DANCING VILLAGE: THE CURSE BEGINS (Badarawuhi di Desa Penari) de Kimo Stamboel (2024)

DANCING VILLAGE: THE CURSE BEGINS

Titre Original : Badarawuhi di Desa Penari
2024 – Indonésie
Genre : Préquelle
Durée : 2h02
Réalisation : Kimo Stamboel
Musique : Ricky Lionardi
Scénario : Lele Laila

Avec Maudy Effrosina, Aulia Sarah, Jourdy Pranata, Ardit Erwandha, M. Iqbal Sulaiman, Claresta Taufan Kusumarina, Diding Boneng, Aming Sugandhi, Dinda Kanyadewi et Pipien Putri

Synopsis : Le village recèle encore bien des mystères. Les mystères sont révélés petit à petit, y compris la terreur de l’entité la plus redoutée, à savoir Badarawuhi.

Si KKN en 2022 (retardé de deux ans avec les cinémas fermés) n’a pas convaincu tout le monde, loin de là, le métrage restait néanmoins l’une des plus gros succès au box-office Indonésien. De quoi donner des idées aux producteurs et lancer non pas une suite, mais une préquelle, pour revenir aux sources de la malédiction et du mal régnant sur ce petit village. Pourquoi pas, surtout que quelques petits changements s’opèrent devant et derrière la caméra. On récupère en effet Kimo Stamboel à la réalisation, ce qui annonce une horreur plus frontale et viscérale, ce qui manquait au premier métrage (qui bénéficiait malgré tout d’un grand soin technique), et on passe de deux scénaristes à une seule avec Lele Laila qui revient, elle qui est bien habituée au genre pour avoir écrit en quelques années seulement plus d’une dizaine de métrages dans le genre. Si devant la caméra, Aulia Sarah reprend le rôle de Badarawuhi, l’esprit maléfique des métrages, et bien préquelle oblige, le reste du casting fait peau neuve et c’est Maudy Effrosina qui récupère le premier rôle. La jeune femme commence d’ailleurs à percer dans le genre horrifique, ayant déjà eu les premiers rôles dans Qodrat et The Devil’s Lair. Basé sur une idée de Simpleman (celui qui aurait rapporté sur twitter l’histoire vraie ayant inspirée le premier film), le scénario a déjà la bonne idée de retirer une bonne partie du texte religieux du premier film, et surtout, de réduire le nombre de personnages. Ça s’éparpille moins, ça reste efficace, et ça se focalise d’entrée de jeu sur Mila, l’héroïne, sans trop en faire. Bon point donc. Et pourtant, malgré tout ça, cette préquelle ne partait pas non plus avec la confiance du spectateur.

Car il faut bien l’avouer, malgré son statut de préquelle, et tout le bien que je viens d’en dire, Dancing Village récupère exactement ou presque la même narration que le premier film. Un groupe de personnages (juste trois donc ici) qui arrive dans le petit village, la traversée du pont, la rencontre avec quelques habitants, quelques événements étranges, la visite de lieux que l’on connait déjà depuis le premier film. Durant sa première heure, narrativement, cette préquelle est extrêmement proche du film original. Beaucoup trop même. Qu’importe si l’objectif de nos personnages principaux est bien différent ici. Pas de KKN, de service communautaire donc, mais juste la recherche d’une personne en particulier pour rendre un objet, et espérer lever une malédiction, une maladie s’abattant sur la mère de Mila. Un objectif clair et net, différent, dans le fond plus personnel (bien que plus classique aussi), mais qui ne parvient donc pas véritablement à faire dévier la narration. Pas vraiment un mal puisque l’ensemble reste bien rodé, bien filmé, fait avec le plus grand sérieux du monde, mais légèrement décevant, comme si Dancing Village tentait en réalité de refaire un peu comme le premier film, en lui retirant certaines épines du pied. Autre petite pointe de déception, si Kimo Stamboel sait clairement filmer, sait créer une ambiance, et bien il se fait ici moins méchant que d’habitude. Sans doute que livrer une préquelle à l’un des plus gros succès du pays a dû amener quelques contraintes en termes de violence visuelle. Bien entendu, on ne le changera jamais totalement, et certains moments s’avèrent malgré tout bel et bien violents, voire très violents, mais à l’écran, rien de totalement viscéral ou sanglant. On est, dans le fond, plus proche par exemple de ce que le réalisateur avait livré avec Dreadout que d’un The Queen of Black Magic.

Mais malgré tout, Dancing Village parvient, grâce à pas mal de petits éléments déjà cités, et grâce à une seconde heure qui s’émancipe enfin des enjeux du premier film ainsi que de sa narration, à interpeler, et à se faire supérieur au premier film justement. Les enjeux et la finalité du métrage s’avèrent donc bien différents, et la violence, bien que loin de ce que Kimo a fait de plus radical, donnent à cette seconde heure un clair regain d’intérêt. Surtout que l’on évite ici le message religieux, et que le scénario resserre totalement son intrigue sur Mila, et ne fait pas de ceux qui l’accompagnent dans cette aventure la source du mal. On y gagne donc sur quasiment tous les points. Dancing Village aurait même été considéré comme un très bon film de genre, s’il était arrivé en premier, puisque là, surtout avec sa première heure reprenant une narration très proche, on est parfois pas très loin de la redite. De la redite bien faite certes, mais redite malgré tout. Espérons maintenant que si un nouvel opus voit le jour, que l’ensemble soit juste là pour boucler une trilogie et mettre un terme à cette malédiction, plutôt que de nous livrer une nouvelle suite reprenant les mêmes mécaniques. A noter d’ailleurs que le film a été tourné au format Imax, une première en Indonésie… et que cela me laisse malgré tout perplexe. En tout cas, à condition de ne pas enchaîner les deux métrages, auquel cas les ressemblances pourront décourager, mais Dancing Village parvient à corriger les défauts de son ainé, certains en tout cas, pour livrer une expérience pas inoubliable, mais solide et efficace. Et dans le fond, c’est ce qu’on lui demandait.

Les plus

Un scénario qui s’éparpille moins
La seconde heure, différente, plus violente
Solide techniquement
Moins de personnages, des motivations plus personnelles

Les moins

Une structure très proche du premier film
Si on enchaine les deux films, l’aspect répétitif

En bref : Cette préquelle de KKN, Dancing Village, s’avère plus solide dans son scénario, malgré une première heure semblant faire dans la redite par moment. Mais grâce à sa seconde heure et des personnages aux motivations plus personnelles, le métrage s’en sort et parvient à être meilleur que le premier métrage.

A FEW WORDS IN ENGLISH
THE GOOD THE BAD
♥ The script is more condensed
♥ The second hour, different, more violent
♥ Technically, it’s strong
♥ Less characters and more personal motivations
⊗ The structure is too close to the first film
⊗ If you watch the two films back to back, repetitive
Prequel of KKN, Dancing Village is stronger in its script, despite a first hour too similar. But thanks to the second hour and characters with more personal motivations, the film is in fact better.

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