Titre Original : One Battle After Another
2025 – Etats Unis
Genre : Comédie d’action, sans doute
Durée : 2h42
Réalisation : Paul Thomas Anderson
Musique : Jonny Greenwood
Scénario : Paul Thomas Anderson
Avec Leonardo DiCaprio, Teyana Taylor, Regina Hall, Benicio Del Toro, Sean Penn, Chase Infiniti, Wood Harris, Alana Halm, Shayna McHayle et Paul Grimstad
Synopsis : Ancien révolutionnaire désabusé et paranoïaque, Bob vit en marge de la société, avec sa fille Willa, indépendante et pleine de ressources. Quand son ennemi juré refait surface après 16 ans et que Willa disparaît, Bob remue ciel et terre pour la retrouver, affrontant pour la première fois les conséquences de son passé…
One Battle After Another, Une Bataille Après l’Autre, c’est le dernier bébé de Paul Thomas Anderson, PTA pour les intimes, à ne surtout pas confondre avec Paul W.S. Anderson. Un film qui rejoignait le clan des projets ultra risqués de la Warner. Car donner un budget estimé entre 130 et 170 millions de dollars à PTA, alors que jusque-là, son plus gros succès au box-office était There Will be Blood et ses 76 millions récoltés, c’était plus que risqué. D’ailleurs, depuis, ce n’est pas un secret pour personne, mais le film ne rentrera clairement pas dans ses frais. Et si au final la manœuvre de la Warner était ailleurs ? Car avec ses critiques criant quasiment toutes au chef d’œuvre, le nouveau PTA est presque assuré de repartir bientôt des oscars avec quelques statuettes. Le prestige donc ! Et si depuis sa sortie, quelques avis un peu plus modérés ont refait surface, j’étais assez hypé par le métrage. Après tout, si Paul Thomas Anderson ne m’a pas toujours convaincu, il reste le réalisateur qui nous aura offert Boogie Nights, Magnolia, Punch-Drunk Love et There Will Be Blood, qu’importe si The Master m’aura moins intéressé, que Inherent Vice m’aura laissé à sa porte. Après tout, il revient là avec un gros budget, la promesse d’une comédie d’action, un casting contenant Leonardo DiCaprio, Benicio Del Toro, Sean Penn, Regina Hall et j’en passe. Au bout de ses longues 2h42, je me demande en réalité si j’ai vu le même film que les autres. Alors oui, soyons clairs, techniquement parlant, évidemment, Paul Thomas Anderson sait ce qu’il fait et livre une copie ultra propre et supérieure à bien 90% des films qui sortent sur les grands écrans. Oui, les acteurs sont très bons dans ce qu’on leur demande de jouer, entre un DiCaprio en roue libre en gauchiste drogué, Benicio Del Toro en sensei et Sean Penn en militaire menteur, manipulateur et à la démarche qui fait sourire.
Mais tout ça, on s’en doutait, autant de la part du réalisateur que des acteurs, ils n’ont plus rien à prouver aujourd’hui. Non, ce qui me pose souci, c’est tout le reste. Car à mon sens, Une Bataille Après l’Autre est un film qui a reçu l’approbation des critiques et d’une partie du public non pas pour ce qu’il est, à savoir donc un métrage de Paul Thomas Anderson devant avoir un sens de la cinématographie (il l’a) et de la dramaturgie (c’est plus compliqué), ainsi que du divertissement (là aussi c’est plus compliqué), mais pour ce qu’il est censé représenter, à savoir un film de gauche. Un film extrêmement manichéen mais qui se mords clairement la queue. Car oui, nos héros sont des révolutionnaires, qui font des trucs de révolutionnaires, comme libérer des camps d’immigrants clandestins, tuer des militaires dans la joie et la bonne humeur, braquer des banques. Et face à eux, un gouvernement de droite, donc forcément avec des blancs partout, qui n’aiment pas les trucs de noirs, sauf Sean Penn, qui aime bien les femmes noires. Le premier souci, c’est que l’aspect parodie et second degré, en particulier pour ce qui concerne la droite, alors oui, ce côté-là m’aura amusé parfois, notamment dans la dernière partie, mais c’est à la fois tellement cliché et si inoffensif. Et de l’autre donc, nos héros de gauche, pour qui l’on doit prendre parti, sauf qu’ils me seront tous apparus comme des coquilles vides et antipathiques, non pas là à se battre pour la cause, mais parfois plus car ça les amuse de foutre le bordel. Evidemment, à ça, on pourra me répondre que du coup, justement, le film évite d’être manichéen, et qu’il se sert de son ton parodique. En résulterait dans les faits un film qui ridiculise les deux camps. Ce qui n’est pas le cas, le film prenant clairement partie pour la gauche, sauf que son côté parodique n’aura que rarement fonctionné sur moi, faisant donc apparaître un camp comme caricatural et daté (la droite) et l’autre comme antipathique et parfois un peu con (la gauche). Tout cela aurait été acceptable dans une petite série B de 1h30 qui ne se prend jamais au sérieux et fonce dans le tas, dans son message, dans sa violence, dans chaque aspect. Mais on est là face à un film au budget de blockbuster et qui dure quasiment 3h, en plus d’être assez inoffensif (peut-être qu’un Oliver Stone aurait mieux fonctionné pour le coup ?).
