Titre Original : American Risciò
1989 – Italie
Genre : Thriller
Durée : 1h36
Réalisation : Sergio Martino
Musique : Luciano Michelini
Scénario : Sauro Scavolini, Roberto Leoni et Maria Perrone Capano
Avec Mitch Gaylord, Daniel Greene, Victoria Prouty, Donald Pleasence, Michi Kobi Roger Pretto, Regina Rodriguez et Darin De Paul
Synopsis : À Miami, Scott est un jeune homme qui traîne un rickshaw dans les rues de la ville pour gagner sa vie et, entre un client et un autre, rencontre un jour une belle fille avec laquelle il flirte, mais découvre ce faisant qu’il est espionné par un homme. Après avoir attrapé le voyeur, Scott le bat et s’enfuit. Quelque temps plus tard, l’inconnu qui l’espionnait est retrouvé mort, ainsi que d’autres personnes avec lesquelles le garçon était en contact direct. Se sentant traqué, Scott s’enfuit jusqu’à ce qu’il trouve refuge chez Madame Luna, une femme orientale aux pouvoirs paranormaux.
1989. On le sait, le cinéma Italien allait très mal. 1989, c’est l’année de Alien la Créature des Abysses pour Antonio Margheriti, l’année de Evil Train de Jeff Kwitny, de Hell’s Gate et Hitcher in the Dark pour Umberto Lenzi, de House of Clocks pour Lucio Fulci, de Killer Crocodile pour Fabrizio de Angelis, de Maya de Marcello Avallone, de Metamorphosis de George Eastman… Le point commun ? Il y a très peu de bons films dans cette liste. Et pour ce bon vieux Sergio Martino ? American Riscio, renommé American Rickshaw, ou juste Rickshaw parfois, ou même American Tiger aux Etats Unis. Un métrage qu’il tourne en Floride, aux alentours de Miami, un thriller lorgnant vers le fantastique, et mettant en vedette un ancien champion, gymnaste, en la personne de Mitch Gaylord. Et en prime, on a droit pour un petit rôle à Donald Pleasence, toujours partant pour tourner dans des films Italiens entre deux films Halloween, après avoir joué dans Spectres pour Marcello Avallone, mais aussi Le Tueur de la Pleine Lune de Ruggero Deodata, Paganini Horror de Luigi Cozzi, quelques métrages plus sérieux, et bien entendu Phenomena de Dario Argento. Ici d’ailleurs, on pourra rire, puisque sa première entrée en scène se fera sur scène, face à une audience, où il tiendra un speech qui semble tout droit sorti d’Halloween, comme s’il reprenait, ou continuait une nouvelle fois son rôle du docteur Loomis. Mais passons, puisque Loomis, enfin Donald Pleasence, il n’a qu’un petit rôle, et que le tout se concentre sur un chauffeur de rickshaw qui, alors qu’il pensait s’envoyer tranquillement en l’air avec une rousse stripteaseuse, a en fait été piégé par un voyeur qui comptait bien tout filmer.
Alors qu’il se pensait en sécurité, après avoir récupéré la bande et tabassé le voyeur, il se rend compte qu’on l’a bien eu, il n’a pas la bonne cassette, mais en revenant sur place, le voyeur a été tué. Les lieux prennent feu, la police débarque, il s’enfuit, poursuivit par un homme mystérieux, et apprendra que pas de bol, le voyeur décédé, c’était le fils de ce cher Donald Pleasence. American Rickshaw, c’est, dans les faits, dans les grandes lignes, et assez souvent, un thriller comme il en pleuvait à la fin des années 80 et au début des années 90. Jamais désagréable, mais jamais brillant non plus. Mais l’ensemble, le plus souvent, parvient à divertir. Martino filme proprement son métrage, le scénario tient au départ la route malgré quelques événements surnaturels qui laissent songeur, et Victoria Prouty, souvent en string, est un plaisir pour les yeux. Ils savent comment retenir l’attention du public ces Italiens ! Alors, c’est du thriller très classique, et qui jamais ne va surprendre, à part pour les quelques éléments qui sont un peu trop ancrés dans leur époque, comme ce magnifique dialogue où notre héros retrouve la trace de la stripteaseuse pour lui poser des questions, et le menace avec une seringue en nous sortant un beau dialogue sur le sida. Ah, et il paraît qu’il y a la police dans le récit, enfin, ils apparaissent pour faire leur boulot de temps en temps, mais comme souvent en Italie (et en Corée hein, on ne les oublie pas), ils ne servent finalement pas à grand-chose pour l’intrigue. Et notre héros, poursuivi et accusé à tort, trouvera de l’aide auprès d’une Chinoise et son chat. Très important le chat ! Et c’est à partir de là, après tout de même un sacré bout de temps où le métrage se la joue terre-à-terre (une bonne heure) que le tout plonge dans le fantastique.
Mais juste avant, vous reprendrez bien un peu de nudité gratuite hein ? Pour faire passer la pilule. Non, plus sérieusement, le souci c’est que le scénario, s’il a parfois des bonnes idées, ne sait pas toujours quoi en faire. Parfois c’est classique et fonctionnel, à d’autres moments original mais totalement foiré, puis prévisible et laborieux, et ainsi de suite. American Rickshaw voudrait être un polar mystique mais devient souvent absurde. Car il y a des scènes, surtout vers la fin, il faut le voir pour le croire, c’est vraiment incroyable, et pas dans le bon sens du terme. Mention spéciale à l’attaque du chat en peluche, ainsi qu’au petit bonhomme en mousse pour un accident de camion, sans oublier ce grand final, nawak et blindé de faux raccords. Alors, ce n’est jamais ennuyeux, c’est court, concis et la narration est fluide, mais avec un tel bordel scénaristique, encore heureux, quand on passe du simple thriller à une grand-mère Chinoise psychique puis notre Donald Pleasence qui vient voler la vedette à tout le monde lorsque le film plonge dans le nawak… euh le fantastique je veux dire. Le tout avec l’année du tigre, des talismans, des complots, des chats, des cobras, une clé qui fond et traverse une main… et tiens, vous reprendrez bien un peu de nudité sur une jeune Chinoise non ? Pas terrible tout ça. Regardable, mais pas terrible. Heureusement, contrairement à d’autres réalisateurs, Martino a au moins un minimum de budget pour livrer un film qui ressemble à un film. Dommage que si la forme, ça va, le fond lui laisse à désirer, ou un peu tout et n’importe quoi semble avoir été balancé dans le script, jusqu’à une scène finale inoubliable, et pas pour les bonnes raisons, sauf si vous aimez les cochons.
Les plus
Divertissant
Plutôt bien filmé
Des culs et des boobs
Les moins
Du grand n’importe quoi
Ce final nawak
Des acteurs pas au top
En bref : Si Sergio Martino montre qu’il sait encore réaliser avec American Rickshaw, c’est dommage par contre que ce soit pour filmer ce thriller surnaturel nawak.
A FEW WORDS IN ENGLISH | |
THE GOOD | THE BAD |
♥ Entertaining ♥ Well filmed in fact ♥ Asses and boobs |
⊗ It’s all over the place ⊗ The finale is crazy WTF ⊗ Actors are mediocre |
If Sergio Martino proves he still can direct properly with American Tiger, it’s too bad he has to film a supernatural thriller with a bad story. |