ALICE IN BORDERLAND SAISON 3 (今際の国のアリス) de Satô Shinsuke (2025)

ALICE IN BORDERLAND SAISON 3

Titre Original : 今際の国のアリス
2025 – Japon
Genre : Fantastique
Durée : 6 épisodes d’environ 1h
Réalisation : Satô Shinsuke
Musique : Yamada Yutaka
Scénario : Satô Shinsuke et Kuramitsu Yasuko

Avec Yamazaki Kento, Tsuchiya Tao, Kaku Kento, Ohkura Kôji, Sudô Lisa, Ikeuchi Hiroyuki, Tamashiro Tina, Hyunri, Kiryu Sakura, Mikawa Yûgo et Iwanaga Joey

Synopsis : Arisu et Usagi cherchent à percer le mystère de Borderland afin de retrouver le monde réel. Ils rencontrent des amis, des ennemis et le cerveau derrière le jeu dans un endroit qui semble détenir la clé de leurs problèmes. Une fois toutes les cartes rassemblées, pourront-ils enfin rentrer chez eux ?

Oui j’avais beaucoup aimé les deux premières saisons d’Alice in Borderland, qui adaptaient dans son intégralité le manga. Il n’y avait donc plus rien à raconter techniquement, mais bon, Netflix, c’est comme Disney, tant que ça marche et qu’il y a de l’argent à se faire, on continue. Et au lieu de faire un simple spin of, le N rouge décide tout simplement de donner une suite directe aux aventures, plaçant donc toujours Arisu et Usagi (respectivement Yamazaki Kento et Tsuchiya Tao) au centre de l’intrigue. Le grand changement donc, c’est que cette saison 3 ne va pas s’étirer sur 8 épisodes mais 6, pour un propos donc resserré. Et tant mieux. Alors attention, cette saison 3 n’est pas mauvaise, et ne fait qu’explorer une piste en suspens de la fin de la saison 2, avec cette carte du Joker. Mais elle s’avère aussi, dans les grandes lignes, peu utile, se sentant donc obligée de renvoyer Arisu et Usagi dans le monde des jeux, de donner quelques caméos plus ou moins importants à d’autres personnages, parfois juste pour le fan service, parfois pour des éléments plus utiles dans l’intrigue (Ann notamment, toujours jouée par Miyoshi Ayaka), de nous fournir de nouveaux jeux, un nouveau méchant principal, pour un but ultime qui sera, finalement, le même que précédemment, à savoir, quitter ce monde pour revenir dans le monde réel. Si ça fonctionne malgré tout, c’est bien car Satô Shinsuke est toujours présent, à la fois au scénario et à la mise en scène, et qu’avec sa durée resserrée (même si les deux épisodes finaux sont plus longs, s’étirant sur quasi 1h20) permet le plus souvent d’éviter les plus gros travers de quasiment toute série adaptant à la base un manga, à savoir donc les flashbacks à outrance sur le passé des personnages, pour les développer, mais ralentissant donc le plus souvent le rythme général.

