Titre original : Shivers
1975 – Canada
Genre : Horreur
Durée : 1h27
Réalisation : David Cronenberg
Musique : Ivan Reitman (supervision)
Scénario : David Cronenberg
Avec Paul Hampton, Joe Silver, Lynn Lowry et Barbara Steele
Synopsis: Un jeune couple visite un ensemble immobilier qui s’avère très particulier. En effet, ils sont témoins de crimes abominables. Ils apprennent qu’un docteur attaché au complexe immobilier met en pratique certaines théories de Reich sur la sexualité.
Frissons, le premier film d’un grand metteur en scène, Cronenberg, qui connaîtra des hauts et des bas, comme tout grand metteur en scène. Nous sommes donc en 1975, et nous avons le loisir de découvrir son premier film. Dans un complexe immobilier de luxe, sur une petite île proche de Montréal, la vie est belle. Les habitants ont la belle vie, une jolie vue, un médecin et un dentiste sur place, une piscine. Le film s’ouvre sur une bien belle présentation du lieu, en voix off, sur une série d’images mettant parfaitement les qualités de cet environnement en valeur. Mais dés la première séquence, Cronenberg s’amuse à casser l’image de ce bonheur artificiel, de cette normalité, pour entrer dans le vif du sujet et faire exploser à l’écran ces thèmes. Un homme, docteur, est dans une chambre de cette résidence avec une jeune femme. Il la tue, puis la déshabille et lui ouvre le ventre, avant d’y verser un liquide et de se trancher la gorge. Une entrée en la matière toujours efficace, même 30 ans après. L’horreur chez Cronenberg se situe de nos jours, dans la vie de tous les jours, dans un univers à la base banal, et c’est ce qui fait que son horreur franchit facilement les années, la peur reste la même. Mais pas la peur telle qu’on l’entend, puisque Frissons ne fait absolument pas peur, mais en mettant en parallèle le sexe et la mort, marque les esprits et peut déranger. Ou du moins pouvait.
Car il faut reconnaître que si Frissons possède un certain charme et reste une œuvre intéressante et osée pour l’époque, le métrage a prit un petit coup de vieux. Notre personnage principal, le docteur Saint Luc, va essayer de lutter contre une épidémie qui va rapidement se propager dans l’immeuble. Un petit parasite, logé à l’intérieur des hommes, comme un ôte, va les contaminer et ramener l’homme à ses plus bas instincts. Qui sont donc le sexe et la violence ! Outre l’environnement dans lequel évolue le métrage et en faisant une œuvre importante et actuelle, David Cronenberg maîtrise parfaitement la narration et la mise en scène de son film. Cronenberg sait où il veut nous mener et ce qu’il veut montrer, et il le fait bien, empêchant au film de se traîner en longueur, mais ne parvenant tout de même pas à éviter certains défauts, notamment lorsqu’il met en scène son parasite. Si Alien est passé par là en reprenant certaines idées (le parasite se logeant dans le ventre de ses victimes, et rentrant par la bouche), Alien a réussis à nous en donner une vision terrifiante, bien que surréaliste. Cronenberg préfère choisir l’aspect troublant et dérangeant, mais il faut dire que bien que Frissons s’apprécie encore aujourd’hui, il a un poil vieilli, et que les scènes mettant en scène ses parasites n’ont rien de terrifiantes, mais ont plutôt un aspect amusant aujourd’hui. On pourrait en dire de même du sang, à la texture plutôt étrange. Frissons reste les débuts de Cronenberg, intéressants, mais ce n’est pas encore ça.
Les plus
Les thèmes de Cronenberg déjà là
Très intéressant
Parfois dérangeant
Les moins
Pas vraiment terrifiant
Ça a un peu vieilli
En bref : Sympathique et intéressant, maîtrisé dans son histoire et mise en scène, le film a prit un petit coup de vieux.