FLASH POINT (導火線) de Wilson Yip (2007)

FLASH POINT

Titre Original : 導火線
2007 – Hong Kong
Genre : Policier
Durée : 1h28
Réalisation : Wilson Yip
Musique : Comfort Chan Kwong-Wing
Scénario : Szeto Kam-Yuen et Nicholl Tang Nik-Kei

Avec Donnie Yen, Louis Koo, Collin Chou, Ray Lui, Xing Yu, Fan Bingbing, Kent Cheng, Xu Wen-Qing, Teresa Ha Ping et Helena Law

Synopsis : Une puissante organisation criminelle dirigée par trois frères sino-vietnamiens a fait main basse sur Hongkong. Ma Jun, un inspecteur de police aux méthodes peu orthodoxes, et un policier infiltré tentent de démanteler le gang. Mais l’opération tourne mal et l’inspecteur retrouve son coéquipier à l’agonie. Assoiffé de vengeance, Ma Jun se lance dans une chasse à l’homme afin de décimer tous les membres de l’organisation…

Quoi qu’on en pense, la carrière de Wilson Yip a prit un tournant lorsqu’il a commencé sa collaboration avec Donnie Yen avec SPL en 2005. Ceci dit, après le gros succès du film, à l’international, ils ne sont pas restés dans leur zone de confort, enchainant avec Dragon Tiger Gate, un film bien différent, et beaucoup moins bon surtout. Ce qui explique sans doute que dès 2007, ils reviennent avec Flash Point, un film reprenant dans les grandes largeurs la formule de SPL, à savoir du polar bien burné mais polar tout de même durant la première heure, avant une explosion finale d’action qui ne semble jamais vouloir s’arrêter. Par la suite, viendra IP Man en 2008, et là le succès est tel que les nouvelles collaborations entre l’acteur chorégraphe et le réalisateur ne seront que des suites à IP Man. Flash Point en tout cas semble avoir malgré tout moins marqué les esprits que SPL. Car même si Donnie Yen a annoncé récemment vouloir faire une suite (pourquoi ?), SPL lui, a déjà eu droit à ses suites (spirituelles surtout), avec SPL 2 et Paradox. Serait-ce car le casting est moins attractif ? Pas vraiment, puisqu’autour de Donnie Yen, on a tout de même Louis Koo en flic infiltré, Ray Lui et Collin Chou en méchants, et pour des petits rôles, Kent Cheng en flic et Fan Bingbing en petite amie de Louis Koo. Et la dame est plus que populaire en Chine. Car l’action est moins bonne ? Que nenni, Flash Point, lorsqu’il se décide à démarrer, se fait sauvage et jouissif. Car la formule est trop identique à SPL ? Peut-être bien au final. Donnie Yen est toujours un flic droit dans ses bottes, il bosse avec Louis Koo qui lui est infiltré, et le but est de faire tomber, comme souvent, une organisation criminelle.

Comme dans SPL, Donnie est le flic droit qui sait néanmoins passer à l’action de manière violente quand on le pousse à bout, mais n’est absolument pas le moteur de l’intrigue. On avait Simon Yam auparavant, on a à présent Louis Koo. Que ce soit son intrigue ou bien ses personnages, l’écriture de Flash Point n’est pas désastreuse, mais elle est anecdotique, prétexte le plus souvent. Ceci dit, il faut reconnaître qu’elle est, bien que pour un résultat similaire, le contre-pieds de SPL. SPL essayait d’humaniser par tous les moyens ses personnages, avec plus ou moins de réussite (oui, j’aime beaucoup le film, mais ça ne m’empêche pas de voir tous les défauts). C’était parfois à la limite de la parodie, mais Hong Kong et l’émotion, surtout en dehors du pur cinéma dramatique, ça n’a jamais été trop ça, à base de prétextes grossiers et de musiques appuyées. Ici, dans Flash Point, pas de demi-mesure, Donnie Yen le dit clairement en ouverture, et le redira à la fin en voix off au cas où qu’on n’avait pas déjà compris, lui il est là pour péter les dents des méchants pour les empêcher de nuire. S’il arrive à leur passer les menottes pour les emmener au tribunal, c’est bien. S’il les tabasse jusqu’à ce que mort s’ensuive, bon ben tant pis, c’est bien aussi, le mal n’est plus là pour sévir. La seule tentative du film pour adoucir le personnage sera éclipsée aussi rapidement qu’elle arrivera dans le récit, avec la présence de la mère de Donnie qui viendra faire un petit speech avant d’annoncer qu’elle part à la campagne, que c’est mieux que Hong Kong. Faite donc madame, ne l’empêchez pas de casser des dents, on est là pour ça après tout. Mais durant quasiment toute sa première heure, Flash Point est, malgré tout, un polar.

Un polar dans la veine de tout ce qui se faisait à cette époque-là, depuis 2002, et le carton d’Infernal Affairs. Louis Koo est le flic infiltré, il ne le vit pas toujours très bien, l’étau se resserre autour des méchants mais aussi autour de lui. Bref, on connait la formule, mais Wilson Yip parvient à la rendre efficace sans en faire trop. C’est violent, c’est ultra rythmé, et du coup, ça passe comme une lettre à la poste. La tension n’est pas dégueulasse en plus, même si le tout est extrêmement prévisible. Et puis forcément, comme pour SPL, il y a la dernière partie, qui se lâche en action, avec fusillades, partie de cache-cache dans les hautes herbes (mais sans raptors) et affrontements violents où Donnie Yen commence à faire parler le free fight, avant qu’il ne s’engouffre totalement dans ce style-là par la suite. Et dans Flash Point, ça déménage et ça fonctionne du tonnerre. Dynamique, violent, jouissif. On en viendrait à regretter que l’action ne soit pas répartie autrement dans le récit, même si en soit, ça fonctionne, et le film étant court, l’attente n’est jamais trop longue, et que le récit, aussi cliché soit-il, n’est pas si mal géré. En soit, Flash Point nous offre ce qu’il nous promettait, ne ment pas sur la marchandise, et se fait, même aussi longtemps après, toujours réjouissant malgré ses défauts.