Et en prime, la bonne idée de cette saison 3 est clairement d’aborder au départ un ton bien plus sombre, avec les conséquences et traumatismes laissés par les premières saisons. On retrouve donc des personnages meurtris, blessés par la vie (et la mort), qui essayent le plus souvent de cacher leurs failles au monde extérieur, mais très rapidement, les fissures apparaissent, notamment via le nouveau personnage du docteur Matsuyama (Kaku Kento), obnubilé par la vie après la mort, et les souvenirs en commun des survivants des premières saisons. C’est en quelque chose avec son intervention, et celui du fameux Joker, que nos personnages vont se retrouver encore une fois plongé dans le monde des jeux, un poil différent. Pas de visa, pas de choix dans les jeux, juste des jeux qui s’enchaînent, sans choix possibles pour les joueurs, pour arriver à l’épreuve finale. Et il faut l’avouer que dans un premier temps, cette saison 3 séduit. Elle a tout pour séduire. Une mise en scène carrée et qui a de la gueule, une belle photographie, une durée concise, le retour des personnages que l’on connait déjà et apprécie, et des épreuves parfois simples mais qui savent alors faire fonctionner le suspense, comme avec cette partie de cartes qui pourrait presque rappeler les films Kaiji, si en prime, les perdants ne se prenaient pas directement une balle dans la tête. C’est donc toujours violent, les épreuves nombreuses, allant de l’escalade de la tour de Tokyo à des énigmes de logiques ou de maths qui peuvent devenir fatales, ou encore cette épreuve à bord d’un train, très réussie, et qui rappellerait presque que oui, Satô Shinsuke aime les épreuves dans les trains (Gantz 2). C’est rodé, et avec encore une fois une durée plus courte, la série n’a que rarement le temps de vraiment s’attarder sur le passé des autres participants secondaires, ce qui a deux effets. Le positif c’est qu’on y gagne en rythme, avec un côté plus direct, mais que l’on y perd un peu en profondeur malheureusement pour le négatif. Ceci dit, certains personnages fonctionnent, soit par sympathie pour les acteurs, soit car leurs personnages ne demandent pas beaucoup de développement pour nous faire comprendre qui ils sont, comme pour le rôle du yakuza tenu par Ikeuchi Hiroyuki.

Et il y a le cas Tamashiro Tina, actrice qui ose, et qui, suivant les projets, se plante ou assure grave. Donnant ainsi une carrière variée certes, avec autant de films marquants et intéressants que d’autres bien plus discutables, voire irritants (oui je pense à toi, Diner). Elle joue ici Rei, un personnage justement qui joue sur les deux tableaux, peut irriter autant que passionner, et donc, que l’on peut adorer détester, ou détester adorer, en fonction des moments. Malheureusement, oui, arrivé au bout des six épisodes, on se dit malgré tout que toute cette intrigue, si elle devrait, en théorie, mettre un terme définitif aux aventures d’Arisu et Usagi (et des autres d’ailleurs), n’était pas forcément bien utile. Divertissante, prenante, mais laissant ce petit arrière-goût étrange. Surtout que comme pour la saison 2, son final n’hésite pas à s’étirer en longueur, un peu trop. Ceci dit, c’est surtout ce qui vient après le final qui déçoit, puisqu’on y voit bien là l’initiative de Netflix de totalement franchiser son concept pour continuer l’aventure avec d’autres personnages, dans un autre pays. Un vrai final inutile donc, et cynique surtout, plus là par ambition markéting que volonté artistique. Satô Shinsuke, lui, par contre, a soigné encore une fois sa copie et nous laisse en soit, si l’on excepte cette scène finale, sur une copie propre, plaisante, pas toujours utile mais que l’on ne boudera pas. Et vu l’état de ce que l’on pourrait considérer comme les grosses franchises en 2025, ce n’est pas si mal hein.

Les plus

Au départ un ton bien plus sombre et dramatique
Retrouver une partie du casting
Seulement six épisodes, et donc, moins de flashbacks
Quelques épreuves tendues très réussies
Ça se regarde très bien

Les moins

Malgré tout un peu inutile
Une épreuve finale un peu étirée
La dernière scène

En bref : Alice in Borderland revient pour une saison 3 inédite, n’adaptant rien, mais continuant l’intrigue. C’est plus court, intéressant bien que pas toujours utile, et plaisant grâce à de bonnes épreuves. Il est temps de s’arrêter ceci dit.

A FEW WORDS IN ENGLISH
THE GOOD THE BAD
♥ A darker tone at first
♥ Some part of the cast is back
♥ Only six episodes, so less flashbacks
♥ A few games are tenses and well done
♥ A good watch, again
⊗ But a bit useless in fact
⊗ The final game is a bit too long
⊗ The last scene
Alice in Borderland is back with a season 3, and it’s not an adaptation, it’s an original story. Shorter, interesting even if not always useful, and with good games. Still, it’s time to stop.

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