Titre original : Encounter of the Spooky Kind 2 – Spooky Encounters – Guy Yao Gui – 鬼咬鬼
1990 – Hong Kong
Genre : Ghost Kung Fu Comedy
Durée : 1h40
Réalisation : Ricky Lau
Musique : Lowell Lo et Sherman Chow
Scénario : Barry Wong
Avec Sammo Hung, Lam Ching-Ying, Gung Tse-Yan, Mang Hoi, Wong Man-Gwan, Tam Sin-Hung, Teddy Yip, Lam Man-Cheung et Huang Ha
Synopsis : Depuis sa naissance, Po est voué à être marié avec Perle. Seulement, le père de Perle a du mal avec cette union. Pour ne pas arranger les choses, Shi, un riche pervers, est bien décidé à conquérir la belle, et avec l’aide d’un sorcier, il va tenter de se débarrasser de Po.
En 1980, Sammo Hung lançait un nouveau genre en écrivant, réalisant, chorégraphiant et en jouant dans Encounter of the Spooky Kind, soit L’Exorciste Chinois en français. La Ghost Kung Fu Comedy est née, et eu sa période de gloire dans le milieu des années 80, avec la saga Mr Vampire, produite par Sammo Hung (encore) et dont tous les opus furent réalisés par Ricky Lau. 10 ans après la création du genre, le tour a été fait, et Sammo Hung revient, sans toucher au scénario ou à la mise en scène cette fois, avec un second opus, tardif certes, prenant parfois la forme d’un remake, mais allant plus loin encore dans le délire. L’Exorciste Chinois 2 prend un peu la forme d’un au revoir au genre, bien que Sammo Hung y reviendra discrètement par la suite (Ghost Punting). A la mise en scène, quoi de plus logique que de retrouver Ricky Lau, qui a fait briller le genre avec les Mr Vampire (malgré la nullité du second opus et un quatrième tout juste moyen). Lui aussi reviendra parfois discrètement au genre par la suite, sans jamais retrouver l’énergie folle des années 80. Comme le premier opus, L’Exorciste Chinois 2 va partir un peu dans tous les sens à un rythme frénétique, enchaînant les délires, passant d’un genre à l’autre, avec ses qualités et ses défauts, et comme lui, il s’ouvre par une séquence de rêve, permettant ainsi de mixer la comédie et l’horreur sans avoir à placer d’interminables explications d’entrée de jeu. Encore une fois, ça fonctionne, en plaçant en un temps record tout ce que l’on aime à l’écran. Lam Ching-Ying reprenant son rôle de Sifi comme dans la saga Mr Vampire, des vampires sauteurs (et fumeurs, ouais ouais), quelques coups qui font mal, et encore mieux, des décors et éclairages pouvant rappeler une ambiance à la Histoires de Fantômes Chinois. La musique, absolument sublime du métrage, apporte dés le départ un plus indéniable, comparé à l’original qui reprenait des thèmes de Shining (ça fonctionnait, mais des chansons composées pour le film en question a souvent plus d’impact).
Passé ce rêve, les grandes lignes de l’histoire sont posées rapidement, et oui, aucun doute, malgré des situations différentes et des personnages en plus, le film prend bel et bien des allures de remakes. Po, joué toujours par Sammo Hung, doit se marier (il l’était déjà dans le premier opus), il a un maître dés le début de l’histoire (il arrive en cours de route dans le premier), et à cause d’un autre personnage qui va avoir recours à un maître en magie noire, Po va être la proie de tous les soucis du monde, et le film se transforme rapidement en affrontements entre maîtres. Oui, comme dans le premier opus, ou également comme dans le quatrième opus de la saga Mr Vampire. Cependant, Sammo Hung, Ricky Lau et le scénariste habituel de Sammo, Barry Wong, ne vont pas se contenter de reprendre la formule pour la décliner encore une fois, mais vont pousser le délire plus loin dans de nombreuses séquences (dés le rêve du début, ou encore dans le combat devant le restaurant au tout début, où Huang Ha fait les mêmes gestes qu’un petit singe), et ajouter une touche dramatique avec un personnage de fantôme, jouée par Wong Man-Gwan. Ce second opus possède donc un petit plus par rapport à son prédécesseur, et les femmes ont un rôle bien plus important et surtout plus valorisant (dans le premier opus, la femme de Sammo le trompait avec son maître et voulait sa mort). Hong est un personnage attachant, fantôme restant dans le monde des humains afin de s’occuper de sa mère, aveugle et presque sourde. Néanmoins, là n’est pas le cœur du récit, puisque c’est bien la guerre que vont se livrer Po et Shi pour avoir le cœur de Perle qui va amener le fantastique et la comédie dans le récit, chacun avec leur maître en magie.
Revoir Lam Ching-Ying en maître est toujours un grand plaisir, et il s’en donne à cœur joie dans ce métrage, autant dans le sérieux que dans la dérision. L’affrontement entre les deux maîtres va apporter son lot de situations délirantes, avec des possessions, quelques scènes d’action, des âmes qui sortent de leur corps, le tout toujours avec une bonne couche d’humour. L’humour comme l’horreur ira plus loin que dans le premier opus. L’humour ne sera pas toujours très fin (voir une des dernières répliques du métrage), et niveau horreur, on aura droit à quelques revenants bien décomposés qui libèrent des cafards une fois décapités. Après une telle avalanche de gags, de situations folles, de combats, et de magie, il fallait bien clore tout ça en beauté, surtout que le premier opus avait mit déjà la barre assez haute (les chorégraphies étaient tout simplement énormes). L’Exorciste Chinois 2 n’a pas à rougir (bien que perso je préfère le final du premier opus), puisque le final nous donne notre lot d’action, de chorégraphies, d’incantations et de créatures surnaturelles. On aura droit à quelques momies difficiles à tuer, des combattants libérant des gaz toxiques, et j’en passe. Néanmoins, oui, le final du premier film semblait bien plus radical et efficace, même si le plaisir est à 100% là encore une fois. On aurait pu craindre la redite, et pourtant, grâce à quelques nouvelles idées et un nouveau personnage attachant, L’Exorciste Chinois 2 est une des rares suites à être du même niveau que son prédécesseur.
Les plus
Le délire va encore plus loin
La superbe musique
Encore un grand final
Lam Ching-Ying
Les moins
Quelques notes d’humour parfois un peu de trop
En bref : On retrouve la comédie, le fantastique, l’horreur, les combats, la magie, tout ce qui faisait le succès du premier opus, avec quelques nouveautés en plus. Encore un grand moment de cinéma HK.