STARCRASH : LE CHOC DES ETOILES (Scontri Stellari oltre la Terza Dimensione) de Luigi Cozzi (1978)

STARCRASH : LE CHOC DES ETOILES

Titre Original : Scontri Stellari oltre la Terza Dimensione
1978 – Italie
Genre : Science Fiction
Durée : 1h34
Réalisation : Luigi Cozzi
Musique : John Barry
Scénario : Lewis Coates et Nat Wachsberger

Avec Marjoe Gortner, Caroline Munro, Christopher Plummer, David Hasselhoff, Judd Hamilton, Joe Spinell, Robert Tessier et Nadia Cassini

Synopsis : Aux confins de l’univers, le maléfique comte Zarth Arn s’oppose à l’Empire et à son bienveillant empereur. Deux aventuriers, Stella Star et Akton, reçoivent de l’empereur la dangereuse mission de trouver la base secrète de Zarth Arn.

En 1977 sort un film qui va chambouler le monde du cinéma. Non, pas Orca, ni Rage de Cronenberg, ni Suspiria (même si, quand même, Suspiria quoi), ni Eraserhead (même si, quand même, David Lynch quoi). Je parle bien entendu de Star Wars. Ça va redéfinir la science-fiction au cinéma, ça va se bousculer dans les salles, et ça va aussi redéfinir le marchandising. Et comme toujours quand il y a un succès, des clones débarquent, bien avant L’Attaque des Clones. Bon, beaucoup moins que les clones d’Alien, car le space opéra, ça demande tout de même plus de budget, mais quand même, et ce dès 1978. Et l’Italie s’est dépêchée avec plusieurs clones dès 1978, avec La Batailles des Etoiles de Alfonso Brescia et Starcrash de Luigi Cozzi qui nous intéresse ici. Là où le premier n’avait ni idées, ni budget, le métrage de Cozzi a par contre de quoi attirer le curieux, surtout qu’aux Etats Unis, la bête fut distribuée par Corman… rien d’étonnant dans le fond. Au niveau des clones, citons également, pour la culture, L’Humanoïde en 1979 de Aldo Lado (encore un film Italien, roh), Les Mercenaires de l’Espace en 1980 (produit par Corman, tiens), et bien entendu, Turkish Star Wars. Mais revenons en 1978 en Italie pour Starcrash. Un film d’un kitch absolu, que dis-je, abyssal, mais qui néanmoins est parvenu à avoir, attention, Caroline Munro en Han Solo… contrebandière je veux dire, souvent en bikini (de l’espace), Christopher Plummer en Empereur, David Hasselhoff en prince à sauver, Joe Spinell (Maniac) en grand méchant et attention, John Barry à la musique. Oui, ça fait du bon monde, pour un film que l’on pourrait autant objectivement noter 1/10 tant il est d’un kitch de tous les instants, raté, sans doute daté dès sa sortie, que certains acteurs semblent paumés, mais aussi 10/10… exactement pour les mêmes raisons. Un spectacle assez hallucinant et halluciné, mais quoi qu’il arrive d’une générosité extrême, si les pistolets lasers en plastique ne vous dérangent pas, que les vaisseaux avec pleins de boutons colorés qui clignotent non plus, tout comme le bikini de Caroline Munro, les éclairages colorés, les robots qui sont de vulgaires costumes en plastique portés par des acteurs, et j’en passe.

