T2 TRAINSPOTTING de Danny Boyle (2017)

T2 TRAINSPOTTING

Titre Original : T2 Trainspotting
2017 – Angleterre
Genre : Comédie noire
Durée : 1h57
Réalisation : Danny Boyle
Musique : Rick Smith
Scénario : John Hodge

Avec Ewan McGregor, Ewen Bremner, Jonny Lee Miller, Robert Carlyle, Anjela Nedyalkova, Kelly Macdonald, Shirley Henderson, James Cosmo, Steven Robertson, Elek Kish et Simon Weir

Synopsis : Vingt ans ont passé depuis que Mark Renton a trahi ses amis en leur volant le fameux butin de 16 000 £. Menant une nouvelle vie à Amsterdam et maintenant âgé de 46 ans, Renton est en plein divorce et est bientôt licencié de son travail. Au bord du gouffre, il décide de revenir à Édimbourg, en voyage nostalgique. De son côté, Spud Murphy est retourné dans un cycle de dépendance à l’héroïne après s’être séparé de sa femme Gail et avoir perdu le droit de visite à son fils, Fergus. Quant à Simon « Sick Boy » Williamson, accro à la cocaïne, vit de combines de maître-chanteur avec la complicité de sa jeune petite-amie d’origine bulgare, Veronika. Enfin, Begbie, est toujours en prison, mais prépare son évasion.

Comme tout le monde, j’aime Trainspotting, et ce même si je ne l’ai pas découvert à l’époque, dans les années 90, mais bien en retard grâce à un ami. Contrairement à beaucoup par contre, je ne me suis jamais considéré comme un fan de Danny Boyle. Et c’est récemment, en découvrant son dernier métrage, qu’une réflexion est apparue. Je n’ai jamais été fan de Danny Boyle, lui reprochant parfois son style surexcité, et pourtant, il n’y a aucun film dans sa filmographie que je considère comme véritablement mauvais. Pas même La Plage, souvent moqué, que Boyle lui-même admet avoir en parti foiré, mais qui n’est pas non plus un mauvais film, juste, son plus faible. C’est ainsi que je me suis lancé le défi de me refaire la filmographie de Danny Boyle, depuis son premier film, Petits Meurtres entre Amis (Shallow Grave), dont je suis par contre fan là. C’était aussi et surtout l’occasion de revoir Trainspotting 2, qui ne m’avait pas emballé plus que ça à sa sortie, sans le trouver lui aussi mauvais. Juste, moins noir, moins fou, moins imaginatif que l’original, dépourvu de la même énergie. Et pour redécouvrir le film, quoi de mieux qu’un peu de recul, et d’enchaîner les deux films, l’un après l’autre. Que dire du coup de cette nouvelle vision ? Et bien que soit les goûts changent avec le temps, ou alors que j’avais décidé du sort du film avant même sa sortie à l’époque, n’y voyant que le trip nostalgique que les studios nous vendaient déjà depuis quelques années (ah Star Wars 7). Car si nostalgie il y a ici, bien évidemment, en retrouvant 20 ans après les rues d’Edimbourg et la bande de Renton avec leurs coups foireux, le métrage se sert de cette nostalgie comme moteur narratif de plutôt belle manière en réalité.

