GEORAMA BOY PANORAMA GIRL (ジオラマボーイ・パノラマガール) de Seta Natsuki (2020)

GEORAMA BOY PANORAMA GIRL

Titre Original : Jiorama Boi Panorama Garu – ジオラマボーイ・パノラマガール
2020 – Japon
Genre : Drame
Durée : 1h45
Réalisation : Seta Natsuki
Musique :
Scénario : Seta Natsuki

Avec Yamada Anna, Suzuki Jin, Morita Misato, Hirata Sora, Narumi Riko, Shintarô Yûya, Wakasugi Kogarashi et Otsuka Nene

Synopsis : L’histoire d’amour entre Shibuya Haruko, une lycéenne ordinaire, et Kanagawa Kenichi, un jeune garçon qui a précipitamment arrêté l’école.

Les films sur la jeunesse, sur le passage à l’âge adulte, c’est monnaie courante, peu importe le pays. Et certains réalisateurs s’en sont d’ailleurs fait plus ou moins une spécialité. On pensera à une bonne partie de la carrière de John Hughes par exemple. Et au Japon, on retiendra surtout le cinéma de Somai durant les années 80, et certaines des œuvres d’Obayashi, majoritairement dans les années 80 également. Et aujourd’hui ? C’est triste à dire, mais aujourd’hui, oui ça parle toujours de jeunesse, de passage à l’âge adulte, mais très souvent, ce sont les dramas ou les films produits par des chaines de télévision qui ont pris le pas. Adieu donc les démarches d’auteurs, les films doux. Enfin, il y en a malgré tout, quelques-uns, cachés là, qui ne prennent pas forcément leur public pour un con. Oui c’est surprenant, mais ça arrive. Et sans être d’une originalité débordante, ni même sans être un grand film, Georama Boy Panorama Girl appartient à cette catégorie. Il faut croire d’ailleurs que la réalisatrice, Seta Natsuki, aime le genre, puisque peu de temps après, elle signa Homestay, disponible sur Amazon Prime, et reprenant d’ailleurs au casting Yamada Anna. Georama Boy Panorama Girl, c’est exactement ce que je viens de vous décrire en tout cas. Les tourments adolescents dans la grande ville de Tokyo (forcément, toujours), le fait de grandir. Mais il y a le petit twist qui fait plaisir dans tout ça. Le premier, c’est que le film n’affiche pas un ton volontairement mielleux, voire tout simplement niais, et préfère rester plutôt réaliste vis-à-vis des sujets traités, et des personnages qu’il place dans son intrigue. Pas de grands sentiments, d’histoire folle contre vents et marées en mode « ils se marièrent et eurent beaucoup d’enfants ». Ici, Shibuya Haruko (Yamada Anna donc, vue dans Liverleaf, ou la série 10 Counts For the Future, actrice que j’apprécie de plus en plus) est une jeune lycéenne de 16 ans, vivant avec sa mère, son père et sa sœur, qui a son groupe d’amies, une vie sans histoire…

