Titre Original : Petaka Gunung Gede
2025 – Indonésie
Genre : Horreur
Durée : 1h38
Réalisation : Azhar Kinoi Lubis
Musique : Mikhael Alpha Beltsazar
Scénario : Upi
Avec Arla Ailani, Adzana Shaliha, Endy Arfian, Raihan Khan, Moh Iqbal Sulaiman, Jeremie Moeremans, Razan Zu, Teuku Rifnu Wikana, Mieke Amalia et Umar Lubis
Synopsis : Maya et Ita sont deux amies inséparables. Alors qu’il reste un peu de temps durant leurs vacances scolaires, elles décident de partir avec le frère de Maya et un groupe d’amis en montagne sur le Mont Gede. Seulement sur place, les superstitions ont la vie dure…
Oui, j’aime le cinéma Indonésien, et j’aime le cinéma horrifique Indonésien. Si je pouvais, je verrais tout ce qui s’y produit, même si j’admets volontiers qu’une bonne partie est restée bloquée dans un certain cinéma traditionnel aujourd’hui révolu, avec des effets spéciaux peu sérieux par exemple, un ton difficile à prendre au sérieux aussi. Mais voilà, encore une fois, depuis un peu plus de 10 ans et l’arrivée de nouveaux cinéastes, le cinéma d’horreur a commencé à bouger. Et depuis quelques années-là, il y a un petit boom sur un élément qui fait souvent fureur un peu partout. A savoir, les histoires vraies. Quoi de mieux que de placarder sur une affiche, un trailer, ou le début d’un film le fameux « d’après une histoire vraie » pour attirer le spectateur friand d’histoires sordides au cinéma ? Sauf que doucement, à force, on a l’impression que tout a été raconter et qu’il faut donc aller dans les fonds de tiroirs. On avait eu KKK, qui adaptait une prétendue histoire vraie qui avait été racontée sur un fil twitter… Maintenant, nous avons Haunting of Mount Gede, une prétendue histoire vraie qui adapte une vidéo qui a fait sensation sur Tik Tok… Bon, je ne suis pas là pour juger de ce qui plait ou non aux nouvelles générations, surtout que le cas Tik Tok est passionnant dans le sens où en fonction de notre pays, le contenu n’a rien à voir. Vulgaire en occident, plus « anecdotique » en Asie. Ici, deux amies hyper proches, Maya et Ita, qui pour finir leurs vacances, décident de partir en montagne avec plusieurs autres amis, et avec le frère de Maya. Evidemment, Maya est beaucoup plus sensible aux esprits et les voit déjà au quotidien, et les choses vont rapidement mal tourner, Ita se faisant tourmenter par les esprits de la montagne, allant jusqu’à être possédée.
Et Haunting of Mount Gede, c’est moyen. Pas catastrophique, mais jamais génial. Peu original par contre, évidemment. Un film qui, lorsque l’on aime le genre, est difficile à totalement détester, mais qui en toute objectivité est plombé par des milliers de petits défauts, en permanence. Et ça, venant de Azhar Kinoi Lubis, réalisateur de pas mal de films de genre, dont Follow me to Hell (moyen) et Mangkujiwo (moyen), c’était presque prévisible. Déjà car il y a un souci d’écriture de personnages. Tout est misé sur Maya et Ita, si bien que tous les autres membres du groupe, même le frère de Maya, semblent souvent effacés, et que l’on a du mal à comprendre pleinement ce qu’ils pensent. Beaucoup semblent par exemple énervés par les réactions d’Ita au fur et à mesure de l’escalade de la montagne, mais pourtant, ce seront eux qui seront les premiers à aller chercher de l’aide et à tenter de véritablement sauver Ita, qu’ils considèrent comme une amie. Ensuite, il y a le scénario, qui au lieu de jouer dans la simplicité, avec un ou plusieurs esprits qui en ont après la jeune femme, peu importe la raison, veut faire compliqué en se croyant plus intelligent qu’il ne l’est. Ce qui résulte en une toute dernière ligne droite décevante, persuadée d’avoir un twist du tonnerre venant absolument tout redéfinir, mais qui tombe en réalité totalement à plat, en plus d’être finalement peu crédible. La liste des défauts, longue, continue dans les autres domaines, comme les effets spéciaux et les mécaniques pour faire peur aux spectateurs. Les effets, comme souvent, on les divise en deux catégories. Il y a les maquillages, en soit très réussis, et les effets digitaux, jamais crédibles et hyper voyants, beaucoup plus tape à l’œil en réalité. Quant à la peur, il y a comme toujours deux écoles, à savoir l’ambiance et le jumpscare, et Haunting of Mount Gede veut jouer sur les deux, quitte par moment à accumuler un peu trop les jumpscares.
Mais pourtant, encore une fois, tout n’est pas à jeter, et il est difficile pour moi de totalement jeter la pierre au métrage et à son réalisateur. Déjà car passé l’ouverture en ville et donc la présentation des personnages, le film nous emmène directement en montagne, et donc bénéficie d’un rythme soutenu d’un côté, et de magnifiques (vraiment) décors naturels de l’autre. Ses jumpscares sont un peu trop fréquents pour moi, mais il faut aussi avouer que le réalisateur tente de poser une atmosphère souvent lourde sur son métrage, via la photographie, via la lenteur des plans, des plans d’ensemble bien plus larges où le mal se cache, et un sound design qui, jumpscares de côté, se fait plutôt minime et donc, fonctionne. Et ce yoyo entre ce qui fonctionne et ce qui ne fonctionne pas se retrouve aussi dans les menaces du film, puisque le film bouffe à tous les râteliers. Parfois, ça fonctionne au top avec des esprits au look qui dérange, des apparitions furtives au loin, des plans à la photographie léchée, des moments sanglants même parfois, et à d’autres, le film en fait trop, et a recours à une imagerie numérique moins crédible, et bien entendu, à des moments où Ita est possédée et où l’actrice, dans la grande tradition du genre, en fait des caisses en riant comme une tarée, quitte à énerver. Alors oui, ce yoyo, il est clairement dommage. Dommage car il abaisse le verdict final d’un film efficace en soit. Mais quand on aime le genre, on se dit aussi que l’Indonésie a fait bien pire (et bien mieux, oui).
Les plus
Quelques apparitions très réussies
L’ambiance en général
Les beaux décors naturels
Jamais ennuyeux
Les moins
Des CGI ratés
Une possession hystérique, encore
Trop de jumpscares
Des personnages parfois mal définis
En bref : Haunting of Mount Gede, c’est, en soit, moyen. Jamais totalement mauvais mais jamais totalement bon. Parsemé de bons moments, de bonnes intentions, mais dont la simplicité est souvent gâchée par un abus de mauvais CGI, de twists et j’en passe. Divertissant, mais oubliable.
A FEW WORDS IN ENGLISH | |
THE GOOD | THE BAD |
♥ Some good jumpscares ♥ The atmosphere in general ♥ Beautiful natural landscapes ♥ Never boring |
⊗ Bad CGI ⊗ An hysterical possession, again ⊗ Too many jumpscares ⊗ Bad characters, badly defined |
Haunting of Mount Gede it’s, in fact, not that good. Never totally bad, but never really good. With good moments, good intentions, but its simplicity is often broken by too many CGI, twists and more. Entertaining and forgettable. |