Titre Original : 황야
2024 – Corée du Sud
Genre : Post apo pas terrible
Durée : 1h48
Réalisation : Heo Myung-Haeng
Musique : Kim Dong-Wook
Scénario : Kim Bo-Tong et Kwak Jae-Min
Avec Ma Dong-Seok, Lee Hee-Jun, Lee Jun-Young, Roh Jeong-Eui, Ahn Ji-Hye, Park Ji-Hoon, Jang Young-Nam, Park Sang-Hoon, Ahn Seong-Bong et Kim Byung-Cheol
Synopsis : Après un tremblement de terre dévastateur qui transforme Séoul en territoire hostile, un chasseur intrépide se met en tête de sauver une ado enlevée par un médecin fou.
Petite (??) production (??) Netflix fraichement sortie début 2024, Badland Hunters, sur le papier, avait de quoi attirer au final juste avec son acteur principal, Ma Dong-Seok, distributeur officiel de patates dans la face, tellement fortes que les combats avec lui, c’est de l’express, une patate et c’est la fin. Et puis, un film Coréen, de moins de deux heures, qui se tente à aller dans le post apo, c’est assez rare pour le souligner. Voire en réalité inexistant. En plus, on peut voir tout ça comme une mise en bouche, puisque le réalisateur, Heo Myung-Haeng, est le réalisateur du prochain opus de la saga The Roundup devant débarquer lui aussi en 2024. Ici, il signe son premier métrage. De quoi voir ce qu’il a dans le ventre. Mais déjà, il faut bien mettre les choses au point, car si maintenant, un peu tout le monde le sait et en parle, mais au moment de sa sortie, personne ne savait que Badland Hunters se déroulait dans le même univers qu’un autre film Coréen de 2023, Concrete Utopia, dans lequel Séoul était dévasté par un tremblement de terre. Est-ce grave ? Oui et non. Non car Badland Hunters, c’est une série B bas du front pas bien compliquée à suivre. Oui car on a quand même l’impression de prendre le train en marche, en plus d’avoir de temps en temps quelques détails qui débarquent sans prévenir, et que personne ne semble vouloir prendre la peine de développer. Avec par exemple cette scène d’ouverture presque inutile et que l’on aurait pu couper au montage même, se déroulant avant la catastrophe et nous montrant des événements que l’on a du mal à cerner, et qui seront peu utiles par la suite (oui allez, sauf à la fin, pour le plan du grand méchant).
D’ailleurs, le scénario, même en étant dans un bon gros bis, c’est clairement le point faible principal du film. Le scénario accumule tellement les éléments qui n’ont pas toujours d’explications que l’on en vient non pas à se dire « ben, c’est pas grave dans un pareil film » mais plus un « mais quelle fainéantise d’écriture bordel ». Que ce soit la catastrophe d’ouverture, le scientifique, l’eau récoltée on ne sait où, la « potion magique » créer par un docteur fou qui change les gens en lézard, tout débarque comme ça, d’un coup, et il faut l’accepter, c’est tout. Même quand tout ça flirte méchamment avec le nanar. Enfin non, saute les deux pieds dedans carrément. Ici donc, Ma Dong-Seok joue un héros qui, après qu’une jeune fille se fasse kidnapper pour être emmenée dans un immeuble tenant encore debout se trouvant être le refuge d’un docteur fou qui se sert d’enfants pour augmenter sa longévité (et tenter de faire revenir sa propre fille à la vie), va partir avec plusieurs autres personnages à sa rescousse. Patates dans la gueule, blagues pas toujours glorieuses, le tout dans des décors désertiques, et avec des CGI allant du bon (les arrières plans) au craignos (le crocodile par exemple). Malheureusement encore pour le film, outre son scénario qui n’explique rien et se fait basique, le tout accumule certains défauts gênants. Le côté humour décontracté et action bas du front par exemple, ça aurait pu être très bien, surtout que Ma Dong-Seok maitrise les deux domaines, et il l’a déjà souvent prouvé. Sauf qu’il faut attendre une bonne moitié de film avant qu’il ne se décide réellement à donner des patates, et que le métrage fonce dans de l’action décomplexée, over the top et même parfois gore, avec décapitations, membres tranchés et shotgun dans la face. Pendant une bonne moitié de sa durée, il faut se coltiner des dialogues pas très intéressants, les nombreux défauts (scénario, CGI) déjà cités donc, et on a vraiment l’impression d’être dans le Mad Max du pauvre, les voitures en moins.
Badland Hunters d’ailleurs prouve une nouvelle fois que la Corée du Sud et le genre post apo, dans les faits, ce n’est vraiment pas pour eux, puisqu’on grincera des dents en repensant à Peninsula. Surtout qu’à part Ma Dong-Seok comme souvent à l’aise dans l’exercice de la comédie d’action, les autres acteurs et par extension leurs personnages n’ont rien d’exceptionnels. Parfois, ça surjoue, et voilà. Ce qu’il reste à Badland Hunters, c’est au final son cachet bis assumé dans sa seconde partie, qui elle se lâche en action décomplexée, pas forcément originale ou inédite, pas forcément exceptionnelle non plus (Ma Dong-Seok a le charisme, la présence et la carrure, mais certainement pas de quoi être considéré comme un artiste martial), mais qui, dans son côté rentre-dedans assumé, fait parfois plaisir, et une poignée de scènes sortent alors du lot et viennent émerveiller l’amateur de bis (de Z ?). On pensera à cet assaut final durant un bon 15 minutes et qui se fait plaisir pour couper les membres et repeindre les murs. La caméra devient alors plus dynamique, même si elle ne nous fera pas oublier le côté pauvre visuellement du métrage, avec ces étendues désertiques et ces quelques couloirs qui se battent en duel. On me dira que c’est le genre qui veut ça. Certes, mais pour le coup ici, ça reste pauvre. L’exclu Netflix sur Badland Hunters montre une nouvelle fois qu’ils mettent leur argent dans de l’action décomplexée made in Korea, le pays ayant la cote depuis un moment, mais se fichent un peu de la qualité, même si on est loin du carnage qu’étant Carter il y a deux ans. Quitte à rester en Corée et sur Netflix, mieux vaut sans doute se tourner vers leurs séries.
Les plus
Un côté bis (Z) totalement assumé
Le charisme de Ma Dong-Seok
Sur la fin, quelques scènes bourrines qui font plaisir
Les moins
Visuellement assez pauvre
Un scénario jamais développé
Personnages peu développés et acteurs parfois en roue libre
La première partie, clairement peu palpitante
En bref : Badland Hunters, c’est un film bis bien médiocre. Pas totalement mauvais, délivrant sur la fin d’ailleurs ce qu’on attend de lui, mais souvent assez moche et peu intéressant.
A FEW WORDS IN ENGLISH | |
THE GOOD | THE BAD |
♥ It tries almost to be a so bad it’s good flick ♥ Ma Dong-Seok, charismatic as always ♥ A few scenes near the end are great |
⊗ Poor visually ⊗ The script is not well developed ⊗ The characters and actors, for most of them, not great ⊗ The first part, too long |
Badland Hunters, it’s not a great flick. Not totally bad, near the end it delivers what you expected from it, but not always interesting or nice to look at. |