THE TOXIC AVENGER de Macon Blair (2025)

THE TOXIC AVENGER

Titre Original : The Toxic Avenger
2025 – Etats Unis
Genre : Remake
Durée : 1h42
Réalisation : Macon Blair
Musique : Brooke Blair et Will Blair
Scénario : Macon Blair

Avec Peter Dinklage, Jacob Tremblay, Taylour Paige, Luisa Guerreiro, David Yow, Annette Badland, Sunil Patel, Margo Cargill, Elijah Woods et Kevin Bacon

Synopsis : Winston travaille comme concierge dans l’entreprise Garb-X. On lui diagnostique alors une maladie incurable. En phase terminale, Winston ne peut être guéri que par un traitement coûteux, qu’il ne peut financer. Après avoir décidé de prendre les choses en main, il décide de voler son entreprise mais il tombe dans une fosse de déchets toxiques. Il se transforme alors en un monstre déformé. Il va cependant entreprendre de faire le bien tout en se vengeant de tous ceux qui lui ont fait du tort.

L’idée d’un remake de Toxic Avenger, héros culte et image de la marque Troma, ça ne date pas d’hier, loin de là. Il y a 15 ans on en parlait déjà. Car Toxic Avenger, oui, c’est culte, et surtout sa dernière aventure, avec Citizen Toxie, date déjà de 2000. Mais entre divers soucis, les faux départs, les changements d’équipe, le fait qu’à un moment Arnold Schwarzenegger devait jouer dedans (oui, et j’aurais aimé voir ça), ça n’a pas bougé pendant des années, jusqu’à ce que Legendary Pictures arrive dans l’équation et ne produise le métrage avec Troma. Oui, Lloyd Kaufman et Michael Herz sont toujours là comme producteurs, et Kaufman a un petit caméo qui fera sourire le fan. Tourné en 2021 en Bulgarie pour un budget non dévoilé, mais certainement bien plus élevé qu’une production Troma de base, le remake gagne un casting prestigieux au passage, puisque le méchant sera joué par Kevin Bacon, qu’on lui donne un frère joué par Elijah Woods, et qu’en prime, le héros sera joué par Peter Dinklage. En 2023, le film est présenté en festival, puis silence radio. Pendant deux ans. Ce qui fait long, surtout pour un film déjà de base tourné en 2021. Avant que, finalement, une annonce débarque, avec une sortie en Août 2025, mais pas en France évidemment, en version Unrated. Cineverse, qui a distribué déjà Terrifier, s’en occupe, et il faut avouer que tout cela met un poil en confiance, surtout que le trailer qui débarqua laissait présager un film qui contenait toujours les messages du film original, du sang, du système D, du kitch volontaire. Bref, ça pouvait être cool. Depuis, j’ai vu le film… et s’il n’atteint pas les sommets de nullité de Toxic Avenger 3, qui restera je pense pour toujours le Troma que je déteste le plus à titre personnel, il est clairement un remake aseptisé, violent mais pas gore, avec un message mais sans son côté subversif, avec de l’humour mais assez gentillet.

Pourtant, oui, il y a du sang, il y a du casting, on peut même dire que ça joue bien mieux que dans l’original, ça veut très certainement bien faire, mais c’est au final plus proche des quelques productions Troma du début des années 90 comme Toxic Avenger 2 et 3, ou Class of Nuke’em High 2 et 3, que d’une réelle production Troma. La déception est immense, sans doute car le trailer m’avait vendu du rêve, sauf que les passages les plus sanglants sont, pour la plupart, dans le trailer, et donc, que Toxic Avenger cuvée 2025 est gentiment sanglant, gentiment débile, mais jamais gore, et jamais profondément débile. Enfin par moment, il se lâche dans la débilité, comme lors de son final où un peu tout le monde mute n’importe comment, sauf que justement, ça sort tellement de nulle part que c’est ridicule, dans le mauvais sens du terme. Winston donc, joué par Peter Dinklage, n’est plus un attardé qui lave une salle de sport, subit une mauvaise blague et tombe dans un fut radioactif qui le change en monstre difforme à la force surhumaine dans la ville de Tromaville, mais quelqu’un qui lave les locaux d’une société gérée par Kevin Bacon qui est laissé pour mort et jeté dans des déchets toxiques et se transforme en monstre difforme à la force surhumaine dans la ville de St Roma Village (oui, les pancartes effacent un peu le S, comme ça on lit Troma). Et avant de vraiment s’attarder sur tout ce qui ne va pas, même si je l’ai déjà fait, un petit mot sur ce qui va malgré tout, et ce même si ça ne fonctionne jamais autant que le film le voudrait. Le film change donc toute l’histoire du personnage, en faisant un père de famille veuf, atteint d’un cancer du cerveau qui lui laisse moins d’un an à vivre. Du classique de chez classique, mais apportant au final malgré tout un poil plus de profondeur, car Melvin dans le film original n’avait au final aucune écriture, aucune vraie caractéristique. Du coup, il a un fils, et une fois changé en héros, son but ne sera plus de tuer les méchants et de protéger sa nouvelle petite amie aveugle (absente du remake donc), mais de tuer les méchants pour protéger son fils. Tout ça, c’est bien, mais ça ne fonctionne jamais vraiment.

