Titre Original : The Terror Within II
1990 – Etats Unis
Genre : Science fiction de post apo horrifique
Durée : 1h30
Réalisation : Andrew Stevens
Musique : Terry Plumeri
Scénario : Andrew Stevens
Avec Andrew Stevens, Stella Stevens, Chick Vennera, R. Lee Ermey, Burton Gilliam, Clare Hoak, Renee Jones, Larry Gilman, Barbara Alyn Woods, Lou Beatty Jr. et Philip K. Irven
Synopsis : A la suite d’une terrible guerre bactériologique, les habitants de la planète sont victimes de mutations. Seul David, un jeune chercheur, peut trouver le vaccin mais pour cela, il devra affronter les mutants. Lors de son périple, il rencontre Ariel. Et rapidement, la jeune femme attend un enfant, mais de qui ?
C’est le 18 Janvier 1991 que débarquait en France Danger Mutations. C’était des petits rigolos déjà à l’époque les distributeurs et leurs choix de titres. Car j’en avais parlé il y a quelques années (en réalité, fin 2023), mais j’avais découvert le film Mutants Non Identités, production Corman de 1989 mettant en avant George Kennedy et Andrew Stevens. Et bien ce même Andrew Stevens, il passe ici derrière la caméra, tout en s’offrant le rôle principal. Le lien entre les deux films ? Facile, il suffit de voir les titres originaux, à savoir The Terror Within et The Terror Within II. Bon, comme il n’est pas vraiment nécessaire d’avoir vu le premier pour suivre le second, le distributeur a dû se dire que mieux valait renommer tout ça, histoire de tromper un peu le spectateur. Sur un malentendu, on pourra toujours se faire un peu de tunes sur les curieux même s’ils ont vu et pas appréciés le précédent. Et du coup, aucun lien avec le premier, ce qui veut dire que ça ne stoppera pas l’amateur de bisserie qui serait calmé par le fait justement de voir un second opus sans voir le premier. D’ailleurs, j’ai retrouvé la pochette de la VHS d’époque pour rire un peu de comment tout cela était vendu. Ouvrez grands vos yeux : « Fiction apocalyptique, ce film est une production de Roger Corman (La Petite Boutique des Horreurs, The Intruder, L’Affaire Al Capone) et est réalisé par Andrew Stevens (Le Justicier de Minuit, Furie). Les effets spéciaux sont de dieaction à qui l’on doit Abyss ou Total Recall. » Oui, mot pour mot, faute d’orthographe en option. Vendeur non quand on nous cite tous ces films ? Andrew Stevens, oui, c’est bien Le Justicier de Minuit et Furie, mais il était acteur hein. Quant à la comparaison avec Abyss et Total Recall niveau effets spéciaux, vous vous doutez que Danger Mutations, avec son budget de 500 000 dollars, il ne joue pas dans la même cour.
Ceci dit, comme toujours avec les productions Corman, on trouve du bon monde, à la fois devant et derrière la caméra. Andrew Stevens lui se fait plaisir, étant à la fois devant (rôle principal) et derrière (réalisateur, scénariste), mais pas que. Devant la caméra, on trouve ce bon vieux R. Lee Ermey, qui n’est pas à son premier bis (The Rift la même année), mais qui a avoué, sur ce film en particulier, l’avoir fait juste pour payer sa maison. Plus intéressant, c’est derrière la caméra que ça se passe. Si la musique est signée Terry Plumeri, habitué des productions Corman (Watchers Reborn), et bien, le film lui a pour directeur de la photo Janusz Kaminski, un de ses premiers boulots. Oui, l’époque où il s’occupait des films de Spielberg était proche (dès La Liste de Shindler), mais pas encore là. Quant aux effets spéciaux, ils sont signés Dean et Starr Jones, officiant déjà sur le précédent métrage, mais qui avaient débutés sur Blue Velvet. Ils continueront chez Corman à coup de Watchers 2, Slumber Party Massacre 3, avant de finir sur la saga Star Trek (films et séries), et de se retrouver même, crédités ou pas, sur des films comme la saga Pirates des Caraïbes, la série Dexter ou The Neon Demon. Bref, du bon monde, pour un film qui ne méritait pas tant. Si le premier métrage n’était pas terrible, là on nous ressort un peu la même, mais en plus fauché, mais en, par moment, beaucoup plus drôle. La terre est toujours dévastée, il y a toujours des mutants (hop, on réutilise les costumes, plus ou moins), il y aura toujours une femme enceinte, une naissance dégueulasse (bien qu’on ne verra au final quasi rien), et c’st emballé. Le souci, c’est que Andrew Stevens derrière la caméra, il n’a pas l’air super doué. En tout cas, pas avec un budget si bas. Entre ses choix pour la vue subjective du monstre (en gros, juste un filtre de nuit américaine), ses scènes d’action molles et jamais crédibles, et ses créatures filmées frontalement alors que non, c’est risible, ce n’est pas fameux.
