1-ICHI de Tanno Masato (2003)

1-ICHI

Titre Original : 1-イチ-
2003 – Japon
Genre : Policier
Durée : 1h23
Réalisation : Tanno Masato
Musique : Asano Tadanobu
Scénario : Sato Sakichi

Avec Ômori Nao, Teah, Junia Chihara, Amate Chisato, Oikawa Yuki, Kitamura Eiki et Mashiko Kazuhiro

Synopsis : Dai est le meilleur combattant du lycée. À chaque combat, Shiroishi est là, un grand sourire sur son visage. Dai pense que Shiroishi se moque de lui, alors qu’il apprécie en réalité la violence, mais se fait martyriser par tout le monde et refuse de se battre. Jusqu’à l’arrivée d’un nouvel étudiant qui aime briser les os.

En 2001, Ichi the Killer a eu son petit effet sur le public, se forgeant très rapidement une petite réputation, une base de fans (dont je fais parti), le tout pas seulement au Japon mais à l’international. Il faut dire que le film de Miike, si en apparence, ce n’était qu’un polar, il allait loin, il débordait d’idées, de délires, de personnages marquants, de passages fous, avec un Asano Tadanobu sadomaso, un tout jeune Ômori Nao dans le rôle du fameux Ichi qui ne prend du plaisir que par la violence, un Tsukamoto Shinya qui révélait un corps bodybuildé, et j’en passe. Un grand moment devenu culte. Et l’engouement a été immédiat, si bien qu’un OAV a été fait, où Miike prêtait sa voix à un personnage, et que l’on trouve souvent en bonus sur les nombreuses éditions DVD du film (dont la Française), mais également un film pour le marché de la vidéo 2 ans après, qui nous intéresse aujourd’hui, et appelé donc 1-Ichi. Pour le fan, il faut avouer que la démarche est intéressante, celle de revenir sur les origines d’Ichi, ce personnage dérangé et troublé, manipulé, qui ne trouve plaisir que dans la souffrance des autres, qui peut découper ses victimes en fines tranches de sushis tout en pleurant toutes les larmes de son corps. Ômori Nao reprend d’ailleurs son rôle, sauf qu’il n’est pas encore Ichi ici, mais Shiroishi. Comme pour Ichi the Killer d’ailleurs, il n’est pas franchement le personnage principal du film, qui serait plus Dai, joué par Teah, connu également des amateurs pour avoir joué le héros dans un autre film de Miike, à savoir The City of Lost Souls. Le monde est petit, le Japon encore plus. Une autre preuve que le monde est petit ? Un certain Asano Tadanobu s’occupe de la musique du film. Oui, l’acteur principal du film de Miike, Kakihara, passe derrière la caméra pour faire la musique dans la préquelle du film dans laquelle il n’apparaît pas, logique.

Bref ici, on se retrouve, dans le fond, dans un film qui respire énormément le manga. Imaginez, un lycée, des lycéens qui se foutent sur la gueule jusqu’à pisser le sang, dans l’unique but d’être le plus fort et de savoir ce que ça veut dire. 1-Ichi étant comme Ichi the Killer adapté du manga de Yamamoto Hideo, logique dans le fond. Thématiquement, si l’on pourrait dire que voir la naissance d’Ichi tel qu’on le connaît (pleurnichard, excité par la violence, et n’hésitant pas à tuer avec son fameux coup de pied mortel) est un peu léger pour justifier un film, aussi court soit-il (1h23), et bien ce n’est pas du tout le cas, puisque le scénario reprend un élément clé du film de Miike. À savoir que le fameux Ichi n’est pas le personnage principal, que d’autres personnages prennent donc le relais, Dai ici, puis dans une moindre mesure par la suite, un nouvel élève, mais que finalement, leurs actions vont très rapidement être définies par Ichi. Dai veut être le plus fort mais n’a plus de concurrents, de combattants. Il croise Shiroishi, pense qu’il se moque, et se met en tête que ce sera lui son adversaire, sauf que Shiroishi refuse tout combat, il prend la fuite, ne parle pas, baisse les yeux. Quand au troisième personnage rejoignant l’aventure en cours de route, il s’inscrit dans la même dynamique, tout en étant à l’image des autres, et de l’univers barré dépeint ici, puisque son trip à lui, c’est de briser les os, et surtout, écouter le son de ses os qui se brisent, car plus la personne boit du lait, et donc a du calcium, plus le son est « joli ».. Des personnages donc qui prennent sens dans l’univers d’Ichi, une préquelle qui s’avère plutôt intéressante à voir, courte, mais, car il y a toujours un mais, une préquelle qui par d’autres aspects, ne parvient pas toujours à convaincre.

Le premier point qui saute très rapidement aux yeux évidemment, c’est la partie technique. 1-Ichi est un petit film, au budget minuscule, tourné pour le marché de la vidéo en Mini-DV, et cela s’en ressent à chaque instant, dans sa photographie, dans ses cadrages, dans son style visuel. Le réalisateur, assistant de Miike sur le film original, ne parvient jamais à camoufler son manque de moyen, même si paradoxalement, il parvient à rendre plutôt réaliste la violence de son film. Visuellement donc, c’est plutôt pauvre, même si le réalisateur tente quelques effets de styles, certains réussis, certains foirés. L’ambiance se fera grâce aux acteurs, bons, ou par la musique, étrange. Mais visuellement, non. Et quand je vous parlais de paradoxe, je vous disais que la violence était par contre réussie. Ce qui, dans le fond, avec un rendu beaucoup plus brut visuellement, donne un aspect assez opposé au film de Miike. La violence n’est plus over the top et décalée, mais réaliste, brute, et donne donc un aspect plus froid au métrage. Car si la violence est plus rare que dans le film original, et moins outrancière pour le coup, et bien elle fait mal, et le design sonore plutôt réussi pour les coups et autres os brisés vient renforcer cela. Si l’on ajoute des personnages barrés et un petit viol pour la route, aucun doute que 1-ichi, malgré son côté bien fauché, est finalement une petite curiosité intéressante pour les fans. Qui aurait finalement d’ailleurs mérité, elle, d’être en bonus sur les éditions DVD du film de Miike.

Les plus

Le casting est bon
Une violence brute et réaliste
Des idées et thématiques

Les moins

Extrêmement fauché
Visuellement pas fameux

En bref : 1-Ichi est une préquelle intéressante et fidèle à l’univers d’Ichi the Killer, film et manga. Un poil plus réaliste, mais surtout plus fauché, et ça se ressent à chaque instant.

A FEW WORDS IN ENGLISH
THE GOOD THE BAD
♥ The cast is good
♥ The violence is crude and realistic
♥ Some good ideas and themes
⊗ An extremely low budget
⊗ Visually it looks cheap
1-Ichi is an interesting prequel to Ichi the Killer, and it stays true to the world and its characters. More realistic, but really cheap, and you can tell from start to finish.

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