Hitman World of Assassination (2016/2021 – Bac à sable – Playstation 4 et 5)

HITMAN WORLD OF ASSASSINATION

Sortie : 20 Janvier 2021
Studio : IO Interactive
Éditeur : IO Interactive
Joué et testé sur : Playstation 5
Existe sur : PlayStation 5, PlayStation 4, Xbox One, Nintendo Switch, Xbox Series X and Series S, Microsoft Windows, Google Stadia

Synopsis : Au cours de l’exécution de contrats d’assassinat, Burnwood et 47 concluront que l’ICA a été manipulée pour éliminer des cibles au nom d’une mystérieuse tierce partie. Ils finiront par découvrir l’existence d’une organisation secrète et puissante connue sous le nom de Providence et s’y attaqueront.

Alors que j’avais passé de très nombreuses heures sur le premier Hitman, sorti en 2016 sous un format épisodique avec l’aide de Square Enix (qui a foutu le camp entre temps), je n’avais jamais pris le temps d’écrire dessus. Il faut dire que tout le monde en avait parlé, et que dans le fond, Hitman, c’était avant tout un jeu à gameplay. Et justement, au final, c’est ça qui est intéressant. Et c’est en tombant sur Hitman 3 pour peu cher, quasiment 4 ans après sa sortie, que j’ai eu une bonne surprise. Car si l’on achète Hitman 3, en réalité, c’est la trilogie entière qui s’offre à nous, sous le nom de World of Assassination. 15 euros, trois jeux. Elle n’est pas belle la vie ? Et après plus d’une centaine d’heure à assassiner, empoissonner, flinguer, pousser dans le vide, faire glisser dans des escaliers, à sniper, j’ai enfin envie d’en parler. Après des heures et des heures sur les 24 maps (21 et 3 maps sniper sur Hitman 2), avoir tenter tout et surtout n’importe quoi, avoir foutu le bordel à Paris, en Italie, au Maroc, à Miami, à Dubaï ou encore à Dartmoor, ou alors l’opposé, après avoir été l’assassin parfait, silencieux, vu par personne et faisant passer tous ses meurtres pour des accidents, oh que oui j’ai envie de vous parler d’Hitman, cette saga qui, au départ, je ne connaissais pas des masses, pour avoir juste un peu touché à un ancien opus, et fait l’opus mal aimé de la saga, Hitman Absolution. Dans Hitman donc, l’on incarne le chauve le plus dangereux du monde, assassin, qui se voit confié un bon paquet de contrats, en soit, un par ville. 20 locations, un tutorial se déroulant dans un yacht, et trois lieux en plus pour des missions sniper (rapides et pas forcément palpitantes, il est vrai).

Sauf qu’Hitman n’est pas un jeu narratif. D’ailleurs, c’est sans doute là son plus grand défaut. Le jeu, enfin, la trilogie, tente de raccorder les wagons, de lier les missions, de construire une histoire sur les trois jeux, une gigantesque histoire, avec de multiples contrats, des trahisons, des agents doubles, et un dénouement. Sauf que soyons honnête, l’histoire n’est pas bien intéressante, voire pas du tout, et rapidement, on se retrouve à passer toutes les cinématiques entre les missions pour passer rapidement aux lieux suivants. Et là où normalement, cela aurait été un véritable aveu d’échec pour le jeu, ici, pas du tout, car Hitman, son cœur, est ailleurs. Il est dans son gameplay hyper permissif, et par extension, dans son level design. Dans chaque map, le joueur a une, deux, voire parfois trois cibles à éliminer. Le joueur est lâché, au départ avec un seul point de départ possible et un équipement limité, dans un gigantesque bac à sable où les possibilités sont presque infinies. Après avoir passé la mission tutorial, peu passionnante et peu permissive, mais obligatoire d’un côté, et fort utile pour nous faire comprendre les mécaniques principales du jeu, à savoir, être discret, se déguiser, éliminer ses cibles de manière inventive, et tenter de ne laisser aucune trace derrière soi. Et dès cette mission terminée, le savoir faire des développeurs explose avec la première map de la trilogie, et donc, du premier jeu en 2016, à savoir, Paris. Notre agent 47 s’infiltre lors d’un défilé de mode, et s’offre à nous un manoir de plusieurs étages avec sous-sol, gardes armés, techniciens, modèles, stylistes, sans oublier un jardin donnant sur la Seine, et une vente aux enchères pas très légale au dernier étage.

