LES 4 FANTASTIQUES (Fantastic Four) de Josh Trank (2015)

LES 4 FANTASTIQUES

Titre Original : Fantastic Four
2015 – Etats Unis
Genre : Super Héros
Durée : 1h40
Réalisation : Josh Trank
Musique : Marco Beltrami et Philip Glass
Scénario : Jeremy Slater, Simon Kinberg et Josh Trank

Avec Miles Teller, Michael B. Jordan, Kate Mara, Jamie Bell, Toby Kebbell, Reg E. Cathey, Tim Blake Nelson, Joshua Montes, Dan Castellaneta et Owen Judge

Synopsis : Adaptation moderne et résolument nouvelle de la plus ancienne équipe de super-héros Marvel, le film se concentre sur quatre jeunes génies qui se retrouvent projetés dans un univers alternatif et dangereux, qui modifie leurs formes physiques mais aussi leurs vies de façon radicale. Ils devront apprendre à maîtriser leurs nouvelles capacités et à travailler ensemble pour sauver la Terre d’un ancien allié devenu leur ennemi.

Les 4 Fantastiques, c’est un cas d’école. Et oui je parle bien de la version de 2015, que je n’avais jamais vu avant aujourd’hui, et non pas de la nouvelle version made in MCU, ni des premières adaptations (secondes en fait) de 2005 et 2007. Un gigantesque four au box-office, des pertes d’environ 100 millions pour le studio, un réalisateur qui renie le film et tua sa carrière en un seul petit tweet le jour avant la sortie du métrage, une production calamiteuse, un budget qui est réduit petit à petit, un tournage additionnel pour remodeler le film, un nouveau montage. Tout ça, au final, pour un film fait pour de mauvaises raisons. Oui, la Fox à l’époque, comme Dimension Films avec ses sagas Hellraiser ou Children of the Corn, ou Sony avec Spider-Man, devait absolument faire une suite ou une nouvelle version des 4 Fantastiques avant 2015 ou bien ils perdaient les droits des personnages. Ce qui aurait bien arrangé Marvel, qui a donc dû attendre le rachat de la Fox pour ramener dans leur catalogue les personnages, et ainsi surtout faire leur nouvelle version. Sur le papier, Les 4 Fantastiques, c’est un métrage de Josh Trank, révélé peu de temps avant par Chronicle, son film de super-héros filmé à la manière d’un found footage. Un film que j’aime beaucoup d’ailleurs, assez sombre, mais pertinent dans ce qu’il raconte. Le voir donc avec un gros budget sur un film de super héros, c’était alléchant, surtout qu’au casting, il y a Miles Teller (Whiplash, Top Gun 2), à l’époque surtout connu pour… Divergent. Mais il y a aussi Kate Mara, Michael B. Jordan. Miles Teller d’ailleurs, le réalisateur a dû se battre avec le studio pour que son choix soit respecté. Studio qui du coup, pour bien mettre dans l’ambiance dès la pré-production, a embauché Kate Mara alors que le réalisateur n’en voulait pas. Les joies des films de studio hein ! 2/5 de moyenne dans la presse Française, 4.3/10 sur imdb, 3.8/10 sur senscritique… Est-ce que c’est vraiment le pire film de super héros de tout les temps comme certains le clament haut et fort ? Alors, non, clairement pas, mais c’est très loin d’être bon pour autant. Et pourtant, oui, en vrai, sans mentir, ça ne débute pas si mal que ça. On a même envie de dire que les 40 premières minutes, bien que loin d’être exceptionnelles, sont tout à fait correctes.

Une origine story, certes un peu trop focalisée sur Reed (Teller donc) et délaissant tout les autres passé quelques lignes d’exposition, mais qui montre des intentions intéressantes, un ton qui se veut plus sombre, un côté plus dramatique et réaliste, à l’image certes de pas mal de films de super héros solo de l’époque (les Nolan, les Amazing Spider-Man, le début du DCEU), mais donc à des années lumières du MCU. On sent que le scénario avait une idée claire de son orientation, des sujets adultes qu’il voulait aborder, avant de se faire saborder. Les effets spéciaux sont plutôt corrects, les acteurs font le boulot qu’on leur demande, la mise en scène a bien ci et là quelques idées pour ne pas simplement en faire un film de studio. On peut même dire, lorsqu’arrive enfin le moment fatidique qui va donner leurs pouvoirs aux fameux héros, que le film prend un tournant surprenant, et agréable, pas loin du body horror. D’ailleurs, pour une production à gros budget et tout public, le film flirte à deux reprises avec l’horreur, et c’est un choix au final agréable. La première découverte des pouvoirs de nos héros, entre Jamie Bell qui devient alors homme de pierre, Reed qui allonge de manière organique et bien fichue ses membres, la torche humaine, la femme invisible… Tout ça fonctionne bien. C’est malheureusement le point de rupture du film, le moment où le scénario, le montage, la cohérence et sans doute les producteurs et surtout les exécutifs nous disent de bien aller nous faire foutre. On avait une ouverture simple, classique, mais avec de possibles évolutions de personnages, une découverte de pouvoirs dans la douleur, et au lieu de jouer là-dessus, le film nous offre alors un magnifique carton « un an plus tard » qui fait office de doigt d’honneur. Dites alors adieu au développement de personnage, adieu à l’horreur, adieu aussi à l’apprentissage des pouvoirs, et bonjour à… bonjour à une histoire rushée comme pas possible qui en prime, n’a rien à dire. Elle est sans doute là, la grosse déception du public et de la critique, et cette haine envers le film. Des mauvais films, on en a tous déjà vu, mais un film qui se décide à broyer chaque idée et à rusher sa seconde partie en ne racontant rien finalement, et même pire, en ne montrant quasiment jamais d’action, c’est une désillusion.

