Dragon’s Dogma 2 (2024 – RPG – Playstation 5)

DRAGON’S DOGMA 2

Sortie : 21 Mars 2024
Genre: Her ewe go again
Studio : Capcom
Éditeur : Capcom
Joué et testé sur : Playstation 5
Existe sur : PlayStation 5, Xbox Series X and Series S, Microsoft Windows

Synopsis : Au cours de ses sévices, le dragon dévore le cœur de l’une de ses victimes et la transforme en un être maudit connu sous le nom d’Insurgé. En tant qu’insurgé, votre objectif est de tuer le Dragon pour sauver le royaume de sa tyrannie et récupérer votre cœur volé.

Dragon’s Dogma est devenu avec le temps un classique, que je n’aurais pour ma part essayé que mi 2024 via son remaster nommé Dark Arisen. Les fans ont de la patience en tout cas, puisqu’il aura fallut attendre 12 ans pour que débarque sa suite. Enfin, suite… Dragon’s Dogma 2, donc le fond, c’est Dragon’s Dogma 1, en plus beau, en plus grand, avec quelques ajouts, la même histoire, les mêmes défauts. S’il fallait chercher une comparaison, on pourrait citer Evil Dead 1 et 2, qui racontent finalement la même chose, avec juste plus de budget et d’ambition pour le second opus, qui ceci dit, plongeait plus dans l’humour que l’horreur pure et dure. Alors, ayant fait les deux jeux à quelques mois d’intervalles, autant le dire, oui, l’expérience est assez similaire entre les deux titres. Plus que similaire en vrai. Identique. En plus ambitieux sur bien des points, mais également plus bancal sur d’autres. Alors avant d’entrer dans le gras, parlons rapidement du premier jeu. Dragon’s Dogma, c’était très bien, j’ai eu la vraie fin au bout d’environ 65 heures de jeu, mais malgré tout, ce n’était pas parfait. Bancal, avec des menus rapidement énervants (allez dans le menu juste pour allumer sa torche, raaaah), pas très beau ou plutôt, avec ce filtre gris et marron que beaucoup de jeux de la génération Playstation 3 avaient (Skyrim aussi hein), avec quelques chutes de framerates, et une histoire qui reste à son minimum. Et qui pourtant, une fois que l’on prend le temps de comprendre comment fonctionne le monde dans lequel on évolue, il était difficile de lâcher la manette. Car Dragon’s Dogma, c’et un jeu de découverte. L’histoire est simple, voire simpliste. Un dragon nous a prit notre cœur, et on va suivre une histoire basique, monter de niveau, jusqu’à pouvoir affronter le dragon, récupérer notre cœur, et bien plus si l’on vise la vraie fin.

Là où le jeu réussissait son pari, c’était dans son aspect exploration, qui, s’il fallait le rapprocher d’un autre jeu, ce serait Breath of the Wild. En gros, on a une mission principale, basique, et pour le reste, on dévie sans cesse de notre objectif dans un monde énorme où tout ou presque attire notre œil, et nous amène à des aventures souvent bien plus intéressantes que la quête principale. Capcom a donc eu 12 ans pour livrer une suite. 12 ans, c’est long. Pas aussi long que ceux qui attendent une suite de Dino Crisis ceci dit… Sauf qu’on le sait, Capcom n’était pas pressé, et dans le fond, n’avait pas forcément l’air de croire à cette suite. D’où une équipe bien plus réduite que pour leurs autres licences pour le développement du jeu. Mais pourquoi pas, de toute façon, le jeu utilise le RE Engine, et ce moteur, utilisé depuis Resident Evil 7, il est solide. Et là, il est limite poussé dans ces limites. Car à l’heure où la plupart des gros jeux continuent de sortir sur la génération précédente de consoles, même chez Capcom (et ayant fait Resident Evil 4 d’abord sur Playstation 4 puis la 5, j’ai vu la différence, en fluidité, temps de chargement, ressenti manette en mains), Dragon’s Dogma 2 lui ne sort que sur les nouvelles générations. Et rapidement, on comprend pourquoi. Car Dragon’s Dogma 2, c’est un jeu beau, énorme, avec un monde tout aussi énorme, où tout est lié, et donc, où l’on visite toute la map, avec un cycle jour/nuit, sans aucun temps de chargement. Et en ayant testé le jeu environ un an après sa sortie et quelques patchs, avec un framerate stable. Sur les anciennes générations, il aurait fallut revoir les ambitions à la baisse, en découpant par exemple le jeu en plusieurs zones séparées d’écrans de chargements.

