de sa professeur, qui rentre alors dans son village natal vu les circonstances, pousse Siena à la suivre et à partir au village de Remetuk, accompagnée par ses deux fidèles amis, Windy et Rio. Et là, pendant une bonne partie du métrage, la capacité de notre héroïne ne sert plus à rien, puisqu’une malédiction plane sur le village, et que les morts ne sont donc pas des morts naturelles qui peuvent être « vues » par notre personnage. Le métrage donc s’éloigne radicalement de tout ce qui constituait la moelle du premier film, non pas pour faire son propre truc, mais pour ressembler, ironiquement, au reste de la production horrifique Indonésienne. Oui, malédiction, village reculé et isolé, pratiques et coutumes étranges… La formule, on la connait depuis le temps, un peu trop bien. Pour autant, le métrage s’avère plutôt efficace, et son esprit frappeur, il le montre avec parcimonie au départ, le rendant donc intéressant, à défaut d’être terrifiant.
On se prend au jeu, malgré le côté prévisible de l’entreprise, et on suit l’intrigue aux côtés de Siena, qui bien que privée de son don (ou malédiction), demeure néanmoins un personnage qui évolue, un personnage avec ses démons, et donc, un personnage avec un parcours émotionnel. Natasha Wilona m’aura plutôt surpris dans le rôle d’ailleurs, étant plutôt convaincante dans un registre dramatique, ce que le premier métrage (qui se refusait à être sérieux 95% du temps) ne laissait pas présager. Sans rien inventer, sans même être flippant, le métrage a, pendant une bonne partie de sa durée, ce cachet sympathique que pouvait avoir un paquet de petites séries B à l’époque. Dommage que sur la fin, il se foire. Non pas qu’il se termine de manière abominable (scénaristiquement, il reste même logique et plutôt solide, à défaut de surprendre encore une fois), mais il abuse alors de la présence de son esprit, et surtout, Anggy Umbara n’hésite pas à le filmer longuement, frontalement, en pleine lumière, lui retirant alors le peu d’inquiétude qu’il pouvait dégager pour n’en laisser ressortir que le côté factice. Si bien que l’esprit du film apparaît alors comme un simple esprit qui pourrait très bien sortir d’un énième opus de Children of the Corn (vu le thème de la récolte du village, ça coule de source). Et ça, ça fait mal au film. Néanmoins, et c’est tout l’ironie de la chose, mais en faisant suite à un tel métrage, ce Suicide Village a ce gros capital sympathie, celui d’un gros bis que l’on regarde avec plaisir, tout en sachant qu’en soit, il y a bien mieux à côté.
Les plus
Bien supérieur au premier film
L’horreur est traitée avec sérieux
Natasha Wilona est convaincante
Ça tâche plus que le premier
Les moins
Mais jamais flippant
La créature, trop montrée sur la fin
Ressemble à tous les autres films du genre
En bref : I Know When You Are Going to Die – Suicide Village, contre toute attente, remonte la pente. Plus sérieux, plus sanglant, mais aussi plus classique (village, malédiction, coutumes), et montrant bien trop sa créature sur la fin, le spectacle reste divertissant et bien plus maitrisé que le premier. Ce n’est pas grandiose, mais c’est du bis sympathique.
A FEW WORDS IN ENGLISH | |
THE GOOD | THE BAD |
♥ Far better than the first film ♥ The horror is taken seriously this time ♥ Natasha Wilona, convincing ♥ More bloody than the first |
⊗ But it’s never scary ⊗ The creature, far too often on screen near the end ⊗ Looks like all the other Indonesian’s horror films |
I Know When You Are Going to Die – Suicide Village, surprisingly, it’s a bit step forward. More serious, bloodier, but also more classical (village, omen, myths), and it shows the creature far too often near the end. But the film remains entertaining, and better than the first one. Not great, but a nice B movie. |
« pire film que j’ai vu de ma vie »
Moi aussi j’adore ce genre de critiques, ça pullule sur le net, à croire que les gens ont plusieurs vies ahah
Soit toutes ces personnages n’y connaissent en réalité juste rien et en donnant la parole à tout le monde, on se retrouve dans la merde (car après va trouver un avis potable sur un film), soit c’est juste pour l’audience car un avis très positif ou très négatif attire plus rapidement l’oeil.
A toutes ces personnes, je leur dirais « vous n’avez donc pas vu Amazing Bulk ou Alone in the Dark ».
(Oli, toujours là pour lire les chroniques de films Indonésiens haha)