Titre original : Nude Per L’Assassino
1975 – Italie
Genre : Giallo
Durée : 1h38
Réalisation : Andrea Bianchi
Musique : Berto Pisano
Scénario : Andrea Bianchi et Massimo Felisatti
Avec Edwige Fenech, Nino Castelnuovo, Femi Benussi et Solvi Stubing
Synopsis : Suite à la mort mystérieuse d’une jeune top Model lors d’un avortement clandestin, les meurtres à l’arme blanche se multiplient au sein de l’agence Albatros, où elle travaillait. Avec l’aide de sa maîtresse Magda, le photographe Carlo Bianchi tente de démasquer l’assassin, un être étrange vêtu d’une combinaison de cuir noir et d’un casque de moto…
Andrea Bianchi, réalisateur du Manoir de la terreur quelques années plus tard, réalise en 1975 un giallo, comme la plupart des réalisateurs de cette époque, après les révélations de Mario Bava et Dario Argento. Mais Bianchi oublie en chemin quelques-unes des règles du genre. Là où les autres films misent sur les filles tuées, sexy, les meurtres brutaux et stylisés, la révélation du tueur et la tension, Nue pour l’assassin mise pratiquement tout sur les meurtres brutaux et le côté sexy du film, et en oublie la tension. Le film se déroule donc au sein d’une agence de photographie de top Model. Passé l’introduction, très réussie, et très importante pour l’histoire et les motifs du tueur, le film va gentiment mélanger érotisme et meurtres. Malheureusement, les meurtres vont souvent s’avérer classiques et répétitifs, malgré une mise en scène propre et stylée de la part du réalisateur. Le déroulement des meurtres n’aura donc rien d’exceptionnel pendant une grande partie du métrage, et seuls le dénouement des meurtres vaudra son pesant de cacahouète. Rien à redire, la qualité des effets spéciaux est au top. Bianchi se lâche dans le gore, et on pourra voir une victime au pénis tailladé, ou encore une jeune femme aux multiples blessures sur la poitrine. Joli travail, mais qui vu la répétitivité, manque cruellement de peps et d’originalité. Bianchi décide donc de sa lâcher sur autre chose.
L’aspect sexuel du film sera alors très poussé, comme de toute façon nous l’indique clairement le titre du film, que ce soit l’italien (Nude per l’assassino), l’américain (Strip nude for the killer) ou français (Nue pour l’assassin, traduction respectant à la lettre le titre original). Dés la scène d’ouverture, le réalisateur ne fais aucune concession. Femme nue allongée, jambes écartées, en train de se faire avorter. Quelques instants après, Carlo, à la piscine, drague une fille, la photographie nue, et lui fera l’amour dans le sauna, avant de la ramener dans l’agence où il travaille. La vie sexuelle de la majorité des employés de l’agence sera détaillée, mais cela n’a pas beaucoup d’importance, et n’arrive pas à donner une ambiance poisseuse comme ce fut le cas plus tard de L’éventreur de New York. Pire, la scène d’ouverture, avec l’avortement raté, sujet tabou à l’époque, pourrait même renvoyer à Mais qu’avez-vous fait à Solange ? Réalisé deux ans plus tôt, et qui était vraiment très prenant. Nue pour l’assassin ne détient pas cette qualité. Les meurtres sont vites répétitifs, et la seule consolation du spectateur pourra être les scènes érotiques, très softs. Le réalisateur introduira également des notes d’humour, parfois de trop, dans son récit. Ainsi, le gros obèse travaillant à l’agence fera des avances à une collègue, alors qu’il est impuissant. Voyant sa conquête partir, il préférera se rabattre sur sa poupée gonflable. Moyen et de mauvais goût, le réalisateur tente de pousser sans arrêt plus loin cet aspect, malheureusement. Néanmoins, certaines notes d’humour parviennent à faire mouche, non pas parce qu’elles sont volontairement drôle, mais que le réalisateur a oser les inclure dans son récit. Carlo et Magda discutant du risque de tomber enceinte… une scène normale de la vie quotidienne, jusqu’à ce que Carlo propose d’emprunter la porte de derrière. Il faut le dire, placer cette scène à l’endroit où elle se situe, il fallait vraiment oser.
Mais là où le réalisateur a raté sa coche, c’est dans la tension. Le tueur, habillé en combinaison de moto, avec casque, a un look assez original, plutôt plaisant, et tuera plusieurs personnes, sans remords, mais cependant, avouons le, pour ce qui est de faire monter la tension ou de forcer le spectateur à découvrir l’identité du tueur, Bianchi se plante. Excepté quelques longs plans élégants lors des meurtres, la tension reste absente tout le long du métrage, excepté peut être la scène dans l’agence, lumière éteinte, avec Magda. Bianchi ira jusqu’à filmer deux meurtres, se suivant qui plus est, de manière identique, dans sa réalisation, comme dans les différentes actions des personnages. Mais malgré sa multitude de défauts, et son concept assez peu inexploité par moment, Nue pour l’assassin parvient tout de même à captiver, à plaire. Malgré l’aspect sexe plus poussé que l’aspect meurtre, le film est plutôt plaisant à suivre, sur toute sa longueur. Serais-ce la partie perverse qui est en nous qui l’emporte au détriment du reste ? Il est fort possible.
Les plus
Le look sympa du tueur
Des meurtres sanglants
Un film qui se laisse suivre
Les moins
Vite répétitif
Manque d’originalité
Aucune tension
En bref : Du sexe, quelques meurtres, un tueur au look sympathique, mais aucune tension. Dommage, Nue pour l’assassin reste tout de même un giallo agréable à regarder.