The Bridge Curse: Road to Salvation (2023 – Survival Horror – Playstation 4 et 5)

THE BRIDGE CURSE: ROAD TO SALVATION

Sortie : 30 Août 2023
Genre: L’école maudite
Studio : Softstar Entertainment
Éditeur : Eastasiasoft Limited
Joué et testé sur : Playstation 4 et 5
Existe sur : PlayStation 4, PlayStation 5, Nintendo Switch, Xbox Series X and Series S, Xbox One et Microsoft Windows

Synopsis : Explorez les événements autour de l’un des incidents surnaturels les plus célèbres de Taïwan, un terrifiant récit horrifique sur le campus de la Tunghu University. Quand 6 étudiants universitaires décident de défier la légende urbaine d’une femme fantôme, ils réveillent une malédiction que personne ne sait comment briser.

Les jeux Taïwanais, ça ne court pas les rues. Et les jeux horrifiques Taïwanais non plus. The Bridge Curse, le premier du nom, sorti originellement sur PC en Août 2022 puis sur les consoles de salon en Août 2023, c’est le dernier jeu auquel j’avais touché avant de m’exiler au Japon. J’avais apprécié, bien que j’avais été par moment incroyablement frustré. Et j’avais oublié d’écrire dessus. C’est donc après avoir intégralement refait le jeu ce coup-ci sur Playstation 5, et donc, après avoir platiné deux fois le jeu mine de rien que je peux parler plus clairement du jeu issu des studios Softstar Entertainment, avec un poil de retard, et alors que sa suite est déjà disponible sur tous les supports, et que je suis actuellement en train de le terminer. Mais ça, ce sera pour une autre fois, puisque là nous parlons bien du premier opus, à savoir Road to Salvation. Avant même de me lancer dans le jeu, je savais un peu à quoi m’attendre, pour avoir vu le métrage du même nom, même s’il est toujours difficile de savoir si le jeu s’inspire du film, ou si le film s’inspire du jeu. Ce qui est sûr, c’est que dans le fond, les deux œuvres sont complémentaires, traitant de la même légende, dans les mêmes lieux, mais en racontant l’intrigue différemment, et avec d’autres personnages. Le point de départ, lui, est identique. Nous jouons plusieurs personnages, des étudiants universitaires, qui décident d’effectuer de nuit un rituel et de retransmettre le tout sur internet en live, sauf qu’évidemment, rien ne se passe comme prévu, et ce qui doit arriver arriva, de bien méchants esprits vont en avoir après nous, il va falloir courir, se cacher, résoudre quelques énigmes et espérer survivre.

La formule, on la connait, et elle a d’ailleurs bien du mal à évoluer ou à être excitante autant de temps après Amnesia, même si là aussi, dans le fond, Amnesia n’a rien inventé, et la formule du jeu en vue subjective où l’on est démuni et qu’il faut courir et se cacher, elle date de bien avant, et l’on pourrait même dire que l’un de ses premiers et meilleurs représentants, c’est le jeu original White Day au tout début des années 2000, en provenance de la Corée donc. Bon, depuis, passé un bon remake, White Day bat de l’aile après un bien mauvais et tardif second opus qui m’aura surtout énervé et frustré… Mais l’originalité de ce Bridge Curse provient du fait que l’on ne joue pas un mais plusieurs personnages, les uns après les autres. L’autre différence, c’est que le métrage s’inspire d’événements qui auraient, soi-disant, véritablement eu lieu dans l’université où se déroule le jeu, et donc, le film également. Et le jeu ne perd pas une seconde pour nous jeter dans le feu de l’action, puisque je serais mort, tout simplement, après quelques minutes, lorsqu’après avoir tout doucement déambulé dehors, le rituel qui lance tout a déjà lieu, et que l’on doit échapper à un esprit qui a la fâcheuse manie de se téléporter juste devant nous pour nous forcer à changer de route.

Le but sera, bien évidemment, d’en savoir plus sur cette légende, ou plutôt malédiction, d’y mettre un terme, et d’essayer de survivre à cette nuit d’horreur, même si, et cela ne surprendra personne, tout nos personnages ne vont pas s’en sortir. Contrairement à beaucoup de jeux du genre, comme White Day ou Dreadout, The Bridge Curse accorde énormément d’importance à ses personnages. Le jeu étant disponible avec sa VO, ça donne directement ce petit côté dépaysant au jeu qui n’est pas déplaisant, malgré le surjeu de certains acteurs. Tous ne sont pas parfaits ou intéressants, mais le jeu nous fait changer de personnage assez souvent pour que cela ne pose pas véritablement de problèmes, surtout qu’au final, on se retrouve assez souvent seul. Dans sa structure par contre, le jeu ne surprendra guère, on évolue dans l’université, qui s’ouvre au fur et à mesure de nos objectifs, et le jeu s’amuse avec les éléments qui sont à sa disposition, avec diverses salles de classes qui feront alors apparaître différents ennemis, comme forcément, des mannequins dans la salle d’art. Pour l’amateur, il y a beaucoup de choses qui fonctionnent dans The Bridge Curse. On saluera par exemple son cadre (université à Taïwan, légende différente de nos habitudes), et pour un tout petit jeu indépendant, visuellement, c’est plutôt propre, même si on pourra sourire face à certaines animations bancales. Mais l’université est bien modélisée, bien conçue également en termes de level design, même si le jeu est par moment un peu trop sombre pour qu’on en profite réellement.