Mais le plus risible dans tout ça au final, ce sera le scénario et les dialogues. C’est d’une débilité absolue, ça se prend souvent tellement au sérieux qu’on se marre bien. Notre héros donc, il traverse un monde dévasté (donc, tourné dans le désert de Mojave), il rencontre Ariel, couche avec en deux secondes, elle lui annonce le lendemain qu’elle se sent enceinte (oui, dans le futur, on le sent de suite), puis ils tombent sur une secte, dont la chef veut offrir Ariel en offrande aux créatures, qui vont donc la violer. Notre brave héros retrouve la chef de la secte, la tue froidement d’un lancer de couteau avant de lancer « ça c’est pour mon chien ». Car oui, il avait un chien aussi. Donc venger sa copine, oui, mais le chien avant tout. John Wick n’a rien inventé ! Une fois arrivé au labo pour le final du film, là Danger Mutations se lâche totalement, pour le pire et pour le pire. Entre des dialogues assez fou (oui, un spermatozoïde alien essaye de reféconder l’ovule d’Ariel, et la scientifique nous parle de domination cellulaires…), non pas un mais deux monstres pas beaux, des déambulations dans des couloirs avec un personnage ayant un lance-flammes (coucou Aliens, mais Corman peut, après tout, il a lancé la carrière de Cameron dans le fond). Pour les créatures, on a comme l’impression que l’équipe a réutilisé le costume du premier film, mais qu’entre la production des deux films, la tête a été perdue. Du coup, le scénario brûle immédiatement le premier pour justifier son aspect, et le deuxième étant un mix entre mutant et humain, parfait, il aura donc tête humaine (et hilarante). C’est toujours filmé avec les pieds, jamais crédible, mais on se dit que si tout le film avait été ainsi, on se serait marré du début à la fin. Car sur 1h30, ça met tout de même une heure avant de se réveiller, et toute la première partie est soporifique au possible.
Les plus
Quelques dialogues perchés
Des moments hallucinants de bêtises
Le final se lâche
Les moins
Première heure lente et chiante
Fauché
Filmé n’importe comment
Action risible
Les créatures aussi sont risibles
En bref : Danger Mutations, enfin The Terror Within 2, c’est encore plus nul que le premier, ça met des plombes à démarrer, c’est ultra bancal et fauché, mais parfois, ça se rattrape en proposant des dialogues ahurissants et un peu plus de rythme lors de sa dernière partie. C’est peu.
A FEW WORDS IN ENGLISH | |
THE GOOD | THE BAD |
♥ A few crazy dialogues ♥ Some crazy and stupide moments ♥ The finale goes full crazy, finally |
⊗ The first hour is soooo boring ⊗ No money ⊗ Technically, it’s just bad ⊗ The creatures are ridiculous |
The Terror Within 2, it’s worst than the first film, it takes forever to start, it has no money, but sometimes, with crazy dialogues and a better pacing during the last part, it’s better. But it’s too late. |
Hallucinant ce truc ! Sur une des photos on dirait Brad Pitt en infiltration dans l’Etat Islamique.
Et Kaminski à la photo ?! Ça ne se sent pas forcément dans les captures que tu as prises. En tout l’article m’a bien fait rire.
Quoiqu’il en soit, comme il est de tradition de se souhaiter une bonne année à cette période de l’année, permet moi de te souhaiter plein de belles choses, bien meilleures que ces mutations faisandées.
A+
Et en effet, une bonne année à toi également, qui commence ici avec de mauvais films, pour commencer doucement (mais vus en 2024). De sacrées perles qui pourraient être des nanars si le rythme suivait, mais non.
Bref, oui, de belles choses, mais on verra bien ce que 2025 réserve.
Hey, on ne le dira jamais assez, mais les plus grands, réalisateurs, directeur photo ou autres, ils ont souvent commencés chez Corman. Une manière comme une autre d’apprendre sur le tas sans doute, mais vu son travail par la suite, un travail malgré tout formateur.