Titre Original : Salem’s Lot
2024 – Etats Unis
Genre : Fantastique
Durée : 1h54
Réalisation : Gary Dauberman
Musique : Nathan Barr et Lisbeth Scott
Scénario : Gary Dauberman d’après Stephen King
Avec Lewis Pullman, Makenzie Leigh, Jordan Preston Carter, Alfre Woodard, Bill Camp, John Benjamin Hickey, Nicholas Crovetti, Spencer Treat Clark, Alexander Ward et William Sadler
Synopsis : L’auteur Ben Mears retourne dans la ville de son enfance, Jerusalem’s Lot, à la recherche d’inspiration pour son prochain livre. Il découvre alors que sa ville natale est la proie d’un vampire assoiffé de sang.
Depuis le succès planétaire du premier It, les adaptations de Stephen King redébarquent sur les écrans assez souvent. Et ce même si le résultat n’est pas toujours glorieux. Avait-on besoin d’un énième Children of the Corn ? Bon, à côté, il y a bien Doctor Sleep, belle réussite, mais bel échec financier pourtant pour la Warner. Vouloir réadapter Les Vampires de Salem, ou Salem’s Lot, ça ne date pas d’hier. On pourrait même dire que le projet est passé par divers stades avec les années, avant de sortir par la toute petite porte en Octobre 2024. Preuve que le film est mauvais ? Pour les fans de la première adaptation signée Tobe Hooper en 1979, le projet était de toute façon condamné dès le départ. Alors, j’ai peut-être découvert l’adaptation de Hooper tardivement, en DVD, mais elle m’est apparue comme bancale, trop longue, trop ennuyeuse. Et puis, c’était, après tout, un téléfilm. Et un téléfilm, en 1979, ça ne devait pas avoir un budget faramineux, surtout que si l’aura de Stephen King commençait à monter, les adaptations n’étaient pas encore si nombreuses. Bref, réadapter Salem’s Lot, en ayant en tête un film de cinéma, avec le budget qui va avec, je n’étais pas contre, et ce même si le scénario et la mise en scène arrivent entre les mains de Gary Dauberman, scénariste de Annabelle (ouch), Annabelle 2, Ca Chapitre 1 et 2 (aie), mais aussi de la Nonne (ah) et de Annabelle : La Maison du Mal, qui était sa première réalisation. Pas le plus honteux film de Conjuringverse ceci dit. Mais un CV qui alterne du potable et du catastrophique. Néanmoins, j’étais curieux et partais donc sans à-priori. Si c’était raté, ça ne serait pas la première adaptation moisie de Stephen King, et le cas contraire, et bien tant mieux. Et au final, cette version 2024, ce fut bien sympathique. Loin d’être excellent, loin d’être parmi les meilleures adaptations, un film sans doute clairement trop encré (stylistiquement, narrativement, sur pleins de points) en 2024, mais loin d’être un film honteux.
Pour le coup, je peux même dire largement préférer cette version 2024 à sa version de 1979. Et pas seulement car elle dure une heure de moins. Car développer des personnages et être fidèle au roman, c’est bien (même si le téléfilm rendait le vampire mutique, l’opposé du roman), mais savoir couper dans le lard pour rythmer le tout, c’est mieux. Cette version 2024 bénéficie d’un rythme beaucoup plus soutenu, allant souvent à l’essentiel, quitte à sacrifier quelques personnages en cours de route, oui, mais sans totalement les dénaturer non plus. L’écrivain Ben Mears se rend dans la ville de sa jeunesse pour chercher l’inspiration pour son nouveau roman, pile où un vampire achète une grande maison et compte bien changer radicalement l’image de la ville. Bon, pas de surprises, on est bien dans du pur Stephen King. Le personnage principal est romancier, d’autres personnages sont des enfants qui ont souvent plus de jugeote que les adultes, et un mal ronge une petite ville de l’intérieur. Scénaristiquement, c’est donc assez fidèle encore une fois, et le film fera le choix, pour son vampire titre, de conserver l’image du vampire plus proche de Nosferatu et ici quasiment muet, à une phrase près, venue du téléfilm de Hooper, sans doute plus intéressant visuellement, et bien plus ancré dans l’inconscient collectif. Visuellement, pas de surprise, nous sommes bien là face à un film prévu pour le cinéma (et débarquant sur HBO Max), et bien un film de 2024. C’est sanglant, peu subtil, parfois même rentre-dedans, nous sommes en 2024 encore une fois. Mais ça essaye aussi le plus souvent de poser sa petite ambiance, avec des plans travaillés, une belle photographie nocturne, et des plans dans le fond parfois très proche du téléfilm (l’enfant vampire à la fenêtre).
C’est d’ailleurs souvent là que le réalisateur trouve ses limites. Car autant les plans sont beaux et le paquet est mit pour assurer une ambiance réussie (éclairage bleuté, brume, jeux d’ombres, vampire peu montré et avec donc son look monstrueux), autant Gary Dauberman n’est pas un réalisateur subtil à même de poser une ambiance lourde sur son métrage. Du coup, le métrage, malgré un beau visuel, peine à insuffler de la tension et du suspense quand il le faudrait. Le métrage n’est pas désagréable à suivre, mais le potentiel était là pour que l’on obtienne bien plus. Quant aux scènes un peu plus musclées, là aussi on peut trouver à redire, car si ce remake a quelques bonnes idées (les voitures faisant office de cercueils), l’action manque parfois un peu de punch. Ce n’est pas le cœur du film, oui, mais c’est dommage. Et en fait, on en vient à penser qu’au final, malgré des promesses en début de film avec ces personnages que l’on découvre avec une vie simple et normale et cette contamination par le mal, le film a du mal à nous montrer cette dégradation du quotidien. On a carrément l’impression qu’il manque un acte avant le final, qui débarque d’un coup, et nous fait penser que l’on a raté un épisode pour en arriver là. Scènes coupées ? Ou juste erreur de la part du réalisateur et scénariste ? Dur de savoir pour le moment, mais c’est dommage. Salem’s Lot reste une série B très divertissante, sanglante et emballée avec sérieux, mais auquel il manque de la tension, de la peur, et ça c’est dommage.
Les plus
Un film plus court, et donc rythmé
Visuellement ça a de la gueule
Sanglant
Quelques bonnes idées
Les moins
Une tension absente
Un final qui débarque d’un coup
Action qui manque un peu de punch
En bref : Salem’s Lot est un bon remake. En réalité, je le trouve même supérieur au téléfilm de 1979 sur bien des aspects. Visuels, sur le rythme aussi. Mais il manque clairement de tension, et parfois, de rigueur pour nous faire ressentir le basculement de cette petite ville dans la folie vampirique.
A FEW WORDS IN ENGLISH | |
THE GOOD | THE BAD |
♥ Shorter, so a better pacing ♥ Visually it looks good ♥ Bloody ♥ A few nice ideas |
⊗ No tension ⊗ The finale is suddenly here, something’s missing ⊗ The action could have been better |
Salem’s Lot is a good remake. In fact, I even think it’s better than the 1979’s TV movie on many aspects. Visuals, and pacing. But it lacks tension and you’ll never feel how this small town goes into vampire’s madness. |