Pas la faute aux acteurs, car en soit, ils ont tous déjà prouvés par le passé qu’ils pouvaient être bons, que ce soit Woods, Bacon, Dinklage, Paige ou même Tremblay (impressionnant dans Doctor Sleep). Juste car au final, tenter de faire du Troma en donnant de la profondeur, c’est bien, mais si c’est pour atténuer tous les autres aspects, ça déséquilibre le tout et ça ne fonctionne plus vraiment. Sur l’intégralité du métrage, j’aurais dû sourire deux ou trois fois, avoir un rire, et être content devant un ou deux bras arrachés. Et la présence d’une reprise de Motorhead en bande son, oui, évidemment, me rappelait que Lemmy de Motorhead faisait souvent des caméos chez Troma. Mais à côté de ça, le film paraît très timide niveau gore, à tel point que si les effets pratiques sont bons, les autres en CGI sont ratés, mais pas dans le bon sens du terme. Mais aussi timide niveau humour. Ça veut se moquer un peu de ses personnages, ça veut critiquer les grosses sociétés, mais ça le fait au final de manière presque polie, sans prendre de risques, sans aller trop loin, alors que là aussi justement, Troma, c’est une liberté de ton qui défonce tout avec un mépris de sale gosse. Ne parlons même pas de l’autre élément clé des productions Troma, à savoir la nudité, réduite à deux plans furtifs pour un total de deux secondes à l’écran sur 1h40 de film. Et quand le film a quelques bonnes idées, il n’en fait pas grand-chose, à tel point qu’on regarde le film, sans jamais s’amuser, sans jamais rien ressentir. L’inverse encore une fois d’un film Troma, que l’on aime ou pas. On peut s’éclater devant, ou trouver ça terriblement con et vulgaire, mais au moins, on a une réaction. Ici, rien de rien, c’est trop sage. Kevin Bacon et Elijah Woods ont beau avoir l’air de s’éclater en méchants, le premier finit dans le grand n’importe quoi plutôt embarrassant et le second n’a que peu de temps à l’écran pour vraiment exister. Une catastrophe prévisible depuis l’annonce du projet donc ? En quelque sorte malheureusement. Pas de quoi relancer Troma ni leur donner un boost de visibilité au final, et surement pas de quoi satisfaire le fan. Encore une fois, certes, Troma a fait pire par le passé, mais là, on parle quand même du grand retour du personnage. Et autant dire qu’on l’aura très vite oublié ce remake.

Les plus

Le casting est, en soit, compétent
Quelques rares sourires
Violent oui…

Les moins

…Mais jamais gore
Jamais tordant, jamais franchement drôle
Il est où le cul bordel ?
L’aspect politiquement incorrect absent
Un film lisse qui ne prend aucun vrai risque

En bref : Toxic Avenger version 2025 est une douche froide. Pas entièrement catastrophique, mais comme vidée de sa substance pour rester totalement en surface et ne froisser personne. Du coup ça se regarde dans une certaine indifférence.

A FEW WORDS IN ENGLISH
THE GOOD THE BAD
♥ A good cast
♥ A few smiles
♥ Violent and bloody yes…
⊗ …But never gory
⊗ Never really funny
⊗ Where are the boobs?
⊗ The politically incorrect content, where is it?
⊗ A film that doesn’t take risks
The Toxic Avenger remake from 2025 is a cold meal. Not entirely bad, but without its substance to stay on the surface of everyone, like if it was afraid to hurt people’s feelings. It’s watchable, and forgettable.

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