Titre Original : 海關戰線
2024 – Hong Kong
Genre : Ça explose comme à la belle époque
Durée : 1h58
Réalisation : Herman Yau
Musique : –
Scénario : Erica Lee
Avec Nicholas Tse, Jacky Cheung, Francis Ng, Brahim Chab, Karena Ka-Yan Lam, Michelle Yim, Melvin Wong, Yase Liu et Michelle Wai
Synopsis : Les officiers de la douane de Hong Kong tombent sur un trafic d’armes illégales en rapport avec un conflit international. Seulement il semble y avoir une taupe dans le service.
S’il y a bien un réalisateur qui n’a jamais arrêté de tourner depuis ces débuts, peu importe l’actualité cinématographique de son pays, c’est bien Herman Yau. Là où beaucoup craignaient la rétrocession de Hong Kong à la Chine et ont tentés leur chance en Amérique le temps de quelques films (John Woo, Tsui Hark, Ringo Lam), Herman Yau lui est resté, enchainant les films, que ce soit des œuvres de Cat III (The Untold Story, Ebola Syndrome), les polars, les comédies. Et depuis quelques années, Herman Yau, il est sur le filon du film d’action bien bourrin, pas forcément très travaillé sur pas mal de points, mais toujours fait avec le plus grand des sérieux, et finalement, nous ramenant presque à ces chères années 90. À tel point qu’on se demande même comment il arrive à continuer, et à tourner aussi rapidement. Surtout que si la plupart (pas toutes) de ces productions restent des pures productions made in Hong Kong, la Chine n’est jamais bien loin, et surveille. Customs Frontline, c’est son dernier bébé, ça n’essaye pas de faire réfléchir le spectateur, ça fait tout exploser, c’est efficace, et si on regrettera d’un côté le côté numérique et lisse de la photographie, bien dans son époque, et de l’autre côté le cuisant échec financier du film lors de sa sortie, et bien, on ne va pas non plus bouder notre plaisir, surtout que le métrage met en avant Nicolas Tse (New Police Story, Raging Fire) et Jacky Cheung (Une Balle dans la Tête, Tiger Cage). Bref, ça fait forcément envie. Ici donc, un film qui bouffe un peu à tous les râteliers, et dont beaucoup de scènes nous rappellerons de lointains souvenirs, souvent américains et des années 90, et ce jusqu’à son intrigue, qui nous parle de trafic d’armes dans d’obscurs pays d’Afrique, le tout étant transporté par bateau, illégalement bien entendu.
Jusqu’à ce que notre équipe de baroudeurs menés par Jacky Cheung et Nicolas Tse ne tombe sur un cargo et récupèrent la marchandise. Oui, dans ma tête, s’occuper de la douane et du transport de marchandises, ce n’était pas un boulot qui incluait de se battre à mains nues, de gérer des fusillades et de s’engager dans des courses poursuites explosives en voiture, mais que voulez-vous, chaque métier a ses petits inconvénients non ? Le métrage ne brille donc pas forcément par son originalité. Le début par exemple, avec cette équipe arpentant les eaux et surveillant les bateaux, il rappelle énormément le mal aimé Striking Distance (Piège en Eaux Troubles) avec Bruce Willis, et personnellement, et bien je l’aime bien ce petit film. Par la suite, on pensera à tous ces films parlant de trafic d’armes, voire même au jeu vidéo Far Cry 2 (avec ce marchand d’armes sans scrupules et fournissant les deux camps), et lors du final, on pourra même penser à Speed 2… la qualité en plus, heureusement. En cherchant plus loin, sur la toute fin, on pourrait même aller jusqu’à voir là un hommage au Monde ne Suffit Pas, James Bond souvent décrié mais plutôt intéressant dans les faits. Car si scénaristiquement ça ne brille pas forcément, pour le reste, ça fait plus que correctement le job. Ça ne brille pas, mais ça reste correctement écrit pour ne jamais subir de quelconques baisses de rythme, et pour intéresser, grâce à des personnages simples, mais le plus souvent attachants, et qui sont très loin d’être parfaits, entre le dépressif, le bipolaire, l’ajout d’une possible taupe dans la bande, l’aide d’Interpol. Ça fait donc plus que bien le boulot. Et puis quel plaisir en réalité de retrouver Jackie Cheung, qui récupère sans doute le meilleur personnage du film. Nicolas Tse, lui, s’occupe en plus des chorégraphies, et si les combats sont peu nombreux, et bien, autant dire qu’il s’en sort malgré tout avec les honneurs.
Niveau action, à quelques CGI piquant un peu les yeux, le métrage de Herman Yau est solide et fait plaisir. Véritables explosions, courses poursuites en voiture, présence d’hélicoptères, combats à mains nues, multiples fusillades dans des lieux divers et variés, en intérieur comme en extérieur, et un final comme souvent qui veut tout faire péter, et qui n’a pas peur de varier les situations et donc, de durer un certain temps, pour notre plus grand plaisir. Herman Yau n’a peut-être pas la science du découpage de certains génies de l’action, mais n’en demeure pas moins un très solide artisan qui a de l’expérience dans le domaine, surtout qu’il enchaîne les métrages du genre depuis quelques années. C’est donc plutôt abouti techniquement, dans l’action comme pour le reste. C’est fluide, percutant, et c’est tout ce qu’on lui demandait. On regrettera juste cette patine numérique dans la colorimétrie, faisant par moment plus ressembler le métrage à un DTV qu’à un vrai film de cinéma, ce qu’il est pourtant, et ça c’est dommage. Choix volontaire de la part du réalisateur ou contraintes budgétaires alliées au rythme de tournage totalement fou que le réalisateur entretient, dur de trancher. Il sera bien plus simple de mettre par contre la qualité des CGI sur la qualité globale des CGI en Asie, loin d’être au point de manière générale, mais le métrage n’en abuse pas non plus. Customs Frontline, c’est donc ça. Un film loin d’être mémorable, mais qui rappelle la bonne époque des films simples, directs, faisant parler la poudre et donnant donc aux spectateurs ce qu’ils sont venus chercher. Ni plus, ni moins.
Les plus
De l’action à l’ancienne
Rythmé et sans temps morts
Un casting qui fait plaisir
Explosions, combats, poursuites, fusillades
Les moins
Quelques CGI pas au point
Rien de grandiose ou de profond
L’aspect DTV visuellement
En bref : Customs Frontline ne va pas marquer les esprits, mais est un spectacle d’action à l’ancienne ultra généreux qui fait plaisir.
A FEW WORDS IN ENGLISH | |
THE GOOD | THE BAD |
♥ Old school action ♥ Well paced ♥ A cast we like ♥ Explosions, fights, pursuits, gunfights |
⊗ Some bad CGI ⊗ Nothing deep or amazing ⊗ Visually the cinematography looks like a straight to video |
Customs Frontline won’t be a masterpiece that haunts you, but it’s a well made action flick like in the old days, generous. |
Oui un peu à l’ancienne, on passe un bon moment, je le recommande aussi.