SOUVIENS-TOI… L’ETE DERNIER 2 (I Still Know What You Did Last Summer) de Danny Cannon (1998)

SOUVIENS-TOI… L’ETE DERNIER 2

Titre Original : I Still Know What You Did Last Summer
1998 – Etats Unis
Genre : Slasher
Durée : 1h40
Réalisation : Danny Cannon
Musique : John Frozzell
Scénario : Trey Callaway

Avec Jennifer Love Hewitt, Freddie Prinze Jr., Brandy Norwood, Mekhi Phifer, Muse Watson, Bill Cobbs, Matthew Settle, Jeffrey Combs, Jack Black, Jennifer Esposito et John Hawkes

Synopsis : Un an après le terrible drame qui a décimé ses amis, Julie est toujours hantée par la terrible vengeance du tueur au crochet. Quand Karla l’invite à partager un séjour aux Bahamas, Julie y voit l’occasion de tout oublier. Les deux jeunes filles partent en compagnie de Tyrell, le petit ami de Karla et de Will, que Julie ne laisse pas indifférent. A leur arrivée, ils découvrent qu’ils sont les seuls hôtes de l’hôtel. La saison des ouragans vient juste de débuter. Et lorsque les premiers évènements étranges surviennent, Julie donne l’alarme, mais personne ne veut la croire.

Si le premier I Know What You Did Last Summer, renommé en France Souviens-toi l’été Dernier, a une certaine aura, c’est pour pleins de raisons. Outre le fait que le film est au final un divertissement tout à fait correct, bien que gentillet, on peut aussi dire que c’est le premier film a sortir après le succès de Scream, et donc, à surfer sur la vague. Le fait qu’il était déjà écrit (par le même scénariste, et avant Scream, quelle ironie) a dû faciliter la mise en production rapide du film. Le succès aidant, il ne fallait pas attendre longtemps pour qu’une suite débarque. Un an et un mois seulement après la sortie du premier film. Et comme pour d’autres films à l’époque (Scream 3), Kevin Williamson ne revient pas au scénario, étant bien trop occupé sur d’autres projets. Le réalisateur Jim Gillespie (qui signa par la suite le maudit mais pas si mauvais D-Tox avec Stallone) ne rempile pas non plus d’ailleurs. Même le compositeur John Debney ne revient pas. Au final, du premier opus, il ne reste que Jennifer Love Hewitt et Freddie Prinze Jr.. Et donc, où je voulais en venir moi ? Ah oui, le premier opus a une certaine aura, ce qui fait que la saga existe toujours aujourd’hui avec un vrai troisième opus (pas le DTV fumant de 2006) pour cette année, et une série il y a peu annulée après une seule saison sur Amazon, et ça j’avoue que ça me rend quand même curieux. Bref, le premier avait coûté 17 millions pour un box-office mondial de 125 millions, soit un film très rentable, le second voit son budget augmenter aux alentours de 30 millions, mais… n’en récoltera que 40. Un flop financier, bien que les ventes en VHS, puis DVD, ainsi que les diffusions télé ont dû minimiser. Et il faut dire que ce second opus n’a pas du tout la même aura que le premier. Il est même détesté par beaucoup. Ne l’ayant pas revu depuis sa sortie, revoir le film de nos jours, c’était un peu comme le redécouvrir, en HD, en VO, et avec au moins 25 ans de plus dans les dents.

Et oui, ce second opus est débile, clairement moins bon, mais… mais pas honteux pour autant, divertissant, rythmé. Par contre, là où le premier opus se basait sur 4 personnages aux personnalités bien établies et finalement, assez attachants, pour pouvoir baser sur tout ça un suspense efficace… Oubliez tout ça ici, car on est là dans un slasher pur et dur, sans réel suspense, qui se doit de multiplier les meurtres quitte à foutre son concept en l’air. Par contre, ce qui est plus surprenant, c’est de trouver au casting Jeffrey Combs en réceptionniste d’hôtel, John Hawkes dans un tout petit rôle, et Jack Black non crédité. Jennifer Love Hewitt et Freddie Prinze Jr., uniques survivants du premier, reviennent évidemment, et on peut dire qu’au final, le casting n’est pas dégueulasse. Hewitt est toujours charmante au possible, et malgré les clichés des personnages, le reste fait le boulot. Mais plus le métrage avance, plus il révèle des choix peu crédibles. Pour rappel, dans le premier, Ben Willis voulait se venger de 4 personnages. Il parvenait à en tuer deux, et donc, il y avait deux survivants. Et dans cette suite, qui délocalise aux Bahamas (dans les faits, le film fut tourné ailleurs), Ben Willis est de retour et… trucide quiconque est sur sa route. Il passe donc de personnage cherchant à se venger à gros psychopathe en puissance. Quand aux twists du métrage… Là aussi, c’est incroyablement débile. Entre la révélation d’un personnage qui fait bien sourire à la fin, le plan du tueur qui n’a strictement aucun sens (quitte à vouloir tuer les survivants, ben, tue-les, ne leur fait pas gagner un concours pour les Bahamas).

Un festival assez débile. La faute au scénariste ? Peut-être, je ne connais pas son travail, mais il a travaillé sur pas mal de séries plutôt bien cotées. Au réalisateur ? Possible, vu que Danny Cannon avait déjà commit peu de temps avant un certain Judge Dredd en 1995. Ceci dit, visuellement, le métrage est plutôt clean, et son cadre paradisiaque en plein ouragan a de la gueule. Juste une production lancée bien trop vite pour surfer sur un gros succès ? Ça, c’est certain au final que ça ne joue pas en faveur du film. Mais cette suite, elle est généreuse, plus sanglante que le premier, assez rythmée, jamais désagréable malgré ses nombreux défauts. Le truc en réalité, c’est que le film a beau souffrir de défauts, a beau être moins bon que le premier, a beau être con, il délivre malgré tout au public ce qu’il demandait. Un tueur increvable, plus de meurtres, un cadre différent, du sang, des courses poursuites, quelques acteurs qu’on aime. Forcément, dans le genre balisé du slasher, le film n’a rien d’exceptionnel, mais pas de quoi le détester non plus. Surtout que dans cette nouvelle vague de slashers débarquant à la fin des années 90, il y a tellement, mais vraiment tellement pire. Un plaisir coupable.