Jusqu’au jour où, totalement par hasard, elle croise la route de Kawagawa Kenichi (Suzuki Jin), écroulé au sol, blessé. Elle va l’aider, et c’est le coup de foudre, instantanément. Pour la jeune femme seulement, puisque Kenichi, lui, il a déjà des vues sur Mayumi, et on peut le comprendre puisque la jeune femme à l’écran n’est nulle autre que Morita Misato (The Naked Director). Comment résister ? Un amour à sens unique d’un côté, un amour doublée d’une forte attirance de l’autre. Mais dans tout ça, et Misato ? Forcément pour ne rien arranger, la jeune femme qui semble toujours sûre d’elle et assumer qui elle travaille dans une branche spécialisée et donc pas forcément légale, et donc l’amour, pour elle, ce n’est pas bien important, le sexe c’est mieux. Illusions, déceptions, déconvenues, le tout avec malgré tout quelques petits moments de joie sinon on se tirerait une balle au bout du compte, voilà donc ce que le métrage nous propose. De manière parfois imparfaite, mais avec une envie de bien faire malgré tout. Car on peut déjà dire que le film a su mettre à l’écran des personnages qui semblent réels, dans le sens où le tout s’inscrit tout simplement dans le réel. Rien de trop mielleux (ou alors le retour à la réalité n’est pas loin l’instant suivant), rien d’improbable non plus, juste des personnages que l’on pourrait nous-même côtoyer au quotidien. Du coup, on y croit, autant en ce qui concerne le trio principal que pour les autres. Le groupe d’amies de Haruko par exemple est crédible et on peut facilement sourire devant certaines de leurs réactions. En ce qui concerne Kenichi, sa sœur, bien que disparaissant subitement du récit à un moment donné pour ne plus jamais donner signe de vie, est elle-aussi attachante, et on aimerait tous avoir une sœur comme ça. Comme la majeure partie du temps, le film fait le choix de séparer ses deux héros pour montrer les difficultés et peines des deux chacun de leur côté, cela laisse clairement le temps de développer ce qui les entoure. La majeure partie du temps.

Car autant la partie concernant Haruko est bien pensée, complète et logique, autant la partie concernant Kenichi semble débuter en cours de route. Quand on le rencontre, l’instant d’après, le voilà en train de se dire que l’école, c’est nul, et qu’il allait tout arrêter, se levant littéralement en salle de classe et faisant une scène devant toute l’école. Un comportement qui pourrait paraitre étrange dans le sens où nous découvrons le personnage et que plus jamais par la suite il ne montrera un tel comportement. En fait, c’est un peu comme si l’arc de Haruko avait une narration fluide, mais que celle de Kenichi était amputée de quelques éléments. On le remarque par la suite dans sa relation avec Mayumi, puisque parfois, on a l’impression d’avoir raté un épisode entre deux scènes. Mais je chipote, car à côté de ça et de ses personnages malgré tout attachant, le film bénéficie d’un vrai soin dans sa mise en scène, qui se permet même parfois quelques plans bien trouvés, et n’a pas peur parfois de jouer sur les silences pour exprimer les sentiments de ses personnages. Le silence, clairement ce qu’il manque le plus souvent à ce genre d’œuvres grand public. Cerise sur le gâteau, et cela fut une réelle surprise, mais le film bénéficie d’un final non pas exceptionnel ou surprenant dans les faits, mais qui fait preuve d’un vrai savoir faire assez osé dans son art de mettre un terme à l’intrigue. Savoir comment terminer un film, son dernier plan, son dernier dialogue, c’est parfois un art compliqué, surtout dans un genre aussi codifié, et Georama Boy Panorama Girl réussi sur ce point haut la main. Et rien que pour ça, je peux lui pardonner ces petites erreurs et le déséquilibre entre les deux personnages.

Les plus

Un film qui évite la niaiserie et la guimauve
Un excellent casting principal
Des personnages crédibles
Quelques belles idées de mise en scène
Finalement, même très bien filmé

Les moins

Des avancées narratives parfois soudaines (des coupes ?)
Mais en soit rien de vraiment neuf sur le sujet

En bref : Georama Boy Panorama Girl traite son sujet de manière sérieuse et évite de nombreux pièges, notamment grâce à l’approche de sa réalisatrice et son casting réussi. Ce n’est pas parfait, mais ça fait du bien malgré tout.

A FEW WORDS IN ENGLISH
THE GOOD THE BAD
♥ The film avoid being too cheesy
♥ An excellent main cast
♥ Some credible and likeable characters
♥ A few good ideas, visually, in the editing too
♥ Finally, even well filmed
⊗ At times, it feels like a few scenes are missing, it goes too fast
⊗ Still, nothing new on the subject
Georama Boy Panorama Girl takes its subject seriously and avoids many traps thanks to the director and her cast. It’s not perfect, but it’s a nice little film.

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