Pendant trois heures, on suit donc d’un côté les aventures de DiCaprio père de famille qui essaye tant bien que mal de sauver sa fille sauf qu’en vrai, il est tellement drogué, à l’ouest et gaffeur qu’il ne sert pas à grand-chose, et de l’autre, Sean Penn en militaire libidineux souvent ridicule, qui en fait des caisses pour cacher un secret qu’en réalité tout le monde savait déjà. Donc une aventure pas franchement utile. Que reste-t-il donc ? Oui, Sean Penn fait parfois rire (sa dernière scène est une masterclass à ce niveau tant c’est n’importe quoi), Benicio Del Toro vole la vedette à tout le monde quand il est à l’écran, les étendues désertiques sont magnifiquement filmées par Paul Thomas Anderson, et c’est bien peu quand ça a l’ambition de nous faire une fresque politique de quasi trois heures. Sans oublier certains dialogues, surtout au début, qui sonnent totalement faux, ou plutôt qui sonnent comme venues de l’imaginaire d’un homme qui ne connait pas le milieu dont il parle (la première demi-heure fut assez pénible pour moi), et une musique au piano omniprésente et qui aura vite finie de m’achever tant elle tape sur le système. Reste donc un final qui se bouge enfin, une scène de fuite mi-parcours qui fonctionne bien, de bons acteurs malgré des rôles pas toujours au top et une très bonne tenue visuelle, pour ce qui reste à mes yeux la déception de 2025, un film auquel je n’aurais pas du tout adhéré et qui m’aura juste fait soupirer en me disant que ce combat politique que l’on voit de plus en plus dans le milieu du divertissement commence à me gaver et que gauche ou droite, même combat, c’est au final le peuple qui perd, car en politique, gauche ou droite, ils se foutent totalement du peuple. Oui, le réalisateur se moque de la droite et de ses convictions, oui la gauche est dépeinte souvent comme risible avec ces protocoles et mots de passes, mais néanmoins, il manque quelque chose pour moi, et ce quelque chose est une âme à laquelle se rattraper. Il y a bien le personnage de Willa, la fille de DiCaprio jouée par Chase Infinity, mais… elle est tellement en arrière-plan et ne montre que peu d’évolution que c’est vain. Peut-être suis-je passé à côté ? Peut-être biqn que le film n’est pas sorti quand il fallait pour moi, en période de raz le bol de tous ces films qui nous mettent un message politisé. Peut-être…

Les plus
Très bien filmé
Un très gros cast, et souvent bon
Quelques moments drôles font mouche
Les moins
Beaucoup trop long
Que de personnages antipathiques ou incapables
Un film fait pour plaire
Pas si drôle que ça au final
La musique lourdingue
En bref : Une Bataille après l’autre me semble être un film fait pour brosser dans le sens du poil le climat politique Américain actuel, et ironise le tout. Mon souci, c’est que je l’aurais trouvé trop long, pas si drôle, et que peu importe les personnages, ils sont tous antipathiques, hypocrites, incapables et n’évoluent jamais.
| A FEW WORDS IN ENGLISH | |
| THE GOOD | THE BAD |
| ♥ Well filmed, of course ♥ A big cast, and often great ♥ A few funny moments that really work |
⊗ Far too long ⊗ Hard to like any characters, they are not likeable, and not much else ⊗ A film made to please (from my point of view) ⊗ Not that funny ⊗ I hate the soundtrack |
| One Battle After Another is for me, a film made for the particular political climate in the States, to make fun of it. But again, for me, it was too long and not that funny, it doesn’t matter which character, they are not likeable and never evolve. | |




