Bon, parlons enfin du jeu. Dans Dragon’s Dogma 2, malgré une histoire absolument identique au premier jeu, mais une ambition plus importante dans les détails, se fait bancal dès son ouverture, qui n’a pas l’air de vraiment savoir comment commencer. Car oui, le début, sans être catastrophique, est bancal. Une cinématique alors que l’on est sacré roi, mais en fait non nous créons ensuite notre personnage alors en prison, on s’évade, on fait quelques aventures, avant d’arriver dans un village. Flashback où l’on comprend que le dragon est arrivé, condamne le monde, a prit notre cœur, ce qui fait de nous l’insurgé, et nous voilà en route vers la capitale, où un soldat nous apprend qu’un faux insurgé gouverne le pays… Oui, c’est le bordel, ça part dans tous les sens, mélange passé et présent maladroitement, et ça nous balance des personnages qui semblent importants (Ulrika, qui passé cette intro, ne reviendra jamais dans le jeu, sauf si, comme moi, vous lui offrez des cadeaux et que son affinité avec le joueur est la plus haute de tous les PNJ), mais qui en fait, ne le sont pas, car basiquement, aucun personnage n’est réellement important dans l’intrigue générale, à part vous, insurgé, et vu que vous ne direz pas un mot de l’aventure, vous vous doutez que niveau intrigue, c’est souvent limité. Malgré des ajouts intéressants comparé au premier jeu, comme l’aspect politique et complot, même si là aussi, c’est d’un bancal, avec des révélations qui arrivent comme un cheveu dans la soupe de mémé, et un final, vraie fin ou pas, qui oublie littéralement des personnages importants.

Voilà, niveau histoire, ça ne vaut pas mieux que le premier. Graphiquement par contre, c’est évidemment un gros bond en avant. C’est beau, le cycle jour/nuit est utile (plus d’ennemis dangereux la nuit, la possibilité d’établir un camp pour se reposer de nuit, récupérer de la vie, au risque de se faire attaquer par des monstres en plein sommeil), maintenant c’est même fluide (juste eu des chutes de framerates tardivement dans le jeu, et je n’ai pas compris pourquoi, dans la ville de Bakbattahl). La carte est réellement immense, ce qui permet de varier les décors bien plus que dans le premier jeu, avec une zone plus axée nature et forêt, une autre qui est un désert, une zone volcanique… En réalité, une map tellement immense qu’il faut explorer selon nos souhaits que je n’ai appris qu’en arriver dans la dernière partie du jeu, celle menant à la vraie fin, qu’il existait donc le peuple des elfes, cachés tout au nord de la carte en pleine forêt, endroit où je n’avais jamais été en me disant que ça ne devait être qu’un petit cul de sac que je n’avais pas visité jusque-là. Oui, même si j’ai eu la vraie fin, je n’ai pas non plus eu la MEILLEURE fin car je n’avais jamais rencontré ce peuple avant le final, et que dans son aspect se voulant réaliste, et bien… mes personnages ne comprenaient pas l’elfique. C’est con hein ! Passons. Graphiquement c’est une réussite. Avant de parler du gros du jeu, une petite note sur le son. Si les bruitages sont plus que crédibles, on regrettera la quasi absence de musique tout le long du jeu, si bien que lorsque le jeu se lâche alors avec musique épique et chœur pour le combat final, j’ai cru que je m’étais trompé de jeu carrément. Un point manqué, surtout qu’une musique épique aurait parfois pu élever la découverte de certains lieux, et de certains panoramas. Tant pis.