En une seule carte, le ton est clairement donné. Deux cibles à éliminer, au joueur de se démerder, même si sur chaque carte, quelques intrigues sont à suivre, servant plus de mise en bouche pour nous faire découvrir les possibilités. Ses intrigues, elles sont intéressantes, mais il suffit de suivre la carte et paf, c’est fait, niveau suivant. L’intérêt est donc de nous faire un minimum découvrir la carte, et surtout de nous faire comprendre les immenses possibilités du jeu. Sur cette première carte par exemple, nous pouvons nous déguiser en technicien, voler un détonateur pour lancer un feu d’artifice, ce qui fera sortir nos cibles, permettant de faire parler la poudre, ou de les sniper de loin. Ou pourquoi pas déclencher le feu d’artifice après avoir volé une invitation pour la vente aux enchères, d’être au dernier étage, et de pousser notre première cible depuis le balcon, ce qui la fera tomber pile sur la seconde cible, quatre étages plus bas. Ou alors, se déguiser en barman, empoissonner la boisson de notre cible avant de la noyer dans les toilettes. Ou alors se déguiser en technicien, attendre le discours de notre cible sur le podium pour lui faire tomber un lustre sur la tête. Ou tiens, pourquoi ne pas aider cette caméraman qui a besoin d’un objectif pour interviewer notre cible, non pas sans avoir placé un explosif dans sa caméra avant ? Ou alors, ne pas se déguiser, s’infiltrer comme un ninja, passer par les gouttières, s’accrocher aux fenêtres, et lorsque notre cible passe à côté, l’attraper pour l’envoyer plus bas ?

Votre imagination est, dans un sens, votre seule limite, et la plupart des maps sont extrêmement bien construites pour permettre tout un tas d’approche, et surtout, pour que chaque partie soit différente et sache se renouveler. Et forcément, avec une telle approche, toutes les cartes ne se valent pas. Sur Hitman 1 par exemple, on saluera bien évidemment Paris, mais surtout Sapienza en Italie, map énorme, contenant une petite ville, ses ruelles, sa plage, un gigantesque manoir de plusieurs étages, et même un laboratoire secret en dessous. Et lorsque l’on croit avoir tout vu, c’est qu’on a oublié les passages souterrains, ou encore le cimetière et l’église. Mais à côté, on aura également quelques maps moins inspirées sur ce premier Hitman, comme Bangkok, un simple hôtel de trois étages, avec deux bâtiments mais où tout se ressemble, le Colorado où quasiment toute la map est en alerte, ou Hokkaido, une carte que j’ai autant adoré que détesté. Adoré par son visuel, ses nombreuses possibilités, mais détesté par ses restrictions, puisque cette carte nous fait commencer sans équipement, sans armes, et que les portes ne peuvent être crochetées, ce qui limite pendant la première moitié du niveau nos déplacements. Ce constat, il est identique sur Hitman 2 et 3. Hitman 2 commence fort, Miami est une map énorme, variée, avec tant de possibilités (même d’effectuer un meurtre par l’intermédiaire d’un robot, façon Robocop, et de faire de gros accidents sur une piste de course), Mumbai en Inde est énorme, très variée, joue beaucoup sur la verticalité. Mais le jeu se retrouve aussi avec une mission d’introduction peu inspirée, et une mission en Colombie avec une map beaucoup trop grande et peu intéressante. La même chose peut être dite sur Hitman 3.

Si Dubaï en mission d’introduction est un merveille de level design et de possibilités, et que Mendonza est extrêmement fun à jouer et extrêmement variée, le reste est plus compliqué. Dartmoor par exemple séduit au départ. Un manoir dans la campagne Anglaise, tout cela fait so British, et il faut l’avouer, c’est beau. Certains éléments dans le niveau (on peut se la jouer détective privé ici) sont également intéressants, mais la map est en réalité très vite limitée. Un manoir de trois étages, pas bien grand, le cimetière à côté, et voilà. Passé la découverte, c’est moins séduisant. Berlin est une autre paire de manche, car au départ, j’ai détesté ce niveau, très directif (suivre un chemin dans les bois, longuet) avant d’arriver enfin en intérieur, dans une boite de nuit, et là le niveau révèle son génial potentiel, puisqu’ici, l’agent 47 doit éliminer 5 autres agents, qui le traquent également. Et la jeu ne nous dit pas qui sont nos cibles, ni où elles sont. On se retrouve à avancer avec prudence, à faire attention aux gens autour de nous, cherchant des comportements suspects chez les gardes, ou bien le moment où ils contacteront leur chef par radio pour les identifier avec certitude. Et à l’exact opposé, il y a Chongqing en Chine, qui commence de manière superbe, on se croirait dans Blade Runner, avec cette pluie, ces rues pleines de néons. Mais les assassinats de ce niveau sont peu intéressants, et la seconde partie du niveau, dans un laboratoire caché, se montre très peu inspiré, dommage. Sans parler du niveau final, original dans son lieu, mais aux possibilités inexistantes, puisqu’il ne s’agît que d’une ligne droite.

