Titre original : Spiders 3D
2013 – Etats Unis
Genre : Araignées Géantes
Durée : 1h29
Réalisation : Tibor Takacs
Musique : Joseph Conlan
Scénario : Tibor Takacs
Avec Patrick Muldoon, Christa Campbell, William Hope et Shelly Varod
Synopsis : Une station spatiale Russe s’écrase en plein New York, dans le métro, libérant ainsi une nouvelle espèce d’araignées mutantes dont la reine atteint plusieurs mètres de hauteur. La panique s’étend sur la ville, et l’armée met Manhattan en quarantaine.
Dans le domaine des petites productions, les araignées géantes sont toujours là. Depuis toujours, mais au début des années 2000, avec des sociétés comme NU Image, The Asylum ou Syfy, c’est l’invasion. Et au final, très peu de bons produits (j’avais trouvé le premier Spiders sympathique ceci dit). Puis NU Image, grand spécialiste de la production animalière, dit adieu à tout ça, et se transforma en Millenium Pictures pour lancer des productions plus prestigieuses, bien que parfois ratées : Le Dahlia Noir (mouais), 88 Minutes (erf…), The Expendables 1 et sa suite, et j’en passe. Syfy pouvait alors nous abreuver de nanars et surtout de navets en tout genre, avec la pieuvre, le crocodile, le requin, les araignées, la liste est longue. Tibor Takacs lui, commença dans les années 80, avec des séries B comme La Fissure (The Gate) ou Lectures Diaboliques, avant de plonger chez NU Image et Syfy, avec des films comme Mansquito (Mosquitoman), Ice Spiders, Kraken, Rats. Et quand Millenium Films revient avec en plus la branche NU Image pour nous livrer un nouveau film, le père Takacs, il rempile, toujours fidèle au poste. Mais en seulement 10 (voir 15 allez) ans, les choses ont changées. Le budget lui a augmenté, tandis que la 3D (merci Avatar….) est de mise pour en mettre plein la vue. Et ses nouvelles techniques et surtout ce budget plus conséquent que d’habitude, ça a du booster le réalisateur, car celui ci a même fait du plutôt bon boulot quand on garde à l’esprit le genre de métrage que l’on a sous les yeux. Pourtant, dans le fond, rien de neuf.
En voulant rendre hommage comme toujours aux films de science fiction et d’invasions des années 50, le scénario va reprendre tous les clichés installés par NU Image depuis ses débuts. Ainsi, aucune surprise, on aura donc droit au gentil héro qui bossait par là, qui va devoir sauver sa famille, aux méchants militaires qui ont toujours une autre idée derrière la tête et veulent se servir de la catastrophe qui se passe, les figurants, auxquels on ment, et une attaque d’araignées, d’abord de taille réaliste avant de passer à la taille surréaliste d’un tank. Aucune innovation à ce nouveau, le connaisseur trouvera là tout ce qu’il aime, ou déteste dans le genre qui nous intéresse. Non, là où il faut chercher une vraie évolution dans Spiders 3D, c’est dans son visuel. Passé une introduction classique dans l’espace (la station Russe est percutée, quelques effets 3D faciles, puis ça s’écrase à New York), le film prend place à New York donc, et Tibor Takacs filme son métrage avec rigueur. Les plans sont plutôt travaillés, l’éclairage franchement réussi, le montage efficace. C’est une grosse surprise, d’autant plus que le reste suit. Le scénario et les personnages ont beau être d’une simplicité extrême et faire preuve d’un manque d’originalité flagrant, les acteurs font en général du bon boulot. On échappera à la caricature parfois énervante du scientifique Russe qui n’en fait qu’à sa tête, mais au delà de ça, l’ensemble est sérieux. On trouve d’ailleurs au casting Patrick Muldoon (Starship Troopers, son seul vrai bon film, et déjà Ice Spiders de Takacs) et William Hope, connu des amateurs de genre pour ses seconds rôles dans Aliens Le Retour de James Cameron, Hellraiser 2 de Tony Randel ou plus récemment le shérif dans Dark Shadows de Tim Burton ou le film du groupe Lordi : Dark Floors. Bien que totalement classique, le scénario va se découper en deux parties, la première se focalisant plutôt sur les personnages humains et sur les mensonges militaires.
On aura droit à tous les classiques, avec la mise en quarantaine, l’excuse du virus et j’en passe. Tibor Takacs semble prendre plaisir à filmer son film, nous gratifiant de quelques plans plutôt élégants. Les araignées sont plutôt discrètes dans cette partie, les attaques peu nombreuses, mais étonnement le film s’avère plutôt prenant et très bien rythmé, notamment par un score musical rappelant Contagion de Steven Soderbergh. Quand finalement, ce qu’on attendait tant arrive, c’est un petit festival, le film s’en sort même avec les honneurs. Non pas que ce soit parfait ou une révolution, mais les araignées ont de la gueule. Numériques bien entendu, elles sont pourtant plutôt crédibles, relativement bien animées la plupart du temps, et il n’y a pas de grosses erreurs notables. Les ombres sont là, les textures, rien à signaler. On adhère ou pas au design (j’ai un peu de mal avec la reine araignée), mais le résultat est convaincant, donc sachant que le produit vient de NU Image, c’est encore plus surprenant. Bien entendu, il ne faut pas s’attendre à avoir peur, ou des frissons dans le dos, car si c’était le but, c’est tout simplement raté (et c’est un arachnophobe qui vous le dit). La taille des nombreuses araignées y est bien entendu pour quelque chose. Plus c’est gros, moins ça fait peur. Et contrairement à quelques productions animalières récentes, ajoutant une grosse dose d’humour pour faire passer la pilule (et les mauvais effets), Spiders 3D se veut sérieux tout le long. Arrivé au bout du périple (une petite heure trente), on se rend finalement compte qu’on a passé un moment sympa, et c’est l’essentiel.
Les plus
Des effets spéciaux meilleurs que d’habitude
Plutôt prenant
Une réalisation appliquée
Les moins
Un scénario classique
Des personnages stéréotypés
Pas de frissons à l’horizon
En bref : Spiders 3D est une bonne petite production, qui livre la marchandise attendue. Pas prise de tête, pas novateur pour un sou, mais bien foutu et supérieur aux autres productions du genre.