Mais il est temps de parler du gros du jeu, à savoir son gameplay, à la fois sur de très nombreux aspects sa plus grande force, et sur quelques petits aspects, son pire défaut. Alors, pour ceux qui l’ignorent, Dragon’s Dogma a un système de jeu assez original. Car bien que l’on ne joue qu’un seul personnage que l’on peut créer au début de l’aventure dans les moindres détails, avec un créateur de personnages parmi les plus complets existants, il faudra aussi créer notre pion principal. Car en tant qu’insurgé, nous contrôlons les pions, des humains (ou léonins) qui n’ont d’autres buts que de nous servir. Des esclaves pour le dire honnêtement. Comme pour le joueur, il faudra choisir à notre pion principal une classe, parmi celles proposées. Petit détour oui, car le jeu a pas mal de classes, dont certaines se débloquent tardivement, comme l’archer magique. Pour le reste, c’est classique, avec combattant, archer, mage, voleur, et donc 6 vocations supplémentaires qui se débloquent après. Chaque classe offre un gameplay bien différent, avec le mage étant soigneur et pouvant lancer des sorts de feu, de glace ou d’électricité, mais le sorcier lui étant totalement basé sur l’attaque. Si j’avais fais le premier Dragon’s Dogma en tant que combattant, avec bouclier et épée, pour cette suite, j’aurais commencé voleur, avant de passer mi-parcours à chevalier-mage, puissant, avec son épée à deux lames et ses quelques sorts qui sauvent la vie (le bouclier sur les quatre personnages du jeu, ça sauve la vie). Revenons donc à nos pions. L’originalité du jeu est que l’on peut, et doit, invoquer deux pions supplémentaires pour avoir une équipe de quatre, et ces pions sont crées par les autres joueurs.

Sauf que là où votre personnage ainsi que votre pion gagnent de l’expérience, les deux pions supplémentaires ne gagnent rien, et il faudra donc changer assez souvent de pions, au fur et à mesure que l’on monte de niveau. Ce qui permet de constituer des équipes complètes mais variées, et justement, de varier parfois les classes. Un système toujours aussi efficace, bien qu’au début du jeu, frustrant, car on monte rapidement de niveaux et on doit donc changer de pions en permanence. Alors que passé un stade, on peut garder nos pions pendant une heure voire plus. Et avec vos pions, ça va bastonner, car le monde de Dragon’s Dogma 2 est hostile. Au rang des quelques déceptions, on parlera du bestiaire finalement assez limité, et dont la quasi intégralité des ennemis viennent du premier jeu. On pourrait aussi dire que parfois, on aimerait avoir la paix, lorsque l’on sort d’un combat mais que 7 secondes après, sur la même route, on tombe dans une embuscade par des gobelins, et qu’à l’issue du combat, un troll sort de la caverne d’à côté par exemple. Heureusement, le système de combat de Dragon’s Dogma 2 est très solide, fun, et en fonction des classes, un vrai plaisir. Si jouer combattant est classique dans le jeu (épée, bouclier, tout ça), voleur permet des combos déjà bien plus acrobatiques, sans oublier donc le chevalier-mage par la suite. Quand au mage et sorcier, je ne les aurais pas essayé, car jouer à distance dans un jeu qui a un aussi bon gameplay au corps à corps, je trouve ça dommage.

