DEMONS 3 / BLACK DEMONS (Noite Maldita – Dèmoni 3) de Umberto Lenzi (1991)

DEMONS 3 / BLACK DEMONS

Titre Original : Noite Maldita – Dèmoni 3
1991 – Italie
Genre : Horreur
Durée : 1h28
Réalisation : Umberto Lenzi
Musique : Franco Micalizzi
Scénario : Olga Pehar

Avec Keith Van Hoven, Joe Balogh, Sonia Curtis, Philip Murray, Juliana Teixeira, Maria Alves, Cléa Simoes et Justo Silva

Synopsis : Trois étudiants, Kevin, Jessica et leur demi-frère Dick, superstitieux et psychologiquement instable, parcourent le continent sud-américain pour le compte d’une maison de disques afin d’enregistrer des rythmes de samba rares. Lors d’un séjour au Brésil, l’imprudent Dick, qui nourrit une passion pour l’occultisme, assiste à une cérémonie rituelle d’incantation vaudou qu’il enregistre secrètement sur un magnétophone. Sans le savoir, il devient ainsi un véhicule du mal.

Il y a des jours comme ça, ou sans trop savoir pourquoi, on se lance des petits défis personnels. Alors que je n’avais déjà pas spécialement apprécié Demons 2 signé Lamberto Bava, je m’étais rappelé que si officiellement, il n’y avait que deux opus, signés Bava et produits par Argento, officieusement, la saga Demons continua jusqu’à atteindre, en dépit de toute logique, six opus. La magie de l’Italie lors de la fin des années 80 dirons certains. Et c’est ainsi que je me suis dit « tiens, pourquoi ne pas tenter de tous les voir ? ». Oui, pourquoi pas tiens. Après tout, vraies ou fausses suites, lorsque l’on se renseigne un minimum, il y a tout de même de sacrés réalisateurs sur cette fausse saga, avec Umberto Lenzi pour ce troisième opus, Michele Soavi et Sa Secte qui devient donc un Demons 4 dans certains pays, un remake du Masque du Démon de Bava réalisé par Bava (en gros, le fils livre un remake du film de son père qui sera renommé Demons 5 dans certains pays) puis Luigi Cozzi pour un sixième et ultime bien opus bien bordélique. Seulement si Demons 2 m’avait déjà déçu, ni voyant qu’une pâle copie du premier film, ce troisième opus, aussi appelé Black Demons, fait pire, puisqu’il lui manque un ingrédient primordial pour divertir le spectateur : du rythme. Alors, est-ce que Lenzi a dû jouer avec un budget plus que réduit ? Sans aucun doute, le film datant de 1991, période où le cinéma Italien allait plus que mal. Est-ce que le tournage à l’étranger n’a pas aidé ? Sans doute pas. Est-ce que l’ambiance sur le tournage a compliqué encore un peu les choses ? Si l’on en croit les rumeurs et anecdotes, c’est fort probable, car ce cher Lenzi, il s’est un peu embrouillé avec non pas un, mais deux de ses acteurs principaux. Déjà, il menait la vie dure à Sonia Curtis, jouant l’héroïne, car il ne l’a trouvé pas assez jolie pour avoir le premier rôle. Pas très sympa tout ça monsieur Lenzi, surtout que personnellement, je trouve qu’elle a un charmant minois.

Et puis apparemment, Lenzi s’embrouillait fréquemment avec Keith Van Hoven pendant tout le tournage… Un peu gênant, vu qu’il joue le demi-frère et que toute l’intrigue tourne autour de ses deux personnages. Bon, mais factuellement, qu’est-ce qui ne va pas dans Demons 3 ? Beaucoup de choses. Déjà, si vous voulez des démons et retrouver l’ambiance des deux premiers opus, oubliez de suite, ce film mettant en avant des zombies, noirs oui, anciens esclaves tout ça tout ça, lents, et qu’il est question de vaudou, comme dans pas mal de films de zombies Italiens. Alors, analysons tout ça, sans avoir de préjugés. Le scénario déjà… Demons 3, ou Black Demons, c’est peu intéressant. Trois Américains au Brésil, Dick qui est témoin d’un rituel vaudou et qui va amener le mal avec lui, alors que le groupe tombe en panne et tombe, joie du hasard, sur deux personnes qui se baladent à pied au milieu de nulle part, et les invite chez eux, dans une maison gigantesque à juste 300 mètres de là (le hasard hein, fuck les faux raccords). Et pendant un long moment, c’est à peu près tout, donc luttez pour ne pas vous endormir, car c’est d’un lent pas possible, avec, pendant la première heure, une seule mort. Ce qui ne serait pas gênant si le film était intéressant, que l’ambiance était au top, tout ça, sauf que souvent, rien ne va, et parfois, on arrivera même à rire du film. On peut rire des acteurs. Autant pour certains, on dira que ça passe, comme pour Sonia Curtis, mais pour les autres, dont la langue Anglaise (le film semble être tourné en Anglais, ou alors la synchronisation labiale est au top) n’est pas la langue maternelle, on les sent en train de lutter pour dire leur dialogue. Quant à l’ambiance, ne cherchez pas trop loin, on est dans du bis rital fauché de chez fauché, et tout le budget semble être parti dans le très peu d’effets gore du film.

Ce qui a au moins le mérite de les rendre sympathique, avec par exemple un œil arraché (spécialité Italienne ça). Le maquillage des zombies n’est pas si raté, mais Lenzi filme tout ça n’importe comment. Si bien que oui, parfois, on rigole, avec des zombies hyper lents, mais qui pour les besoins du scénario, doivent sans doute taper un marathon dès qu’ils ne sont plus dans le cadre pour rattraper leurs victimes. Parfois d’ailleurs, ils tapent des petites accélérations pour apparaître dans un plan, et j’admets… j’ai ri. Heureusement aussi que les personnages sont un peu cons, sinon le bodycount serait de 0. On passera sur le mixage sonore souvent abominable, avec des dialogues qui semblent étouffés. Pas grand-chose à sauver de ce faux Demons 3, dont l’intrigue avance aussi lentement que ces six morts-vivants, et où Lenzi semblait plus occupé à faire chier ses acteurs qu’à livrer un film intéressant. Pas le pire petit budget issu du cinéma Italien mourant du début des années 90, grâce à quelques bons effets, une actrice mignonne, et une poignée de séquences qui réveillent. Mais honnêtement, c’est sans doute mieux d’oublier le film.