Donc tout reprend un an plus tard, nos personnages maitrisent plus ou moins leurs pouvoirs, plus personne n’a rien à raconter, il faut juste retourner à l’endroit où ils ont obtenus leurs pouvoirs, ce qui va leur permettre de retrouver un personnage abandonné là-bas trente minutes plus tôt, et pas de temps à perdre, car alors qu’il reste environ 20 minutes au compteur, le film présente alors son antagoniste, n’a jamais le temps de le rendre effrayant, crédible ou intéressant, on n’a même pas encore eu une seule scène d’action, ni une seule scène où nos héros travaillent ensembles, mais les voilà, à devoir affronter une menace, et en trois claquements de doigt, dans la scène la moins climatique qui soit, tout est finit, hop petit gag de fin pour donner le titre au film, fondu au noir, fin, merci, bisou. Oui, la désillusion fait très mal. Comme une claque pour un retour à la réalité. Ça n’aura beau ne durer que 1h40, on se rend compte qu’au final, on a assisté à 1h40 de rien. Pas d’arcs narratifs, aucune vraie scène d’action (3 grosses scènes auraient étés juste coupées du montage, comme quoi, le studio sait qu’on veut du blabla devant un blockbuster de super héros…), aucun personnage développé ou se développant au fur et à mesure, la promesse d’une origine story avec apprentissage de pouvoirs qui est zappée en un fond noir, un méchant qui débarque quasi à la toute fin, et une scène finale qui fait toujours rire 10 ans après sa sortie, sauf qu’elle n’est pas faite pour être drôle. Les intentions restent visibles, une poignée de scènes sortent du lot, quelques jolis plans aussi, certains acteurs ont en prime notre capital sympathie, mais il faut l’avouer, le résultat final lui n’est pas très bon, du tout. C’est même, pour rester chez la Fox, moins bon que les X-Men à la qualité descendante qu’ils produisaient entre 2014 et 2019. Alors qu’en soit, le métrage ne fait rien d’horrible, dans sa mise en scène, sa photographie ou même ses CGI. C’est sans doute ça le pire. Il est mauvais car on l’a vidé de toute substance, et du coup, on assiste juste à un long moment de vide, avec des héros qui obtiennent des pouvoirs, s’en servent, et bim, fin.

Les plus

La première partie reste fonctionnelle
Les intentions de départ, que l’on aperçoit
Une poignée de scènes sortent du lot
Le casting n’est pas mauvais

Les moins

Un film qui ne raconte strictement rien
1h40 de vide
A part le final (raté), aucune scène d’action
Un méchant qui débarque pour mourir 5 minutes après
Des personnages juste effleurés, et encore

En bref : Les 4 Fantastiques version 2015 est un des films les plus détestés et moqués dans le genre super héroïque. Alors, ce n’est pas irregardable, loin de là, la première heure est même plutôt plaisante, mais dès lors que l’on passe dans la seconde partie, tout s’écroule, et on assiste médusé à l’autodestruction du film, qui se termine sans éclat, sans fracas, sans action, sans dilemme. Juste, il atteint 1h40 et se termine. C’est sans doute à cause de ça qu’il se fait démonter, alors que techniquement, autant le MCU que le DCEU ont fait tout aussi mauvais.

A FEW WORDS IN ENGLISH
THE GOOD THE BAD
♥ The first part still works
♥ You can see the intentions
♥ Some scenes can be saved
♥ The cast is not that bad
⊗ The film has nothing to say
⊗ 100 minutes of emptiness
⊗ Except the bad finale, no action scene
⊗ The bad guy arrives at the end, just to die
⊗ The characters have no development
Fantastic Four, the 2015 version, is one of the most hated and mocked film in the genre. Well, it’s not unwatchable, far from it, the first hour can even be entertaining, but when the second half starts, everything falls apart, the film self-destructs, and it ends with a whimper, with no emotion, no action, nothing. Just, it reaches 100 minutes and ends.

Une réflexion sur « LES 4 FANTASTIQUES (Fantastic Four) de Josh Trank (2015) »

  1. Eh bien, ça ne donne pas envie. Le peut-être c’est que l’ai en DVD, acheté sur une brocante je crois. Jamais regardé. Je me dis que j’ai tellement mieux à voir.
    Mais bon, les images que tu publies ne sont pas si moches. La question est : est-ce que j’ai envie de m’infliger ça alors que je garde un bon souvenir des FF dans leur « premiers pas » sous bannière officielle Marvel ?
    Une dernière question : Stan était-il déjà mort quand le film est sorti ? Et si non, fait-il son traditionnel caméo dans le film ?

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