Les combats sont donc très bons, bien que parfois un peu trop fréquents, et donc, un peu trop répétitifs. Heureusement que la découverte du monde pousse toujours à continuer un peu plus, et que le jeu à ce petit quelque chose qui fascine, car entre ça et son histoire peu intéressante, ce n’était pas gagné dès le départ. Surtout qu’en fouinant bien, on trouve bien d’autres défauts, dont certains étaient, malheureusement, déjà là dans le premier jeu. Et on rappelle que 12 ans les séparent. An rang des nombreux ratés, on place donc à côté de l’intrigue et de la répétitivité, une caméra parfois aux fraises lors de certains lieux exigus, ou lors de gang bang d’ennemis avec sorts magiques dans chaque recoin de l’écran, ainsi qu’une grande quantité de quêtes fedex qui nous font voyager certes, mais qui nous font surtout faire des aller-retour (la palme revenant à cette mission où il faudra voyager entre deux lieux éloignés juste pour taper la discut à un PNJ, afin de parler à un prisonnier). Car oui comme dans le premier jeu, oubliez les voyages rapides, il faudra des pierres spéciales pour se téléporter, et elles sont rares, et couteuses en magasin (10 000 pièces d’or, facile sur la fin du jeu, moins durant toute la première moitié). Surtout que la téléportation même ne se fait pas n’importe où, ce sera soit dans une grande ville possédant une pierre de faille, soit là où l’on pose soit même manuellement un téléporteur, et ils sont ultra rares. En 45 heures de jeu, je n’en ai eu que deux, dont le premier fut placé, et j’en suis content, devant le temple du sphinx, lieu bien caché dans les montagnes sur lequel je suis tombé par hasard après seulement cinq heures de jeu, merci les attaques aléatoires du jeu. Car pour se déplacer, on peut aussi monter dans un char tiré par des bœufs, et taper la sieste pour que le trajet aille plus vite…. Sauf que comme pour les camps de nuit, on peut se faire attaquer, et on sort alors de notre sommeil. Ce qui m’est arrivé donc à ce moment-là, me faisant défendre le char, qui explosa en milles morceaux et me força à trouver un chemin à pied en pleine montagne.

Ce côté réaliste, lors des trajets ou des camps, il est appréciable et ajoute une couche d’originalité au jeu, même si en contrepartie, on se dit qu’on aimerait aussi que parfois, le jeu nous fiche la paix et nous laisse jouer. C’est un peu comme si chaque système génial du jeu avait forcément son défaut qui allait avec pour abaisser le verdict. Les combats sont fun mais répétitifs. Le monde est beau, épique, mais ça aurait été plus épique avec de grandes musiques. Le côté réaliste en fait un jeu à part, mais parfois, trop c’est trop. On est séduit par ce côté réaliste et old school, mais bordel ces menus tout sauf pratiques, sans oublier la gestion du coffre catastrophique (ah pour équiper un objet, il faudra récupérer un objet dans le coffre, sortir des menus, aller dans le menu inventaire, et enfin équiper tout ça). L’intrigue a de belles pistes, mais la narration est catastrophique, ou absente au choix, et laisse beaucoup de choses en plan. Son monde est organique et on le découvre naturellement, mais à force, on passe parfois à côté de beaucoup de choses (les elfes que j’ai raté jusqu’à 2h de la fin du jeu, et une classe que j’aurais débloqué 15 minutes avant le générique de fin, youpi). Et ce n’est pas tout, car en récupérant absolument tout du premier jeu, on retrouve également le fameux Kraken, qui fait que si l’on tombe à l’eau, fin, voilà, on meurt. Mais il récupère aussi ce qui marche, comme attraper les ennemis pour les balancer dans le vide. Ce côté fragile et l’absence de surprises comparé au premier jeu, cette suite était, grossièrement, un remake, ça rend le tout décevant. Un remake que l’on conseille du coup forcément à tous ceux n’ayant pas touchés au premier jeu, étant plus beau, plus grand, plus fluide. Pour les autres, la déception sera de mise, même si on finit également par se laisser porter. En promotion donc, ce serait l’idéal. Mais j’ai aimé Dragon’s Dogma 2. Juste, j’aurais préféré l’aimer bien plus.

Les plus

Le RE Engine fait des merveilles
Des combats véritablement fun
Le système de pions
La découverte des environnements
Le côté réaliste qui donne une patte au jeu
Malgré ses défauts c’est assez addictif

Les moins

Une narration (et histoire) aux fraises
Un quasi remake du premier jeu
La caméra qui fait parfois des siennes
Le côté réaliste parfois trop poussé

En bref :Dragon’s Dogma 2, c’est exactement comme le premier, en plus beau (RE Engine), plus fluide (consoles nouvelles générations), plus grand (map énorme et variée), avec des combats toujours solides, et tout ce qui faisait l’originalité du premier jeu (les pions, le côté réaliste). Malheureusement, les défauts eux sont toujours là aussi, et en prime, ce jeu est un remake déguisé. Pour preuve, le vrai titre (avec le 2) apparaît uniquement lors du début du cheminement de la vraie.

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *