Titre Original : Other
2025 – France / Belgique
Genre : Suspense
Durée : 1h35
Réalisation : David Moreau
Musique : Nathaniel Méchaly
Scénario : David Moreau et Jon Goldman
Avec Olga Kurylenko, Jean Schatz, Lola Bonaventure, Jacqueline Ghaye, Sacha Nugent, Philip Schurer et Julie Maes
Synopsis : Lorsque sa mère meurt brutalement, Alice, qui avait rompu tous les ponts depuis des années, se voit contrainte de rentrer chez elle pour régler les démarches funéraires. Elle renoue, malgré elle, avec une jeunesse traumatique quand elle revient dans cette maison où rien, pas même sa chambre d’adolescente, ne semble avoir changé… si ce n’est cet étrange système de vidéosurveillance très sophistiqué, ou cette ombre qui rôde alentour. Le passé ne s’enfouit pas si facilement, surtout quand il est aussi monstrueux.
La fin de l’année arrive, les éternels bilans, top, flop aussi, et il faut donc rattraper les quelques films en retard. Et ça tombe bien, puisqu’ayant commencé récemment à explorer la carrière d’Olga Kurylenko en profondeur, la demoiselle aura été active en 2025, avec 5 films et une série. Bon point pour elle, sur les 5 films, j’en ai déjà vu un (le sympathique Thunderbolts*), et trois autres m’intéressaient. Le premier de la liste sera donc Other, modeste production franco-belge passée plutôt inaperçu (en même temps, en sortant en Juillet, il était pris dans la guerre de l’été qui fit rage niveau gros films qui s’accaparaient les salles et la promotion), tourné en Anglais, et qui sera sorti tardivement (mi-Novembre) aux Etats Unis directement en VOD. Ceci dit, certes en France nous avons eu les honneurs d’une sortie en salles, mais par contre, pas de sortie physique à l’horizon depuis. Et si le film était, dans le fond, loin d’être parfait, il demeure pourtant intéressant, dans sa gestion de l’ambiance déjà, mais aussi dans sa gestion de l’environnement, et pour la prestation d’Olga Kurylenko, puisque le film se déroule quasiment intégralement dans une seule maison, et qu’en prime, Olga qui a le premier rôle est présente dans tous les plans, et en réalité, est quasiment seule à l’écran, pendant 1h30. L’histoire est simple, elle y joue Alice, une jeune femme qui a coupée les ponts avec sa famille, mais qui après le décès de sa mère, retourne dans la vieille demeure familiale. Un début d’intrigue assez classique dans son genre, qui nous mène un peu là où on l’imagine, avec ces souvenirs enfouis et refoulés, ces murs cachant de lourds secrets, et une possible présence rodant dans les environs. Classique oui, mais intéressant, notamment durant toute sa première heure.
Car David Moreau, le réalisateur, livre une copie plutôt propre et se refuse la facilité du genre made in 2025. Pas d’abus de jumpscares, pas de rythme faussement endiablé via un montage chaotique, c’est en réalité tout l’opposé, avec un film sage, propre, sobre surtout. Et ça fait plaisir à voir, surtout dans une toute petite production qui aurait pu facilement céder à la facilité pour avoir les faveurs d’un grand public bien plus habitué à une horreur frontale et aux jumpscares plutôt qu’à la suggestion et une attente, tendue, mais du coup qui ne révèle forcément pas grand-chose. Other donc, sans impressionner, fait plaisir dans un premier temps. Face à la sobriété de l’ensemble, face à l’exploitation des lieux dans lesquels se retrouve Alice, mais aussi face au sérieux millimétré du travail de composition des plans. On pensera par exemple à ce plan, d’une simplicité extrême, dans lequel Olga Kurylenko parle au téléphone, assise sur une balançoire, et que la caméra, située au loin et à l’intérieur de la maison, zoome très doucement sur la jeune femme, laissant les bruitages à l’intérieur de la maison ainsi que le design sonore efficace faire le travail pour nous plonger dans son ambiance. Et ça fonctionne. Ce qui fonctionne encore plus, c’est donc le parcours d’Alice, et donc la prestation d’Olga Kurylenko, avec un personnage qui passe par tout un tas d’émotions différentes, et que l’actrice parvient parfaitement à mettre en valeur via sa voix, mais aussi via les expressions de son visage et son langage corporel. Du très bon boulot, et le film gagne énormément grâce à la présence de son actrice. Cela permet au doute de s’installer, et au suspense de monter progressivement, instaurant la tension que le métrage veut véhiculer. On s’intéresse au passé d’Alice, on apprend à la connaître, on craint les secrets de la demeure familiale cache, et on craint la fameuse rencontre entre Alice et ce qui semble vivre entre ses murs.
Il est donc dommage que le métrage, passé une scène horrifique plus frontale et fort réussie, dégringole totalement dans sa dernière partie, bien moins prenante, bien moins pertinente, bien plus facile. Tout cela donne l’impression que le réalisateur, également coscénariste, n’a pas totalement maitrisé son idée de base, ou qu’il avait au contraire un peu trop confiance en ses révélations pour foncer dedans et délaisser le côté plus évasif et subtil du reste de l’œuvre. Mais on pouvait le sentir venir, via la séquence qui précédait, tournée en vision nocturne, avec batterie apparente, et facilité oblige, la panne de batterie au moment le plus important pour faire monter artificiellement le suspense. Malgré tout, et malgré ce dernier tier clairement en deçà du reste si l’ambiance et la lente montée en tension vous plait comme moi (sinon, ce sera ce dernier tier qui va vous réveiller, si vous préférez du bruit et du jumpscare), Other est donc loin d’un mauvais film. Pas totalement abouti, avec quelques facilités scénaristiques et donc son fameux final qui divise, mais pétrit de bonnes intentions, et avec une belle mise en scène et une Olga Kurylenko pour le coup excellente. Une curiosité plutôt intéressante qui me donne envie de découvrir le reste de la filmographie du réalisateur, si cela reste dans le même style. Enfin, sauf son remake de The Eye en 2008, faut pas pousser non plus…

Les plus
Une ambiance réussie
Une première heure tout en tension
Olga Kurylenko excellente
Les moins
Une dernière partie moins subtile
Le pourquoi du comment
En bref : 80% du temps, Other tire son épingle du jeu grâce à un très beau travail sur l’ambiance visuelle et sonore, et tient en plus sur les épaules d’Olga Kurylenko, présente dans 100% des plans. Mais ça s’effondre sur la fin, dommage.
| A FEW WORDS IN ENGLISH | |
| THE GOOD | THE BAD |
| ♥ A very good atmosphere ♥ The first hour, full of tension ♥ Olga Kurylenko is very good |
⊗ The lass part is less subtle ⊗ The « why » of it all, not a fan |
| Most of the time, Other is good thanks to the work on visual and audio atmosphere, and thanks to Olga Kurylenko, here in every shot. Too bad the last part is less good. | |


















