Titre Original : Baunsu ko Gaurusu – バウンス ko GALS
1997 – Japon
Genre : Drame
Durée : 1h50
Réalisation : Harada Masato
Musique : Kawasaki Masahiro
Scénario : Harada Masato
Avec Satô Hitomi, Satô Yasue, Okamoto Yukiko, Mirakami Jun, Yazama Shin, Momoi Kaori, Yakusho Kôji et Mickey Curtis
Synopsis : Lisa dispose d’un jour avant d’aller à New-York, elle décide alors d’aller à Shibuya, un quartier populaire de Tokyo. Là-bas, elle pense pouvoir se faire de l’argent facilement en vendant ses sous-vêtements ou en tournant dans une vidéo mais tout ne se passe pas comme prévu et elle se fait voler ses économies. C’est alors qu’elle rencontre Raku qui va lui présenter Jonko afin de l’aider à récupérer son argent en une nuit…
21 ans ! C’est le temps qu’il m’aura fallut pour mettre mon dvd zone 1 de Bounce Ko Gals dans mon lecteur. Oui, 21 ans après son achat ! Mieux vaut tard que jamais me dirons certains. Pourquoi ai-je attendu aussi longtemps ? Aucune idée, mais c’est ça de cumuler les achats et d’accumuler les films à voir. Bref, voilà, j’ai enfin vu ce film qui pour une raison ou pour une autre, me faisait de l’œil au début des années 2000, quand le cinéma Asiatique devenait populaire et que je dépensais tout mon argent sur des sites comme DDDhouse pour les imports et priceminister. Bounce Ko Gals, c’est en plus un film plutôt étonnant quand on y réfléchit un peu, puisqu’il aborde frontalement des problèmes de société purement Japonais, sans véritablement juger un côté ou l’autre, et donc en évitant tout manichéisme, et qu’il ne semble pas être un film fauché, ou un film mineur, non, il y a pas mal de boites de productions derrière, un réalisateur réputé qui avait commencé sa carrière en 1979 déjà (et signera peu de temps après le très sympathique Inugami), et même devant la caméra, on trouve de grands noms, avec Satô Hiromi (Ring 1 et 2, Doppelganger) et surtout le grand Yakusho Kôji (Cure, 13 Assasins, The World of Kanako). Bounce Ko Gals fait en plus le choix de nous montrer son univers de manière quasi documentaire, très brut de décoffrage, sans langue de bois, et il le fait avec un vrai savoir faire. Nous y suivons le destin de trois jeunes femmes (même si l’on pourrait dire quatre) durant une seule journée à Shibuya. Des personnages qui ne se connaissent pas forcément, mais qui, par la force du destin, des rencontres et des imprévus, vont sympathiser, s’aider, se lier d’amitié en fait.
Le personnage servant de fil conducteur à l’intrigue, c’est Lisa (Okamoto Yukiko), qui se rend à Shibuya pour passer sa dernière journée avant son départ pour New York, en espérant se faire un peu d’argent. Vente de son uniforme et de petite culotte en boutique, tournage de vidéo, sauf que tout ne se passe pas comme prévu, on lui vole toutes ses économies, et elle a donc basiquement jusqu’au lendemain 11h du matin pour se refaire. Elle va sympathiser tout d’abord avec Raku (Satô Yasue), qui va lui présenter Jonko (Satô Hitomi), et ensembles, elles vont plonger dans la vie nocturne de Tokyo en arnaquant ceux à leur portée, mais aussi des proies beaucoup trop grosses comme des hommes politiques aux liens plutôt étroits avec des organisations criminelles. Le sujet, il n’est pas nouveau, mais il est ici clair et frontal dés l’ouverture, avec Maru, une autre étudiante, qui doit avorter, puis qui fait les boutiques, se trouve un homme plus âgé, le fait dépenser de l’argent, et compte l’arnaquer sans aucun service à lui rendre. Mais oui, ça ne se passe pas toujours comme on veut, et le retour de bâton est parfois rude. Prostitutions des mineures, ventes de petites culottes à des pervers, tournage de vidéos pas forcément légales, humiliations contre un peu d’argent, tout y passe sous la caméra de Harada Masato qui suit toujours ses personnages de près, documentant ces milieux interdits. On aurait pu craindre un propos simpliste voir facile, en diabolisant tel ou tel camp, mais ce n’est pas vraiment le cas, et certains dialogues, comme cette discussion entre Jonko et Oshima (Yakusho Kôji) sont plutôt pertinentes et habiles. Car oui, il y a un commerce pour des culottes, oui il y a des gens prêts à profiter de mineures, des messageries pour hommes seuls qui espèrent trouver un peu de compagnie.
Mais d’un côté, le métrage nous présente parfois des personnages solitaires, pas forcément toujours moraux, mais pas non plus bien dans leur peau, parfois même pas sympathiques pour certains d’entre eux. Et de l’autre, on pourrait crier au scandale avec cette exploitation de jeunes lycéennes, voire dans certains cas de filles encore plus jeunes, mais les personnages du métrage sont bien conscients de la situation, et en profitent, pour se faire beaucoup d’argent, vite, pour arnaquer, dépenser, acheter de la marque même si deux semaines plus tard, ce plaisir totalement artificiel sera passé et il faudra remplacer les précédents achats. Le film dépeint finalement un monde assez superficiel, et les personnages en sont parfois bien conscients. Le réalisateur aussi d’ailleurs. Il ne juge personne, il livre un état d’une situation qui doit forcément concerner certains Japonais. Et malgré tout ça, il se permet d’aller, doucement, vers un dernier acte beaucoup plus doux, dans son propos, mais aussi finalement dans sa mise en scène, montrant que de cette nuit un peu folle et parfois violente, il y a toujours une once d’espoir, quelque chose à en tirer, et l’amitié entre ses trois jeunes femmes est plutôt touchante au final, et fonctionne bien. On ne pourra regretter finalement que quelques petites facilités, comme avec cette homme politique pas très bien dans sa tête, tant le portrait semble un peu gros, un peu forcé. Mais je lui pardonne face aux autres moments beaucoup plus subtils et réussis du métrage, comme son final, où la scène de l’hôpital, où chaque personnage important montre finalement sa part d’humanité, ou de morale. Bref, 21 ans pour voir un très bon film…

Les plus
D’excellents acteurs et actrices
Un film pas du tout manichéen
Quelques scènes fortes
Des moments doux et touchants
Les moins
Quelques personnages un peu plus caricaturaux
En bref : Bounce Ko Gals est une belle surprise, parlant assez frontalement de sujets pas faciles, et en profitant pour livrer le portrait attachant de trois jeunes femmes dans un univers souvent dur.
| A FEW WORDS IN ENGLISH | |
| THE GOOD | THE BAD |
| ♥ Excellent actors and actresses ♥ The film doesn’t take side ♥ A few strong scenes ♥ Some softer and touching moments |
⊗ Some characters are more cliché |
| Bounce Ko Gals is a nice surprise, speaking about not that easy subjects, and delivering a touching portrait of three young women in a hard world. | |


