Chaque jeu de la trilogie a ses maps absolument magnifiques, et ses petits ratés. Mais avec son concept laissant la liberté au joueur et permettant ainsi de la rejouabilité, Hitman touche là au but, si bien que parfois, on relancera même des niveaux en se lançant nos propres défis, en se mettant nos propres contraintes, comme commencer sans aucun équipement, ou bien en se refusant tout déguisement, ou même tout violence. C’est là que débarque les autres petits modes de jeu, comme les contrats d’escalade, à savoir pour chaque lieu, de nouvelles cibles à abattre dans des conditions bien précises. Sans oublier des cibles qui parfois, débarquent dans des mises à jour, pour un temps limité, et que l’on ne peut tenter d’assassiner qu’une seule fois. Il y avait eu Sean Bean sur Hitman 2, moi, au moment où je passais ma vie sur le jeu, j’ai dû tuer Jean Claude Van Damne à Chongqing, dans une mission aussi fun que créative, avec grand écart et l’égo de l’acteur (qui pour cette mission, s’est cloné car il se considère comme parfait, la mission passe donc de 1 cible à 11) en bonus. Et si ça ne suffit pas, il y a donc aussi les 3 missions de snipers sur Hitman 2, où l’on doit éliminer le plus discrètement possible et en temps limité plusieurs cibles. Et bien sûr, il y a aussi les contrats que les joueurs peuvent eux même créer. En gros, un joueur fait le niveau, tue quelqu’un d’une certaine manière et avec un certain déguisement, et lance le contrat, où pour réussir, il faudra abattre la cible dans les mêmes conditions, armes et costumes.

Hitman donc, c’est du contenu énorme et un level design souvent aux petits oignons, tout ça au service du joueur. Son histoire est peu intéressante, mais finalement hautement secondaire, et on se retrouve à retenter encore et encore des assassinats dans des maps iconiques, et à découvrir encore et toujours de nouvelles choses, de nouveaux secrets, de nouvelles possibilités de meurtres, et même de nouvelles possibilités pour quitter les niveaux (par une porte, en voiture, en bateau, en avion, à dos de dauphin même, c’est dire). Si graphiquement, c’est souvent beau bien que daté du coup, les 3 opus utilisant le même moteur, tout cela date de 2016, et que l’on peut dire la même chose des animations, et que les musiques sont discrètes, voire minimes, c’est là un jeu vidéo qui ne se moque pas des joueurs, en mettant clairement le gameplay et le level design en avant, pour des heures et des heures de fun, seul, ou entre amis même, à tenter chacun son tour un assassinat jusqu’à atteindre la perfection. A ce rythme-là, les développeurs pourraient juste fournir de nouvelles cartes à intervalles réguliers et faire vivre leur jeu encore 10 ans, tant la recette fonctionne. Ce qu’ils font en parti, via les nouveaux contrats, mais sur les maps déjà existantes. Bref, moi, j’y retourne, j’ai une nouvelle cible à abattre.

Les plus

Un level design souvent aux petits oignons
Des possibilités énormes
Des maps variées
Pout Hirman 1, Paris, l’Italie, le Japon
Pour Hitman 2, Miami, New York
Pour Hitman 3, Dubaï, Berlin, Mendoza
Le contenu annexe, les contrats

Les moins

Des animations bien rigides
Des maps parfois moins inspirées (Colorado, le Maroc, la Colombie)
L’histoire, clairement peu intéressante

En bref : La trilogie Hitman, c’est des heures et des heures de fun, de tentatives et d’assassinats sous toutes les formes possibles et imaginables dans une vingtaine de maps énormes au level design bien pensé offrant de multiples possibilités. Tout n’y est pas parfait, mais on s’éclate et on y retourne.

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