Moins noir, oui, moins fou, clairement aussi, avec des personnages ayant vieillis, des acteurs qui ont aussi vieillis, et une maturité pour Danny Boyle (car entre temps, il aura relancé la mode des zombies/infectés avec 28 Jours Plus Tard, tenté la science-fiction avec Sunshine, gagné des oscars avec Slumdog Millionnaire et 127 Heures, sans oublier qu’il est occupé des oscars de 2012), mais également pour son scénariste John Hodge, avec qui il a énormément travaillé (ses 4 premiers films, Trance aussi). Et du coup, ce trip nostalgique, que les studios aiment tant, il se transforme entre les mains de la fine équipe en constat, un constat amer. Les années passent, et on revient toujours au même point, on croit évoluer, s’en sortir, mais tout revient au même. Tout commence toujours par une opportunité, puis vient la trahison. Trainspotting 2 parvient même au détour de quelques scènes à être à la fois pertinent et touchant, notamment lors de la scène où nos personnages se rappellent de leur ami Tommy. Une scène très révélatrice, où l’on peut voir Renton et Simon se tirer dans les pattes, se renvoyer la balle et donc, les responsabilités, tandis que Spud, clairement le cœur émotionnel du film, montre un respect sans faille avec le passé, alors même que le passé ne lui a pas fait de cadeaux. Bref… Trainspotting 2 nous ramène donc à Edimbourg, pour le retour de Renton sur place (Ewan McGregor). Il n’avait pas daigné revenir une seule fois après le premier film. Son retour évidemment ne va pas toujours bien se passer, Spud ayant rechuté dans l’héroïne et Simon étant à la tête de magouilles plus ou moins efficaces… surtout moins. Quant à Begbie, rien d’étonnant à le retrouver en prison, m’enfin, pas pour longtemps, puisqu’il trouvera bien moyen de s’en sortir et de revenir amener de nouveaux soucis à la bande. Et dès la scène d’ouverture, nous sommes en quelque sorte rassurés. Oui, Trainspotting 2 fait évoluer la formule, évidemment, 20 ans le séparent du premier film, mais il réussit à retrouver assez souvent l’énergie pop et presque sale gosse du premier métrage.

Danny Boyle est en forme et se lâche dans une mise en scène ultra dynamique et un montage hyper actif, comme si son film précédent, le biopic sur Steve Jobs, n’avait été qu’une pause créative visuellement, et qu’il devrait se rattraper depuis. Le scénario de John Hodge, bien que moins percutant que le film original (et la durée du film de 2h n’aide peut-être pas à ce niveau ?) est plus pertinent qu’il n’y paraît donc, mais outre son message sur la nostalgie, le développement de ses personnages, le retour de quelques anciens (Diane), les nouveaux personnages, il parvient également à trouver de la place pour enchaîner par moment les situations folles qui laissent les acteurs et Danny Boyle s’exprimer, souvent de manière assez brute, et donc, rafraichissante. La présentation des différents personnages en ouverture, l’arrivée à Edimbourg qui a bien changé avec les années, le coup du vol de carte bleue dans un bar avec en prime une magnifique chanson sur les catholiques, ainsi que la haine affichée par Begbie pour Renton, que de moments forts, à la fois drôles, hyper dynamiques mais ayant bien quelque chose à raconter. Sans jamais atteindre l’énergie de l’opus original, certes, mais pourtant loin d’être aussi inutile que dans mes souvenirs, et surtout que des autres suites tardives qui débarquent encore, de nos jours. En réalité, vu bout à bout avec le métrage original, Trainspotting 2 en sort même, à mon sens, grandi. Différent mais pareil, complémentaire, moins percutent mais plus actuel. Sans oublier la souvent superbe bande son, avec quelques classiques qui reviennent, et quelques nouveaux morceaux tout aussi punchy. Non, avec les années, j’aime beaucoup Trainspotting 2, pour sa proposition, sa nostalgie pas si gratuite, le style de Boyle dessus, le retour des acteurs tous heureux d’être là. Et en soit, déjà ça, c’est un miracle en réalité.

Les plus

Retrouver l’ambiance, les lieux, les personnages
Une suite tardive qui sait quoi faire de la nostalgie
Hyper énergétique
Spud, personnage touchant
Des moments bien drôles

Les moins

Moins percutant et original que le premier
Evidemment, la dynamique est différente

En bref : Trainspotting 2 réunit l’équipe, à la fois devant et derrière la caméra, et se sert de la nostalgie pour afficher un regard touchant sur certains personnages, mais un regard amer sur la nostalgie même. Pas aussi fou, ni original, ni percutant que l’original, mais une bonne suite, souvent pertinente.

A FEW WORDS IN ENGLISH
THE GOOD THE BAD
♥ To be back, with the atmosphere, the location, the cast
♥ The sequel knows what to do with nostalgia
♥ So much energy in here
♥ Spud, a touching character
♥ Some very funny moments
⊗ Less original and crazy
⊗ Of course, the dynamic is also different
Trainspotting 2 is a reunion, in front and behind the camera, and uses nostalgia to give us a touching look on some characters, but also a raw look at nostalgia itself. Not as crazy, or original, or memorable as the first, but a good sequel.

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *