SPEAK NO EVIL de James Watkins (2024)

SPEAK NO EVIL

Titre Original : Speak no Evil
2024 – Etats Unis
Genre : Thriller
Durée : 1h50
Réalisation : James Watkins
Musique : Danny Bensi et Saunder Jurriaans
Scénario : James Watkins d’après Christian Tafdrup

Avec James McAvoy, Mackenzie Davis, Aisling Franciosi, Alix West Lefler, Dan Hough et Scoot McNairy

Synopsis : Les Dalton, une famille d’Américains, se rendent dans la maison d’une famille britannique qu’ils ont rencontrée durant les vacances. Mais ce week-end familial va finalement virer au cauchemar.

Speak no Evil, le film Danois original, s’il n’est pas le plus le plus connu du monde, loin de là, a fait sensation auprès de ceux qui l’ont vu. Pour ma part, c’est en entendant parler de ce remake, qui m’a attiré au départ par la présence de James McAvoy dans le rôle principal et de James Watkins à la mise en scène que j’ai entendu parler de cette histoire, et donc, du film original, que je tenais à voir avant le remake, par principe. Et c’était très bien, bien qu’imparfait. On pourrait pester sur des personnages bien trop passifs, sur le coup de la peluche, sur quelques facilités. Mais il faut reconnaître qu’avec peu de moyens, le métrage de Christian Tafdrup était prenant, avait sa petite ambiance malsaine, et que sa dernière partie ne laissait clairement pas indifférent. Alors du coup, ce remake ? Oui, je l’ai vu, bien que beaucoup moins emballé qu’à l’époque où j’ignorais qu’il s’agissait d’un remake. Après tout, qu’est-ce que le film pouvait bien ajouter ? A cette question, on pensera tout d’abord au simple fait que les deux couples de l’intrigue ne sont plus Danois et Néerlandais, mais Américains et Anglais, ce qui amène, outre un changement de langue, un changement d’environnement qui pouvait, sur le papier, être intéressant, surtout que James Watkins donc écrit et réalise. Car Eden Lake, dans le même genre, à savoir le thriller psychologique, c’était top. Son film suivant, La Dame en Noir, c’était fort sympathique aussi. Seulement pour quelques changements bienvenus, ce Speak no Evil version 2024 fait finalement, 70% du temps, exactement la même chose que l’original, avant de changer tout son dernier acte, pour le changer en banal home invasion prévisible au possible, et donc, perdant tout l’impact du film original. Et ça, c’est con.

Mais déjà, évacuons un point. Si vous n’avez pas vu le film original et ignorez tout de son pitch, et de son twist final, ce remake n’est pas un mauvais film. Correctement emballé, il tient en haleine malgré son nouveau final simpliste, et bénéficie en plus de la prestation de James McAvoy, le gros point fort du film, que l’on ai vu ou pas l’original. C’est clairement lui que je retiendrais de ce remake. Et au final… seulement lui. Pour ceux qui ne connaissent pas, Speak No Evil, c’est donc un couple Américain qui est invité à passer des vacances chez un couple Anglais qu’ils avaient rencontré durant de précédentes vacances. Deux couples, chacun ayant leur enfant, pour une première heure qui, grosso modo, est identique à l’original. Peu surprenante donc lorsque l’on connait (encore moins lorsque l’on a vu l’original, comme moi, deux semaines avant). Les moments clés sont inchangés. Le coup du rôti envers une pauvre végétarienne, la scène de la danse des enfants où papa pète un câble, la tentative de fuir durant la nuit. Oui, c’est la même chose, et le nouveau cadre, la campagne Anglaise, ne vient pas changer grand-chose. James McAvoy semble s’éclater dans son rôle, il est en tout cas fort convaincant, et le scénario, bien que copiant l’original sans jamais s’en éloigner, a au moins pour lui la bonne idée d’arrondir certains angles un peu gênants. Ainsi, le côté passif de la famille invitée est réduit, notamment grâce à quelques ajouts concernant les enfants, qui ont droit ici à plus d’interactions. Les parents, eux, gardent la même trajectoire que le film original, mais montrent parfois un peu plus de jugeotte. C’est tout le paradoxe de cette première heure, en soit, correcte, bien emballée, bien jouée, avec de minimes ajouts qui rendent la formule plus fluide et cohérente, mais sans surprise, et du coup, feignante aussi.

Encore une fois donc, le film vise clairement un public qui n’a pas vu le métrage original. Et en soit, pourquoi pas, il est vrai que peu de monde en a entendu parler. Sauf que lors de sa dernière demi-heure, le métrage prend le contre-pied total de l’original, délaissant même son propos pour aller vers la simplicité, et donc, beaucoup moins marquer et choquer le public. Les raisons derrière l’intrigue sont alors différentes, simplistes et surtout déjà vu, et le côté noir et nihiliste du film original laisse sa place alors à une longue séquence en mode home invasion, certes efficace et bien rodée, mais oh combien fade et déjà vu encore une fois. On ne sera pas marqué par ce nouveau final, il ne nous laissera aucun souvenir, et James McAvoy se lâche alors dans son classique jeu de psychopathe, réussi bien entendu, mais lui aussi déjà vu, et ce à plus d’une reprise déjà. Le public visé forcément appréciera, le connaisseur beaucoup moins. Et pour le pauvre critique devant écrire sur le film, la tâche devient encore plus complexe. Je conseillerais plutôt le film original. Mais si vous ne pouvez pas le voir, oui, la première heure est identique et prenante. Mais ce serait dommage en tout cas de découvrir ce remake avant l’original, puisque du coup, malgré son côté bien plus noir, sa découverte ne sera plus aussi forte.

Les plus

Techniquement, pas un mauvais film
James McAvoy
Une première heure tout en non-dits…
Une dernière partie qui ose changer…

Les moins

On conseillera plutôt le film original
Certains éléments un peu gros
…Une première heure identique
…Une dernière partie moins noire, plus classique

En bref : Speak No Evil version Blumhouse, c’est compliqué, d’en parler, d’aimer, d’émettre un avis définitif, et aussi à noter. Car en soit, ce n’est pas un mauvais film (bonne tension, bien filmé, bien joué). Mais sa première heure est trop identique au film original, tandis que sa dernière partie totalement différente juste trop classique et au final, inoffensive.

A FEW WORDS IN ENGLISH
THE GOOD THE BAD
♥ Technically, not a bad film
♥ James McAvoy
♥ The first hour, all in tension…
♥ The last part is different from the original…
⊗ I advise you to watch the original instead
⊗ Some part are a bit too big
⊗ …the first hour is identical to the original
⊗ …the last part is less… dark, more classical
Speak No Evil, the Blumhouse’s version, it’s complicated, to talk about it, to like it, to have a definitive opinion about it, and to give it a grade. Because it’s not a bad film (good tension, good filmmaking, good actors). But the first hour is identical to the original film, and the last part totally different but too classical, and in fact, just not impactful.

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