La galerie de personnages est intéressante même si comme énoncé, tous ne se valent pas, et le jeu mise sur l’efficacité, ainsi, il ne vous faudra pas plus de 4 ou 5 heures pour en venir à bout, et ce avec l’intégralité des trophées. Le gameplay lui reste simple, et la majeure partie du temps, on ne fera qu’avancer là où le jeu vous nous amener, et lorsque le danger approche, courir et se cacher. Un gameplay qui aura fini par me lasser récemment, dans des jeux où les personnages ne sont même pas capables de ramasser une arme pour se défendre, mais qui, dans un jeu comme The Bridge Curse (ou Dreadout, ou White Day) fonctionne et trouve du sens puisque nous ne sommes pas face à une menace de notre monde, mais bien une menace surnaturelle. Mais malheureusement, le jeu perd pas mal de points la faute à une multitude de petits défauts. Là où par exemple, White Day nous forçait à courir et nous cacher pour éviter une menace qui se déplace aléatoirement dans les niveaux, et donc, qui nous force à nous adapter et qui, parfois, amène de l’imprévu, The Bridge Curse lui est sur des rails. Le jeu prévoit souvent qu’un ennemi apparaîtra à tel endroit lorsque le joueur atteindra un endroit particulier, et qu’il faudra pour survivre impérativement faire ce que le jeu a prévu. Dévier d’un centimètre de la trajectoire que le jeu demande et c’est la mort et donc, retour au début de la séquence. Et parfois, c’est très frustrant, comme ce passage dans un bâtiment où il faudra se cacher dans un casier pour attendre qu’un esprit vienne, puis s’en aille, avant obligatoirement de prendre un petit passage secret. Tenter de s’approcher de la porte de la pièce où on se trouve va alerter automatiquement l’esprit qui arrive et nous tue.

Le seul moment où le joueur a enfin plus de marge de manœuvre, ce sera sa bien trop longue séquence finale, qui s’en atteindre la frustration d’une des dernières séquences du jeu Home Sweet Home (dont l’adaptation ressemblant à un blockbuster d’action débarque cette année), s’avère malgré tout un brin frustrante, et ce malgré la présence de nombreux checkpoints à chaque étape. Il faudra en effet récupérer différents accessoires dans une zone plus ouverte, avec un ennemi qui se déplace dans la zone, et qu’il faut donc éviter, et surtout, ne pas bouger lorsque l’on se trouve à proximité, même si un mur nous sépare. Frustrant, pour une séquence en prime un peu trop longue. L’autre point faible qui vient abaisser le verdict, ce sont les jumpscares. Non pas qu’ils soient tous ratés, certains fonctionnent même bien, et le jeu au début essaye de nous avoir avec de faux jumpscares (logique avec ces étudiants tentant de faire un live qui doit faire peur), mais le jeu en abuse très rapidement, si bien qu’ils perdent en efficacité au fur et à mesure que l’aventure avance. C’est bien le souci de The Bridge Curse, c’est qu’au fur et à mesure qu’il avance, le joueur perd un peu en intérêt, après trop de jumpscares, trop de poursuites punitives et avec une seule issue possible, puis une longue séquence finale beaucoup trop longue. Malgré tout, de par sa très courte durée, son folklore intéressant et quelques moments d’effroi réussis, The Bridge Curse reste plaisant à parcourir dans les grandes lignes. Imparfait, frustrant, mais intéressant. Maintenant, l’on verra bientôt si la suite corrige les défauts du titre, ou alors ne livre qu’une simple suite reprenant chaque élément tel quel.

Les plus

Une soi-disant histoire vraie
Le folklore de Taïwan
Quelques moments de stress réussis
Pour un petit jeu, ça reste beau et propre

Les moins

Beaucoup trop directif
Un abus de jumpscares
Quelques moments bien frustrants

En bref :Ce premier The Bridge Curse, c’est bancal, mais attachant. Intéressant dans le fond, par moment efficace, mais plombé par quelques soucis de design qui amènent de la frustration, ainsi qu’un abus de jumpscares qui en minimalise l’impact.

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