Caroline Munro joue donc Stellar Blade… ah non attendez, mauvaise fiche. Caroline Munro joue donc Stella Star, une contrebandière de l’espace faisant équipe avec un alien qui ressemble à un hippie classique des années 70, les expressions en moins (ça coûte moins cher), qui après avoir été arrêté, va être chargée d’une mission très importante. Retrouver la base secrète de Zarth Arn, le terrible Joe Spinell jamais crédible mais sa tenue n’aide pas, afin de mettre la main sur son arme secrète, qui a rendue déjà une équipe totalement folle. Oui, pas le budget pour une étoile de la mort ici. Mission donnée par Christopher Plummer lui-même, bien content d’être là, puisqu’il pouvait ainsi visiter Rome. Chacun ses petits plaisirs dans la vie. Et alors que la mission commence, rien ne va déjà. Entre les costumes kitch, les décors kitch, les bruitages kitch. Alors, pourtant, il y a quand même de l’argent, des décors construits, beaucoup, c’est ambitieux, mais c’est juste kitch en réalité. Même quand tout à coup, un plan à de la gueule, comme un vaisseau avançant dans l’espace, c’est alors le bruitage qui vient foutre la crédibilité du plan en l’air. Puis les acteurs et leurs dialogues n’aident pas. Il faut voir l’empereur donner sa mission à Stella, qui sera immédiatement d’accord pour risquer sa vie, Akton son compagnon dire qu’il faut aller sur Arrakis (oui on n’a peur de rien), Stellar nous montrer que l’hyper-espace de Star Wars, c’était quand même beaucoup mieux fichu, et nous dire que le trajet ne prendra que deux heures, sauf qu’il ne suffit que d’un plan sur les personnages pour dire « sortons de l’hyper espace, nous y sommes ». Le voyage aurait été le moment parfait pour développer un peu les personnages par exemple, mais non, rien de rien. Et vous voulez rire ? Arrakis n’est pas une planète de sable, mais une planète recouverte d’eau, et sur place, mince alors, le robot accompagnant Stella se fait flinguer (enfin, blesser), et Stella est capturée par des amazones (de l’espace), donc go les bikini yaaay. Et je vous assure, voir un tas de jolies filles en bikini dans un vaisseau spatial, c’est étrange.

Mais voilà, Starcrash, ça a beau être kitch, raté, avec des dialogues parfois hallucinants, et des effets spéciaux très spéciaux, ainsi que de grandes fautes de goût (il faut voir le robot géant avancer sur la plage, animé maladroitement en image par image), c’est aussi extrêmement rythmé, extrêmement généreux, et donc c’est une certaine vision du cinéma d’exploitation, qui ne cherche pas à être du grand cinéma, mais à divertir son public. Et sur ce point, autant le dire, il y parvient. Le pire, et donc le meilleur, étant que l’on sent que tout ceci a été fait le plus sérieusement du monde, que le tout était hyper ambitieux, et c’est ce qui lui donne au final son côté nanar. Car contrairement, par exemple, au cinéma de Bruno Mattei, le film de Luigi Cozzi a été fait avec envie, il surfe sur le succès de Star Wars mais ne livre pas un copier-coller bête et méchant, ça ne joue pas très bien et Caroline Munro, très agréable pour les yeux, ne correspond pas vraiment pour son rôle, mais ça essaye de jouer. Et ça a beau être kitch, c’est blindé d’effets en tout genre, de maquettes, de mate painting, et ça à chaque plan. Là où chez Mattei, entre deux idées à la con, on se fait chier car ça filme du vide, purement et simplement, en copiant d’autres films parfois à la ligne de dialogue près, sans aucun budget, sans diriger aucun acteur ni rien. Starcrash, techniquement, n’est pas bon non plus, mais il a le mérite de faire sourire le spectateur et de ne pas l’ennuyer. Ce qui est déjà une preuve d’honnêteté. Ah, attendez, je vous ai dit qu’il y avait presque une romance entre Stellar et Elle, un robot en plastique ? Et que Aktor sortira un sabre laser à un moment ? Et que Stellar, à qui l’on confie la mission, et celle qu’il faut sauver tout le long du film ? Ben voilà. Il se passe toujours quelque chose dans Starcrash, il y a toujours des effets de partout, toujours de nouveaux retournements de situations, et si en plus, vous tentez l’expérience avec des amis et des bières, aucun doute que le métrage sera un grand moment. Car pour le spectateur aussi, la vie est faite de petits plaisirs. Maintenant, comme il est impossible de noter convenablement un film méritait autant 1 que 10, et bien on va trancher.

Les plus

Que c’est drôle
Que c’est kitch
Ultra généreux
Il se passe toujours un truc
Caroline Munro souvent en bikini

Les moins

Que c’est difficile à prendre au sérieux
Que c’est kitch
Des effets vraiment spéciaux
Ça ne joue vraiment pas bien

En bref : Un an après Star Wars, l’Italie nous offrait Starcrash, un grand moment de rigolade, kitch avant même sa sortie, mais tellement drôle et généreux qu’on lui pardonne quasiment tout.

A FEW WORDS IN ENGLISH
THE GOOD THE BAD
♥ It’s so fun
♥ So kitch
♥ Very generous
♥ There’s always something happening
♥ Caroline Munro, often wearing a bikini
⊗ Hard to take seriously
⊗ So kitch
⊗ Some effects are really special
⊗ The acting is not great
One year after Star Wars, Italia gave us Starcrash, a great moment to laugh, kitch even before release, but so fun and generous that we forgive it.

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