STRANGE DARLING de JT Mollner (2024)

STRANGE DARLING

Titre Original : Strange Darling
2023 – Etats Unis
Genre : Suspense
Durée : 1h37
Réalisation : JT Mollner
Musique : Craig DeLeon
Scénario : JT Mollner

Avec NWilla Fitzgerald, Kyle Gallner, Madisen Beaty, Blanca A. Sntos, Steven Michael Quezada, Ed Begley Jr. et Barbara Hershey

Synopsis : Un homme poursuit une femme pour des raisons mystérieuses. Une journée dans la vie amoureuse d’un tueur en série.

Strange Darling, c’est le film qui a cash quelques atouts qui attirent, qui rendent curieux, et je ne parle pas forcément de sa pochette annonçant un film nocturne tout en néon. Quoi que. Film indépendant au budget de seulement 4 millions de dollars, Strange Darling fut conçu rapidement après la fin des confinements, et eu droit par la suite à des passages en festival vers Septembre 2023, avant de trouver un distributeur, de sortir au cinéma en 2024 aux Etats Unis où il récolta presque 4 millions (soit son budget, il n’est donc pas rentabilisé durant son exploitation en salle), avant de sortir en Octobre en VOD. Les avis eux sont très souvent positifs, voire très positifs. Et donc, qu’est-ce qui rend curieux avec Strange Darling ? Les néons pardi ! Non, plus sérieusement, il y a déjà son casting, puisque Kyle Gallner, tenant l’un des deux rôles principaux, semble bien choisir ses films (The Passenger, Smile) après des débuts compliqués que l’on préférera oublier (le remake de Freddy). JT Mollner qui écrit et réalise avait signé un western intéressant avant, en 2016, avec Outlaws and Angels. Et petite curiosité supplémentaire, la photographie est signée par Giovanni Ribisi. Oui, l’acteur, beaucoup l’ignorent, mais depuis quelques temps, il touche aussi à la photographie sur des courts et clips musicaux, et avec Strange Darling, il se lance dans l’expérience sur un long métrage pour la première fois. De quoi rendre curieux aussi. Et puis l’histoire, aussi vague que possible, elle attire aussi, tant ça semble aussi simple que direct. Un homme, une femme, une traque, basta. Enfin ça c’est pour les grandes lignes, car une fois le film lancé, plusieurs choses frappent, et Strange Darling pourra en énerver certains par ce que l’on pourra qualifier de côté artsy.

Car on entend souvent sur les réseaux et autres sites que Villeneuve, c’est prétentieux car les plans durent longtemps, que Nolan c’est prétentieux car il nous emmerde avec son Imax et ses tournages en 35mm. Et bien dans le fond, Strange Darling pousse le délire puisque le film s’ouvre sur un carton nous indiquant que le film est intégralement tourné en 35mm. Une information qui ne parlera donc pas au plus jeune public ni même au grand public. Et puis, il faut parler de la construction du film, qui se veut basée sur des faits réels et se découpe en six chapitres, qui nous sont racontés de manière non chronologique. On commence ainsi par le chapitre 3, puis on passe au 5, avant de revenir au premier et ainsi de suite. Cela permet au film de commencer sans perdre de temps, sur les chapeaux de roue (c’est le cas de le dire), avant de pouvoir redistribuer ses cartes par la suite et de donner bien plus de contexte au spectateur au niveau de ses personnages et de son intrigue par la suite. Est-ce que ça marche ? Et bien plutôt oui au final, même si l’on pourrait toujours dire que le procédé est un peu facile pour redistribuer les cartes que de morceler sa narration aussi volontairement. En tout cas, ce qui frappe dès le départ, c’est clairement l’ambiance qui se dégage du métrage, tant le réalisateur y va à fond pour livrer une atmosphère loin d’être plaisante, utilisant des sons parfois agressifs, des plans violents, et parfois, oui, de l’éclairage au néon avec des rouges extrêmement agressifs par exemple, si bien que l’image semble volontairement perdre en détail pour écraser les personnages. Et donc, dans les faits, Strange Darling, c’est non pas étrange, mais très simple. Un homme surnommé The Demon, une femme surnommée The Lady, le premier traquant la seconde, et voilà. Efficace et sans bavures.

Si je disais que la structure du film volontairement non-linéaire était un peu facile pour redistribuer certaines cartes et nous faire alors voir les événements sous un œil nouveau, le procédé devient néanmoins pertinent lors de la dernière ligne droite du métrage et de l’ajout rapide de deux nouveaux personnages, qui viennent alors tout simplement représenter, en quelque sorte, un miroir avec le spectateur. Ces personnages qui débarquent en cours de route sans avoir une vision d’ensemble des événements réagissent comme nous réagirions, comme lorsque l’on prenait l’aventure en cours de route avec le chapitre 3. Avec une conclusion donc hâtive et un manque d’information qui viennent fausser notre jugement. Bien joué donc. Pour le reste, Strange Darling est ce qu’il prétend être, un thriller bien gaulé, parfois bien violent, avec de belles idées de mise en scène venant servir l’ambiance et la tension (quelques beaux plans séquences), et brillant grâce à l’interprétation de Willa Fitzgerald et Kyle Gallner, tous deux excellents. Et à la question de la prétention ou non du film, j’ai envie de dire, est-ce que c’est important pour la qualité finale de l’œuvre ? Absolument pas, il faut de toute façon un minimum de prétention dans le milieu pour imposer sa vision à l’intégralité d’une équipe sur un tournage. Strange Darling, sans être parfait, c’est donc une des belles surprises de 2024, et on lui souhaite une bonne seconde vie en VOD et au format physique, où il saura assurément trouver son public.

Les plus

D’excellents acteurs
Une très bonne atmosphère
Une structure narrative qui nous bouscule
Le réalisateur s’amuse avec le médium

Les moins

Mais le procédé narratif reste facile dans le fond

En bref : Strange Darling est une belle surprise, un thriller qui commence dans le feu de l’action puis redistribue ces cartes, certes de manière un peu facile, mais aussi justifiée.

A FEW WORDS IN ENGLISH
THE GOOD THE BAD
♥ Excellent actors
♥ A very good atmosphere
♥ The narration tries to surprise us
♥ The director has fun with the editing, the sound, everything
⊗ But yes, the narration remains easy
Strange Darling is a nice surprise, a thriller that starts immediately, and then, changes our point of view, the easy way, but with some nice justifications.

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